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Christian Perlwitz, un cœur de musher

Au décès de son père, Christian Perlwitz a changé de vie pour devenir musher professionnel et de compétition. Installé à l’année en forêt de Fontainebleau, il s’apprête à participer à la Grande odyssée Savoie- Mont-Blanc.

Il est de ces rencontres où le temps se fige tant le récit est fort et l’émotion intense. En quelques secondes, Christian Perlwitz vous emmène dans son univers. Un univers fait de passion, de valeurs, de travail et d’espoir et où le hasard n’a pas sa place. 

Christian Perlwitz est un musher pas comme les autres, à la tête d’une troupe de trente-sept chiens. Mais le chemin de vie de ce jeune quadragénaire n’a pas toujours été simple.

Il découvre sa passion pour le husky et les courses de chiens de traîneau à l’âge de 18 ans alors qu’il vit encore chez ses parents, réfractaires à l’idée d’avoir un chien. Quelques mois plus tard, lorsqu’il prend son envol du domicile familial pour suivre une licence de langues étrangères appliquées, Christian Perlwitz fait l’acquisition de son premier animal.

« Un husky dans 18 m2, j’ai vite appris le caractère fugueur et chasseur de cette race », sourit le musher qui débute dès cette période le travail du chien et les courses à haut niveau.

Très vite, ses études l’ennuient et il décide de changer de plan : direction le Massif central pour une école de coutellerie. Mais là encore, ­Christian ­Perlwitz n’y trouve pas son compte.

Entre-temps, un deuxième husky est venu agrandir la «  famille  » qui en comptera rapidement jusqu’à vingt. Durant dix ans, le passionné occupe un poste de manager dans une entreprise d’emballage industriel et parallèlement, il fait de plus en plus de place à sa passion et enchaîne les compétitions.

Jusqu’à ce jour terrible où le père de Christian Perlwitz décède, lui qui a, depuis toujours, ancré en son fils des valeurs profondes. « Mes parents sont réfugiés politiques sud-américains et, au-delà de la valeur travail, mon père m’a toujours dit qu’il souhaitait que ses enfants fassent un métier qui leur plaise. Ce n’était pas mon cas. Je savais que si j’allais au bout de ma vie de cette façon, je serais déçu ».

Christian Perlwitz décide alors « d’être à l’écoute des signes ». « Le seul élément stable de ma vie, c’était les chiens. Alors j’ai décidé de tenter quelque chose. »

Cette nouvelle aventure le mène durant trois ans en Savoie où il passe un diplôme d’éducateur sportif spécialisé en attelage canin. « À l’issue de cette période, je n’ai pas voulu rester en montagne où les gens viennent chercher très souvent une activité de consommation. Je me suis installé en forêt de Fontainebleau et j’ai créé mon entreprise, Évasion canine. Je propose une activité de chiens de traîneau sur terre et j’ai une clientèle qui recherche une interaction avec les chiens. »

Christian Perlwitz consacre désormais sa vie à sa meute, des huskys et des eurohounds, et continue de participer à des compétitions de haut niveau. Il prendra d’ailleurs le départ de la Grande odyssée Savoie-­Mont­-Blanc en janvier prochain.

« Il me manque encore quelques financements, j’ai créé une cagnotte Leetchi pour l’achat de matériel et de nourriture pour les chiens », lance Christian ­Perlwitz, désormais en paix avec son chemin de vie. « Si je devais mourir demain, je ne regretterais rien. Et j’espère que là où il est, mon père est fier de moi. »

Marine Guillaume

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