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AS Centre-Loire : une bonne campagne 2022 dans le Loiret

AS Centre-Loire a dévoilé les chiffres clés de la dernière campagne 2022, le 29 septembre à Orléans (Loiret). L'association révèle de très bonnes rentabilités dans l'ensemble des filières, en soulignant cependant les fortes hausses de charges.

L’association de gestion et de comptabilité AS Centre-Loire, au travers de ses deux conseillers d'entreprise, Clara Lefeuvre et Florent Courtin, a présenté ses analyses économiques de la dernière campagne 2022, vendredi 29 septembre dans les locaux de la Cité de l’agriculture, à Orléans (Loiret). OPA, partenaires et élus syndicaux étaient présents pour échanger sur les chiffres régionaux et départementaux relevés par la structure.

Une année exceptionnelle en grandes cultures

Avec 85 exploitations en grandes cultures analysées dans le Loiret, AS Centre-Loire estime que 2022 a été une année « tout à fait exceptionnelle, comme on aimerait en voir tous les ans ». « La rentabilité des exploitations loirétaines est très satisfaisante, détaille Florent Courtin. Elle s'avère même supérieure à celle de notre groupe régional, composé de neuf départements (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Loir-et-Cher, Loiret, Sarthe, Indre-et-Loire, Charente et Manche). Nous notons une augmentation significative du revenu disponible avec près de 90 000 euros par Unité de travail agricole (UTA). L’Excédent brut d'exploitation (EBE) moyen est passé de 690 à 851 euros par hectare, et pour le quart supérieur, de 909 à 1 375 euros par hectare ».

Malgré de très bons chiffres, ces derniers sont à nuancer vis-à-vis de la hausse des charges avec « pas moins de 53 % de hausse concernant les engrais par exemple », explique le conseiller d'entreprise. Il met en garde pour la campagne 2023 : « Nous redoutions un effet ciseaux l’année dernière, nous sommes actuellement en plein dedans. La couverture des intrants a été faite à des prix élevés tandis que les cours de la majorité des productions sont en nette baisse. Après une année 2022 effectivement exceptionnelle, 2023 marque le retour à une situation nettement moins favorable ».

La situation économique des élevages bovins en hausse

Concernant l’élevage, la situation économique des exploitations est elle aussi en amélioration par rapport aux deux années précédentes. En regroupant une vingtaine de fermes laitières spécialisées du Loir-et-Cher et du Loiret, AS Centre-Loire détermine que les élevages des deux départements ont en moyenne un EBE en hausse. « La baisse des cheptels laitiers entraîne une tendance à la baisse de la collecte laitière, souligne Clara Lefeuvre. Avec une demande stable, le prix du lait a nettement augmenté sur l’année 2022 (près de 30 % par rapport à 2021) ». En parallèle, les élevages laitiers ont connu une augmentation de 56 % des prix de l’aliment. Pour 2023, l’inflation des prix à la consommation risque de freiner un peu la demande.

Malgré cette bonne année, la filière laitière rencontre toujours des problématiques de recrutement de main-d’œuvre et de renouvellement des générations. « Nous constatons un véritable phénomène d’érosion du nombre de producteurs, avec des exploitations de plus en plus conséquentes, précise Clara Lefeuvre. Le taux de reprise par un jeune agriculteur pour une ferme laitière s'élève à seulement 45 %. Pour le reste, l'activité s'arrête au profit d’autres productions ou est définitivement stoppée ».

Au niveau régional, la baisse du nombre d’animaux depuis dix ans raréfie l’offre. Dans un contexte de demande stable, les prix de la viande bovine sont en nette hausse. « Cette hausse du prix de la viande est bienvenue pour les exploitations bovines allaitantes. Leur santé économique et financière reprend des couleurs », assure Florent Courtin.

Des vendanges 2022 très bonnes

Pour terminer, Clara Lefeuvre a présenté les chiffres économiques en viticulture pour la campagne 2022. Ces données se basent sur un échantillon de 29 vignobles, dont trois se trouvent dans le Loiret. « Les produits des exploitations viticoles en 2022 sont en nette amélioration, notamment grâce à une très bonne campagne de vendanges et un redémarrage des ventes après Covid ». Toutefois, « avec l’augmentation des charges, comme la hausse de 13 % concernant les emballages ou encore l’augmentation de plus de 31 % pour la main-d’œuvre, les résultats économiques et financiers restent stables par rapport à 2021 », a précisé Clara Lefeuvre. La filière viticole rencontre plusieurs problématiques : les aléas climatiques récurrents, qu’elle subit plus intensément que d’autres filières, et d’importantes difficultés à trouver de la main-d’œuvre.

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