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Christiane Lambert : "Se mettre en mode projet"

La présidente de la FNSEA a consacré sa journée du mardi 6 octobre au territoire de la région Centre-Val de Loire. Un temps d'échanges avec les agriculteurs a eu lieu le matin à Pierrefitte-ès-Bois.

D'un naturel optimiste, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a su trouver les mots pour motiver les troupes de la région Centre-Val de Loire.
D'un naturel optimiste, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a su trouver les mots pour motiver les troupes de la région Centre-Val de Loire.
© Doriane Mantez

Consciente des difficultés conjoncturelles et structurelles rencontrées sur les exploitations agricoles, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a fait le déplacement en région Centre-Val de Loire mardi dernier.

Elle a profité de la matinée dans le secteur de Pierrefitte-ès-Bois pour échanger avec la trentaine de représentants syndicaux de la région sur les difficultés et les pistes de rebond qui peuvent être envisagées en zones intermédiaires.

L'hôte de cette réunion, Olivier Sainte-Beuve, élu local de la FNSEA du Loiret, a présenté son exploitation de 290 hectares qu'il gère seul, non sans mal, sur des terres hydromorphes froides. Lui qui avait pris le parti de ne plus labourer systématiquement ses sols -- qui sont majoritairement des limons battants hydromorphes --, se voit contraint de revenir à la charrue.

« Les fenêtres de tir sont de moins en moins nombreuses et de plus en plus courtes... Et là où il faudrait le faire à deux, je suis seul, constate-t-il. Quand on prend 30 à 40 mm d'eau après un semis d'orge d'hiver par exemple, on sait que l'on ne va pas remettre les pieds dans la parcelle avant un bon moment car il faut au moins attendre une quinzaine de jours, voire le début du printemps, pour que les sols ressuient ».

Christiane Lambert regrette qu'Olivier Sainte-Beuve, comme de plus en plus d'agriculteurs situés sur des terres compliquées, « subissent leur assolement plutôt que de le choisir ».

La discussion s'est ensuite orientée sur l'enjeu de l'accès à l'eau.

Une problématique qu'a pris à bras-le-corps le syndicat : « La question de l'eau est extrêmement importante, mais en France on est mal parti car il y a beaucoup d'aprioris », a lancé Christiane Lambert, avant d'ajouter : « On constate toutefois que le ministre redonne de la perspective. Il a compris et nous défend. J'espère que ça va durer ».

Christiane Lambert a profité de ce moment d'échange pour insister sur la nécessité de mettre en place des projets durables et adaptés au territoire.

Notamment autour des filières de transformation qui sont selon elle la clé : « C'est du boulot, mais c'est complémentaire. On n'impose rien à personne ! Ça dépend de l'agriculteur, de la conception de son métier, de son goût du risque, mais surtout de son projet d'entreprise. Ce qui est sûr c'est que plus les gens sont accompagnés et moins ils ont peur du risque ».

Les quatre rapporteurs de la FNSEA qui ont sillonné la France pour faire une présentation du rapport d'orientation 2020 du syndicat l'ont confortée dans cette idée que « tout le monde veut se mettre en mode projet » et tient à répéter que « les Chambres ont la capacité d'accompagner techniquement les porteurs de projets mais le syndicat a un vrai rôle à jouer à travers son réseau pour faire émerger des réflexions dans les territoires lors des réunions cantonales, départementales, syndicales. On doit aider les gens à se dire ''Est-ce que c'est possible pour moi ?'' ».

Mais pour avoir des projets, il faut avoir le moral et du soutien... Et comme l'a annoncé Florent Leprêtre, président de la FNSEA Centre-Val de Loire : « C'est compliqué de relancer la dynamique lorsque plus personne n'ose entreprendre. On a besoin notamment d'une Pac rééquilibrée et des fonds annoncés dans le cadre du plan de relance pour faire rebondir nos zones ».

Le sujet sensible du zonage a également été abordé par la présidente nationale : « Chaque fois que l'on parle de zonage c'est le bazar car il y a ceux qui sont dedans, ceux qui sont dehors, ceux qui voudraient y être... Moi ce que j'ai vu dans certains dispositifs du 2e pilier, comme par exemple les MAEC, c'est que c'est à l'intérieur de la région que les gens se concertent pour fixer les lignes de partage. C'est une première chose que toute la région Centre-Val de Loire se défende pour récupérer ce qu'elle a perdu. C'en est une autre de fixer des priorités de soutien en fonction des handicaps des territoires en donnant par exemple une majoration dans le Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles (PCAE). Sur ce point, vous pouvez en débattre ».

Florent Leprêtre a approuvé ces propos et a confirmé que la FNSEA Centre-Val de Loire « défendrait tous les dispositifs qui pourraient ramener du revenu, de la performance et de la compétitivité sur les exploitations ».

Sur ce sujet de l'accompagnement à l'investissement, Christiane Lambert a pointé du doigt « la faible implication du conseil régional. Il faut les interpeller sur le sujet, c'est capital ».

Elle a également insisté sur la nécessité de rapidement se mettre « en mode projet » en s'appuyant sur le plan de relance et les fonds Feader pour accompagner la relance en zones intermédiaires.

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