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Cédric Daudin : « L’autonomie alimentaire est l’une des clés pour durer »

Éleveur de vaches à Saint-Denis-sur-Loire, le jeune agriculteur Cédric Daudin explique sa démarche pour s’en sortir dans ce contexte météorologique éprouvant.

«  Installé depuis neuf ans sur la ferme familiale en bord de Loire, j’élève un troupeau de 65 laitières normandes nourries à 100  % avec de l’herbe, des betteraves et des céréales produites sur l’exploitation. Avec le soutien de mon père, Jacques, et de notre salariée, Pauline, nous faisons évoluer la ferme et son système pour qu’il soit performant et rentable, même face aux aléas climatiques.

L’été très sec me conforte dans l’idée que la production de lait doit être strictement liée aux ressources propres de l’exploitation, tant pour nourrir le bétail que traiter le lisier.

En effet, l’autonomie alimentaire est un important facteur de durabilité du système d’élevage, surtout quand on voit que le prix de la céréale dégringole alors que celui de l’aliment s’envole.

Après la grosse sécheresse de 1976, mon grand-père a eu la bonne idée d’installer l’irrigation, qui aujourd’hui est une vraie assurance-vie. À ce jour, je cultive 247 ha, composés de blé (70 ha de paille), maïs (20 ha), luzerne (15 ha), orge de brasserie, lin, prairies permanentes et temporaires. J’ai arrêté de cultiver du sorgho non irrigué car je n’avais rien sur 22 ha… C’était bien avant, mais aujourd’hui ça ne fonctionne plus. Je privilégie les cultures d’automne et laisse la surface irriguée libre (100 ha) pour faire des cultures plus résistantes comme la luzerne fourragère, la betterave et le mélange chicorée/plantain/trèfle, qui valorisent l’irrigation.

Je prends des cultures qui se sèment plus tôt et surtout qui supportent mieux les fortes chaleurs. Avant mai, le stock d’herbe doit être fait et tout ce qu’il y après c’est du plus.

C’est la facture EDF qui va piquer, avec des pompes qui ont tourné deux mois de plus, soit environ 3 000 euros supplémentaire par mois.

Dans cette période compliquée où l’on manque de stock, je suis dans une stratégie de désintensification, qui passe par l’arrêt de mon activité bovins allaitants. La clé est d’être et de rester en autosuffisance.

J’ai également entamé la conversion en bio, en lien avec la laiterie LSDH, qui garantit 50 euros/1 000 litres de plus et me conforte dans l’avenir. Les fortes chaleurs n’ont pas vraiment affaibli le troupeau, j’ai même fait un quota meilleur que l’année passée.

La race normande est rustique et très résistante et j’ai des bâtiments ultra-ventilés, équipés de cheminées et toitures en écailles, tout ce que préconise l’Institut de l’élevage. Certes, elles ont un rendement moins élevé que les noires (les prim’holsteins), mais sans les pousser il y a une moyenne de 6 000 litres.Autonomie, irrigation, diversification, désintensification sont le quatuor gagnant sur mon exploitation.  »

Doriane Mantez

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