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Camille Letailleur, artisan sellier

D’abord éducatrice pour les chiens guides d’aveugles, Camille Letailleur a opéré une reconversion professionnelle qui l’a menée au métier d’artisan sellier-harnacheur.

Au cœur d’une écurie de Fontenay-lès-Briis (Essonne), l’atelier-boutique Abacar est né il y a un peu plus de deux ans. Brides, licols, ceintures, bracelets..., Camille Letailleur y confectionne des pièces en cuir uniques — la plupart sur-mesure — inspirées de l’univers des chevaux ibériques et du spectacle équestre.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, la jeune femme a toujours été passionnée par les chevaux.

Un univers cependant inconnu de sa famille qu’elle a apprivoisé toute son enfance en fréquentant les poneys-clubs. À l’adolescence, cette ancienne cavalière de concours complet se détourne de sa passion. « L’esprit de compétition ne me correspondait pas et l’usage qu’on faisait des chevaux non plus ».

Exit les chevaux, place alors... aux chiens. Camille Letailleur devient famille d’accueil pour les chiens guides d’aveugles. Une expérience qu’elle vit comme une petite révélation au point de vouloir en faire son métier. « Je suis devenue éducatrice de chiens guides. Je me suis formée au handicap en apprenant notamment le braille et j’ai participé à la création de l’école de chiens guides de Caen ».

Sur sa route, Camille Letailleur a un coup de foudre pour un cheval, qu’elle achète, et croise le sellier qui fabrique les harnais pour les chiens guides.

Le métier l’intrigue mais la jeune femme passe sa route.

Ce n’est qu’en regagnant la région parisienne pour des raisons personnelles que Camille Letailleur choisit d’opérer un virage à 180 °C dans sa carrière professionnelle, non sans crainte. « À part les colliers de nouilles à la maternelle, je n’avais jamais rien fait de mes mains », plaisante celle qui est devenue artisan sellier.

Camille retourne à l’école pour un CAP de sellier-harnacheur, apprend sur le tas auprès d’une artisan parisienne et doucement son projet prend forme. « Dès l’instant où j’ai voulu adopter ce métier, je savais que je ferai de la briderie et que je voulais me tourner vers le milieu du spectacle équestre. J’ai fabriqué mes premières pièces sur la table à manger du salon familial et je les vendais sur Internet ».

Son diplôme en poche, elle décroche un gros contrat : la reproduction de selles d’arme, de brides et de licols pour le musée de la gendarmerie de Melun alors en création.

Camille prend confiance, participe à des salons dont celui du cheval à Paris, jusqu’au jour où les propriétaires de l’écurie où son cheval est en pension (la ferme de Quincampoix) lui proposent d’installer son atelier au sein du domaine.

L’atelier Abacar — du nom d’un outil du sellier : abat-carre — est né et depuis, ne cesse de grandir et de séduire. L’illustre artiste équestre Lucien Grüss a d’ailleurs succombé aux créations de Camille.

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