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Coopératives
Cabb : un mot d’ordre, l’anticipation

Dans un contexte de volatilité des cours, tant pour les graines que pour les approvisionnements, le point sur la campagne 2021-2022 et celle en cours à la Coopérative agricole de Beton-Bazoches (Cabb).

Beton-Bazoches, jeudi 19 janvier. De g. à d. : Stéphanie Bernard, Dominique Simon et Sébastien Piaud.
Beton-Bazoches, jeudi 19 janvier. De g. à d. : Stéphanie Bernard, Dominique Simon et Sébastien Piaud.
© L.G.-D. - Horizons

Alors que l’assemblée générale de la Coopérative agricole de Beton-Bazoches (Cabb) s’est tenue en décembre, sa présidente Stéphanie Bernard, le directeur Dominique Simon et le responsable approvisionnement Sébastien Piaud font le point.

L’exercice 2021-2022 a débuté par une récolte hachée qui a fini tardivement. La sole en colza, à cause des gelées, était réduite de 20 %. Mais, le fait marquant a eu lieu à l’automne avec les ruptures d’approvisionnement en gaz qui ont perturbé le séchage du maïs, un phénomène décuplé par des rendements records. « La coopérative s’en est sortie sans dommage grâce à l’appui de trois organismes stockeurs », tient à souligner Dominique Simon.

La collecte s’est établie à 85 000 tonnes, un volume en hausse de 7,5 points, une belle performance dans ce secteur géographique où la concurrence est forte et le stockage à la ferme historiquement important depuis une cinquantaine d’années. En fin de campagne, la volatilité des cours a provoqué des inquiétudes sur la trésorerie.

La situation ne s’arrange pas depuis le début de la nouvelle campagne mais avec une tendance baissière.

Côté approvisionnement, l’automne 2021 marque le début de la flambée des prix des engrais et la survenue de tensions au niveau de l’approvisionnement. « Nous avons été vigilants. On a travaillé avec des fournisseurs qui ont assuré leur tarif et les livraisons, sans augmentation des marges de la coopérative, note Sébastien Piaud, mais face à un marché qui risque de se retourner rapidement, la gestion se fait au quotidien ».

Actuellement, le cours des engrais (azote, phosphore, potasse) sont en baisse mais la vigilance est de mise. Les exploitants agricoles étant prévoyants, le taux de couverture est d’environ 90 % au niveau des sociétaires. « Des pertes de repères découlent des variations des cours des denrées comme des approvisionnements. Les exploitants doivent faire les calculs de leurs coûts de production », conseille le directeur. Stéphanie Bernard rebondit : « Les agriculteurs sont inquiets pour la récolte 2023. On ne connaît pas les prix même si la partie est engagée. En parallèle, les prix des approvisionnements sont élevés. On arrive donc au seuil de rentabilité. Il faut faire des réserves de trésorerie. Toutefois, il reste aussi des stocks à vendre ».

« Malgré le coût des engrais, attention à ne pas faire d’impasse, alerte le directeur. Nous avons une filière meunière à alimenter qui nécessite des blés à 11 de taux de protéines si on ne veut pas mettre à mal ces filières rémunératrices ».

À ce jour, les ventes d’engrais sont stables en volume. Concernant les phytosanitaires et les semences, cela se complique pour la récolte de 2023, notamment en maïs. Avec la sécheresse, les disponibilités sont réduites. Au niveau des phytosanitaires, des ruptures sur certaines matières actives viennent s’ajouter à la hausse des prix. Les commandes au printemps 2023 risquent d’être compliquées et nécessiter une adaptation de son programme. La difficulté a commencé l'été dernier avec les herbicides sur colza.

Donc, le mot d’ordre de la coopérative est l’anticipation.

Campagne 2022-2023

En 2022, la collecte de la coopérative est similaire à la campagne précédente, mais avec une hausse du colza (avec un retour au niveau de N-2). Les rendements des cultures d’hiver (blé, orge et colza) sont supérieurs à la moyenne quinquennale. Pour les cultures de printemps, les résultats sont plus aléatoires et hétérogènes en fonction des orages.

Les protéagineux et orges de printemps sont les cultures qui ont le plus souffert.

Côté qualité, le taux de protéines sur blé est juste ce qui s’explique par une dilution dans le volume récolté et une sous-fertilisation. Par contre, les poids spécifiques et les temps de chute sont bons. Un travail au silo est donc nécessaire.

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