Aller au contenu principal

Bilan
Betteraves : rendement historiquement bas

La campagne betteravière achevée, le délégué régional de l'ITB, Pierre Houdmon, revient sur ses faits marquants en Centre-Val de Loire. Les mauvais rendements constatés s’expliquent par plusieurs facteurs.

Photo : ITB

 

En raison du contexte sanitaire, l’Institut technique de la betterave (ITB) a tenu en ligne son comité technique Centre-Val de Loire le 17 décembre sous la forme d’un séminaire. La réunion a été l’occasion de revenir sur les faits marquants de la campagne 2020 dans la région.

Avec un rendement de 42 t/h, il faut remonter à 1969 pour un pareil constat en Centre-Val de Loire. L’excès de précipitations hivernales et le manque d’évolution des labours ont rendu très compliquée la préparation du lit de semence.

La présence importante de mottes et l’absence de pluies pendant quatre semaines après le semis ont provoqué des levées échelonnées. Cela a handicapé le potentiel de la culture chez les 30 % de non-irrigants.

L’arrivée massive des pucerons verts au stade cotylédons n’a pas permis une efficacité suffisante des deux seules solutions disponibles (Teppeki et Movento).

La jaunisse est apparue mi-mai sous forme de foyers et s’est généralisée rapidement à la totalité des parcelles. D’importants retards de croissance ont été observés et ont suscité très vite des questions sur la gestion estivale de l’irrigation.

Le charançon Lixus juncii, apparu en 2019, poursuit son expansion. La carte ci-dessus a été réalisée à partir des observations du Bulletin de santé du végétal (BSV) 2020.

Les points rouges indiquent les parcelles infectées sur plus de 50 % des plantes par des larves dans le collet, les points oranges correspondent à l’extension annuelle avec 11 à 49 % d’infestation. Enfin, les points verts correspondent à une dispersion sans impact pour la culture avec moins de 10 % d’infestation.

Avec la généralisation de la jaunisse et la faible croissance mesurée en juillet dans les prélèvements bimensuels, il apparaissait logique de se questionner sur la pertinence de l’irrigation au cours du mois d’août.

Le bénéfice net calculé correspond au gain de rendement mesuré entre les deux conduites : début d’irrigation le 15 juin et arrêt le 15 juillet ; début d’irrigation le 15 juin et arrêt le 10 août (en t/ha à 24 euros la tonne), duquel est déduit le coût du mm d’eau en euros.

En année normale, dans quinze essais sans jaunisse (courbe bleue), l’irrigation sur la période du 15 juin au 15 août est correctement valorisée quel que soit le coût du mm d’eau. Le bénéfice net s’étend de 227 euros/ha à 506 euros/ha. En revanche, avec une forte pression jaunisse en 2020 (courbe rouge), ce même bénéfice minimum de 227 euros/ha n’est obtenu que si le coût du mm d’eau est inférieur à 1,50 euro.

Il ressort aussi de cette campagne que le choix variétal pour lutter contre la rhizomanie était primordial.

L’utilisation des variétés FPR (Forte pression rhizomanie) en terrain infesté a permis un gain de rendement de 10 %. En 2020, l’interaction rhizomanie et jaunisse a certainement exacerbé les différences par rapport aux variétés non FPR.

Ces variétés, en plus de leur excellent comportement rhizomanie, peuvent dorénavant sécuriser votre rendement en présence de cercosporiose pour les arrachages après le 20 octobre.

Retrouvez la vidéo du comité technique Centre-Val de Loire de l’ITB :

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Publicité