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Claude Fouassier : « L’idéal et la réalité »

Le 2 octobre, l’Amoma organise une conférence-débat consacrée à l’agriculture durable. Dans un entretien, le président de l’association présente la soirée.

© Olivier Joly

Le mardi 2 octobre, la section du Loiret de l’Association des membres de l’Ordre du Mérite agricole (Amoma) organise une conférence-débat sur l’agriculture durable. Dans un entretien, Claude Fouassier, président de l’entité, évoque la rencontre.

Loiret agricole et rural : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’organiser une conférence sur ce thème ?
Claude Fouassier : Tous les ans, nous organisons une conférence sur un thème qui touche l’agriculture : Europe, produits génétiquement modifiés, etc. Or, nous sommes régulièrement interpellés par les médias et les réseaux sociaux avec des théories parfois fantaisistes :
l’agriculture durable étant souvent abordée, nous avons souhaité en savoir plus sur le sujet.

LAR : Justement, pour vous, qu’est-ce que l’agriculture durable et en quoi une telle approche modifie-t-elle votre façon de produire ?
C.F. : L’agriculture durable repose sur trois volets : économique, social et environnemental. La viabilité économique de nos exploitations est liée au prix de vente des produits et au comportement des distributeurs ou des consommateurs, selon le niveau auquel on se situe. Deuxièmement, si des secteurs de l’agriculture réussissent mieux que d’autres, socialement, nous ne sommes pas plus en déséquilibre qu’ailleurs. Et concernant la protection de l’environnement, nous n’avons pas à rougir !

LAR : Au fond, les paysans ont toujours pratiqué une agriculture durable ?
C.F. : Exactement ! Certaines pratiques du passé sont à remettre en cause. Or, dans notre système agricole français, nous avons eu des évolutions raisonnables : ce n’est pas avec des concepts empreints d’idéologie que nous améliorerons les choses !

LAR : D’un côté, le consommateur veut des produits de qualité mais à des prix abordables. De leur côté, les transformateurs plaident pour des produits standardisés afin de maîtriser leurs coûts : quel regard portez-vous sur ce double paradoxe ?
C.F. : S’agissant des produits consommés en l’état, volailles ou fruits par exemple, le consommateur a un regard et il peut voir les différences. Cependant, cela ne représente qu’une très faible partie de la consommation alimentaire française. Pour l’essentiel, ce sont des produits transformés : plats préparés, restauration collective, etc. Or, l’industrie agroalimentaire a opté pour des produits standardisés afin de proposer la même chose au consommateur. Et c’est vrai que c’est un paradoxe. (…) L’Europe avait été faite pour se protéger. Mais, aujourd’hui, on est sur une vision libre-échangiste et les derniers traités qui ont été signés vont dans ce sens-là : l’agriculteur est pris dans un étau entre une vision un peu illusoire du passé et les exigences du consommateur aujourd’hui.

LAR : Qui seront les intervenants à votre soirée et qu’attendez-vous d’eux ?
C.F. : Nous avons invité Cécile Detang-Dessendre, directrice scientifique agriculture à l’Institut national de la Recherche agronomique. Elle travaille sur les évolutions de la production agricole et notamment les avantages de la diversification. En toile de fond : l’équilibre environnemental et social. Économique, je ne sais pas. C’est la question que je me pose. À travers ses propos, on aura une certaine théorie. De son côté, Jean-Jacques Hautefeuille, professionnel chargé des questions environnementales à la chambre d’Agriculture, rapprochera les réflexions des exigences de l’agriculture aujourd’hui. Si on supprime les produits phytosanitaires, trouvera-t-on des milliers de personnes comme nos parents le faisaient avec la main-d’œuvre espagnole, italienne ou polonaise pour biner les betteraves ? Par ailleurs, en interdisant un grand nombre de produits, les fruits sont tâchés et les moisissures des épis de céréales se retrouvent dans la farine. D’où des problèmes de mycotoxines : ce n’est pas un schéma durable ! Il y a l’idéal et la réalité. Or les progrès qui ont été réalisés depuis une centaine d’années par nos prédécesseurs ne sont pas à balayer d’un revers de la main !

À noter

La rencontre, qui débutera à 17 heures 30 (accueil à partir de 17 heures 15), se tiendra à la Cité de l’agriculture, amphithéâtre Duhamel-du-Monceau, 13 avenue des Droits de l’Homme, à Orléans. Entrée libre.

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