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Céréales : les conséquences d’un excès d’eau

La gravité d’un excès d’eau dépend du stade des céréales, de la durée d’immersion et des conditions du retour à la normale après la crise.

Les conséquences d’un excès d’eau sur les céréales dépendent de trois critères : le stade de la culture, le niveau et la durée d’immersion et les conditions de drainage de la parcelle. Pour la culture inondée, il n’y a rien à faire au moment où l’eau est là, bien sûr, mais il faut répondre ensuite à la question de son remplacement par une culture de printemps.

Selon l’institut technique Arvalis, il existe une période de sensibilité maximale à la floraison et au début du remplissage du grain.

Cette situation concerne donc essentiellement les blés de la zone nord. On peut dès lors s’attendre à 30 à 100 % de perte de rendement selon les cas. 

Pour des stades plus tardifs (remplissage déjà avancé, grain laiteux) et ainsi, surtout pour les orges d’hiver où les grains sont en place, leur croissance va juste être « mise en pause » quelques jours si l’immersion n’est pas létale.

Pour les stades plus précoces (courant montaison) et donc plutôt pour les orges de printemps, les risques sont moindres et les possibilités de rattrapage, plus nombreuses.

Une immersion totale engendre trois problèmes : l’incapacité totale de transpirer, de respirer pour la totalité des tissus et la possible altération des pièces florales. Il s’agit donc du cas de figure le plus pénalisant.

Une immersion de courte durée (24 h) peut sans doute ne pas anéantir la culture ; en revanche, pour une durée supérieure à trois-quatre jours, il y a fort à craindre que toutes les plantes périssent ou qu’a minima, la fertilité des épis soit très fortement affectée. 

Une immersion partielle (à mi-hauteur, qui ne recouvre pas les épis) va plus provoquer un arrêt de croissance de la plante, qui pourra repartir si l’eau n’est pas restée trop longtemps.

Enfin, une fois l’épisode d’inondation passé, les conditions de drainage de la parcelle et de reprise de la végétation seront primordiales.

Il y a deux situations à craindre. D’une part, le maintien de l’hydromorphie au niveau du sol qui fait que les racines trempées ne pourront pas redevenir opérationnelles assez vite pour permettre la reprise de la croissance de la culture.

D’autre part, on peut craindre aussi un retour rapide et brutal d’un temps chaud et ensoleillé puisque la demande évaporative des parties aériennes ne pourra pas être satisfaite par des racines encore en situation d’anoxie. Cela pourrait provoquer une forme d’échaudage.

L’idéal serait d’avoir une période de deux à quatre jours de transition pour permettre à une partie des excès d’eau de s’évacuer.

Après cette crise se pose la question de remplacer la culture ou non. En fait, la clé de décision réside dans la présence ou non des grains en croissance une semaine après l’inondation.

En l’absence de grain, pas de discussion : un retournement. Si les grains continuent de croître, il est préférable, selon Arvalis, de laisser faire et de récolter ce qu’on pourra.

Par ailleurs, on peut aussi se poser la question d’une fauche ou d’un ensilage destiné au fourrage. Dans nos régions, les céréales ont rarement atteint le bon stade de digestibilité pour ça. 

Une conséquence indirecte de cette hydromorphie exceptionnelle peut aussi être une aggravation du risque de verse, soit parce que le courant d’eau a poussé les plantes, soit parce que le sol perd sa cohésion et que l’ancrage racinaire fait défaut.

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