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La FNSEA 45 et les JA 45 rencontrent la préfète du Loiret

Une délégation de la FNSEA 45 et de JA 45 a rencontré, vendredi 17 novembre, la nouvelle préfète, Sophie Brocas, pour aborder les revendications portées dans le cadre de la semaine de mobilisation.

Vendredi 17 novembre, à Orléans. « La ferme loirétaine n’en peut plus des injonctions contradictoires. La réussite de l’agriculture passe par une vraie vision d’avenir ! » C'est le message transmis par la FNSEA 45 et JA 45 à la préfète.
Vendredi 17 novembre, à Orléans. « La ferme loirétaine n’en peut plus des injonctions contradictoires. La réussite de l’agriculture passe par une vraie vision d’avenir ! » C'est le message transmis par la FNSEA 45 et JA 45 à la préfète.
© FNSEA 45

En amont de l’action symbolique menée dans la nuit du 21 au 22 novembre, la préfète du Loiret, Sophie Brocas, a accordé une audience aux présidents et aux secrétaires généraux de la FNSEA 45 et des Jeunes agriculteurs du Loiret vendredi 17 novembre à la préfecture d’Orléans.

L’occasion pour la délégation de rappeler le paradoxe auquel l’agriculture fait face. Si elle a su répondre présent pour engager un grand mouvement d'adaptation de ses pratiques vers plus de durabilité, les agriculteurs subissent une surenchère normative. Ils se désolent que la France ait choisi la voie de la fiscalité écologique punitive quand l'agriculture demande des trajectoires d'accompagnement. « Nous souhaitons mettre le doigt sur le manque de cohérence dont fait preuve le gouvernement. En France, on attend de nous de faire plus et mieux mais avec moins, et face à d’autres pays qui n’ont pas les mêmes règles, au risque qu’il y ait moins d’agriculteurs sur notre territoire. Nous essayons d’être proactifs, mais nous avons aussi des besoins. Si demain on veut une agriculture forte pour la souveraineté alimentaire et la production de biomasse, il faut que les exploitations restent viables économiquement dans un contexte post-inflationniste », a su introduire Sébastien Méry.

Un manque de cap

Jean-Louis Lefaucheux le martèle : « La transition agro-écologique n’est pas un gros mot mais il faut nous donner les moyens d’être accompagnés. Aujourd’hui tout va très vite et les agriculteurs travaillent avec un temps long. Il faut laisser le temps pour la pédagogie ». Un ressenti partagé par la préfète du Loiret : « Si une prise de conscience s’est faite autour de l’agro-écologie, on ne peut pas vous demander de tout changer très vite, un chemin devant être trouvé ensemble ».

« L’agriculture est prête à remplir les défis, mais nous attendons aujourd’hui une vraie stratégie de reconquête pour redonner des perspectives aux agriculteurs », insiste à son tour Sébastien Méry. Il poursuit : « On a une société qui est fracturée avec des médias qui retranscrivent la parole d’une minorité de personnes. La démocratie participative nous inquiète et il nous faut ramener du pragmatisme ».

L’installation freinée

Depuis septembre 2022 et l’annonce d’un PLOAA (Pacte et projet de loi d’orientation et d'avenir agricoles), après des mois de travail des acteurs du monde agricole et des compromis connus depuis juin 2023, force est de constater que le pacte et le projet de loi n’avancent pas. Gabriel Beaulieu, président de JA Loiret, a su le rappeler : « En 2022, à l’occasion des Terres de Jim, le Président est venu sur le site pour annoncer le fameux pacte d’orientation. Si l’annonce était très belle et malgré les nombreux groupes de travail, il n’y a aucune avancée sur les questions de l’installation et de la souveraineté alimentaire », regrette-t-il.

Même constat partagé par Edouard Caekaert, secrétaire général de JA Loiret : « On annonce depuis des années que 50 % des agriculteurs vont partir à la retraite. Pourtant en région Centre-Val de Loire, les installations ont été compliquées cette année. A-t-on vraiment envie d’installer encore des jeunes ? ». Sophie Brocas l’admet : « J’ai remonté au président de la Région, François Bonneau, que les aides avaient du mal à suivre derrière l’installation ».

Pas de frein dogmatique sur l’irrigation

En inscrivant dans le projet de loi de finances 2024 des mesures d’augmentation de près de 40 % de la Redevance pour prélèvement sur la ressource en eau, le gouvernement fait peser une nouvelle menace sur les exploitations agricoles déjà fragilisées et dont les charges ont augmenté de 18 % en deux ans. Dans un contexte de dérèglement climatique, la question de la préservation et de la gestion de la ressource en eau est centrale. Sans eau, pas de vie et pas d’agriculture ! Des augmentations aussi fortes de redevances ne sont tenables par aucun acteur économique, et limiteront la possibilité pour les agriculteurs de poursuivre leurs investissements dans des pratiques et dispositifs plus économes en eau.

« Nous sommes face à une nébuleuse autour de la destination des redevances des Agences de l’eau vers l’agriculture. Nous demandons plus de clarification, et l’obtention de moyens supplémentaires fléchés sur la sécurisation de la ressource en eau pour l’agriculture tout en préservant le milieu », partage Sébastien Méry. « La mise en place de réserves d’eau doit faire l’objet d’une discussion au niveau du territoire en associant autour de la table toutes les parties prenantes, afin que le monde agricole s’accorde pour nous dire où il faut mettre des réserves. L’économie de l’eau se fera via l’aide de la technique, qui doit être financée », répond en retour Sophie Brocas, consciente de l’enjeu de l’eau pour la pérennité de l’agriculture loirétaine.

Cette rencontre aura permis aux deux syndicats de se positionner en tant qu’interlocuteurs responsables mais exigeants face à une préfète qui s’est montrée à l’écoute et volontaire pour remonter sur le bureau du ministre les problématiques agricoles.

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