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"Avec le Covid-19 j’ai vu arriver de nouvelles personnes au poulailler"

Éleveuse de poules pondeuses bio sur la commune de Pers-en-Gâtinais, Lydie Boussin s’exprime au sujet de la crise sanitaire du coronavirus.

© LAR

Horizons : Pouvez-vous nous présenter votre exploitation ?

Lydie Boussin : Installée depuis novembre 2011, j’élève 6 000 poules pondeuses plein air bio et cultive 50 ha de céréales bio sur un site basé à l'extérieur du petit village de Pers-en-Gâtinais. Je travaille pour le conditionneur d’œufs CDPO (Conditionnement, distribution et production d'œufs, NDLR), qui se situe à Esternay, dans la Marne, et qui fournit essentiellement les marques distributeurs.

Dans l’idée de « travailler pour moi » et de ne pas être redevable, j’ai choisi de ne pas être en intégration. Les poules et le poulailler m’appartiennent. Mon activité tourne bien et en février j’ai lancé mon septième lot de 6 000 poules !

Avez-vous été impactée par la crise liée au Covid-19 ?

Je n’ai pas été touchée par la crise sanitaire. Mis à part un petit couac pour l’acheminement d’un lot d’analyses de salmonelles dû au retard de la poste. Je n’ai remarqué aucun problème du côté du centre d’emballage.

Bien que les équipes de CDPO soient passées en effectif réduit, elles ont assuré le job et ont été très réactives et efficaces pour continuer de commercialiser nos œufs et répondre à la demande croissante. Au niveau de mon quotidien, rien n’a changé car j’étais déjà habituée à me laver les mains, changer de tenue, désinfecter les chaussures…

Quant aux intervenants, qui sont assez peu nombreux (livreur d’aliment et ramasseur d’œufs), ils avaient déjà un pulvérisateur de désinfection à leur disposition.

Vendez-vous vos œufs en direct ?

À titre privé, je pratique la vente directe. L’idée étant de « liquider » les écarts de tri, c’est-à-dire les œufs hors calibre, moches, sales, fragiles… C’est une activité minime, qui représente moins de 2 % de mon activité, soit une centaine d’œufs par jour.

Je crée aussi des produits transformés comme des terrines et rillettes de poules qui me permettent de ramener de la valeur ajoutée sur mes poules de réforme. Sur un petit atelier comme le mien, il reste trop peu de poules en fin de lot pour intéresser les abattoirs.

La vente à la ferme est une réponse supplémentaire à la demande des personnes qui viennent acheter des œufs.

Avez-vous remarqué un changement avec la crise ?

Avec le Covid-19 j’ai vu arriver de nouvelles personnes au poulailler, notamment des Parisiens venus se confiner dans leur résidence secondaire. Comme je suis passionnée par mon métier et très axée sur la communication, j’en ai profité pour leur expliquer comment fonctionne un élevage. J’ai l’impression que cette crise a été une bonne amorce pour sensibiliser les néoruraux à venir à notre rencontre, ouvrir le dialogue et ainsi mieux parvenir à se comprendre.

Avez-vous un mot à dire concernant le rappel de 500 000 œufs contaminés par des salmonelles ?

Tous les éleveurs de poules pondeuses vivent en permanence avec cette épée de Damoclès. 500 000 ce n’est pas grand-chose…

Bien que l’on respecte tous toutes les normes sanitaires, on vit avec la trouille au ventre. Tant que nous n’avons pas reçu les analyses, nous ne sommes jamais tranquilles. J’ai une pensée pour l’éleveur touché, qui va devoir abattre toutes ses bêtes et donc tout perdre du jour au lendemain.

Propos recueillis par Doriane Mantez

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