Aller au contenu principal

« Colorer son bac au regard d’un projet d’orientation »

Sébastien Felici, directeur adjoint de l’EPL41*, s’exprime au sujet de la réforme du baccalauréat et les impacts sur les formations agricoles proposées au sein de ces établissements loir-et-chériens.

En quelques mots, comment percevez-vous l’arrivée de cette réforme du baccalauréat 2021 ?

La réforme avance à grand pas… Il y a encore beaucoup de choses à caler, mais, je trouve qu’il n’y a pas vraiment de gros moyens pour nous accompagner dans ce changement de paradigme. Pour dire vrai, c’est un peu les équipes qui se dépatouillent et l’on compte beaucoup sur le volontariat des enseignants pour la bonne réussite de cette initiative qui touche le bac général et technologique.

La réforme répond à plusieurs objectifs, dont le principal est de libéraliser les choix des matières pour les élèves. On oublie donc les séries S, ES, L… À la place il va y avoir un tronc commun unique et chaque jeune devra choisir trois enseignements de spécialité en classe de première et puis deux parmi ces trois enseignements en classe de terminale. C’est donc chacun qui colore son bac comme il le souhaite. En effet, pourquoi imposer à l’élève de faire une matière dont il n’aura pas besoin après ?

Selon vous, quelles sont les avantages de cette réforme ?

Avec cette réforme, les élèves choisiront leurs enseignements de spécialités pour composer leur bac au regard d’un projet d’orientation. Le fait de pouvoir choisir eux-mêmes leurs matières devrait permettre de les responsabiliser, les rendre plus autonomes, et les aider à se poser des questions sur leur avenir professionnel mais aussi personnel. Cette réforme va également permettre une simplification de l’évaluation. En effet, que ce soit pour le bac général ou technologique, ils seront basés sur une épreuve anticipée de Français en deux parties en classe de première et quatre épreuves en terminale, dont un grand oral qui sera central sur le projet de l’élève avec énormément de coefficients autour.

Pour être plus précis, le diplôme est délivré à partir d’épreuves terminales qui comptent coef’ 60, d’épreuves de contrôle en cours de formation (CFF) pour un coef’ 30, et un coef’ 10 pour le contrôle continu (moyenne des disciplines dans les bulletins). L’idée générale est de resserrer l’offre de formation autour d’un nombre limité d’épreuves qui auront des coefficients très importants, et d’homogénéiser l’évaluation entre les bacs pour plus de cohérence.

L’EPL41 profite de cette réforme pour se placer et offrir une vraie offre de formation scientifique tournée vers les métiers de la nature et du vivant. Les niveaux d’exigence et les débouchés sont identiques à ceux des établissements de l’Éducation nationale. La spécificité de la formation vient de l’enseignement de spécialité biologie-écologie et des options facultatives agronomie-économie-territoires ou équitation-hippologie.

Et qui dit avantages, dit inconvénients ?

Il y a beaucoup d’enjeux autour de cette réforme du bac. Le choix des matières va être encore plus crucial pour la suite des études et va se faire dès la seconde. Il est donc nécessaire de travailler beaucoup plus étroitement avec les jeunes, de comprendre leurs envies pour travailler efficacement sur leur projet professionnel et choisir la meilleure orientation possible.

Supervisé par l’enseignant principal, le jeune participera à un module spécifique de 54 heures pour l’aider à faire son choix au travers d’un atelier sur l’estime de soi (méthodologie, apprentissage, se connaître soi-même), puis un travail sur la connaissance métier visé avec la venue de professionnels et enfin un atelier sur la connaissance des formations pour aboutir au plus juste au souhait professionnel. Aujourd’hui, plus que jamais, on responsabilise le jeune en valorisant son projet d’orientation, son engagement personnel, ses motivations et non plus uniquement la notation.

Cette réforme se fait un peu en marche forcée… On n’a malheureusement pas beaucoup de recul. Il faut que les universités jouent aussi le jeu de prendre en compte le projet d’orientation du jeune et pas seulement prendre les élèves qui ont suivi certaines options plutôt que d’autres, car il y a tout de même un tronc commun qui donne dans tous les cas une bonne base pratico-pratique.

Le vrai atout de l’EPL41 pour pallier les contraintes de cette réforme est sa taille à échelle humaine et sa qualité d’accompagnement au plus près de nos 450 élèves. Cette proximité facilite la confiance et permet d’accompagner au plus juste et plus vite le jeune dans son projet d’orientation, qui sera crucial pour son avenir.

* L’EPL41 regroupe les trois lycées de Blois, Montoire-sur-le-Loir et Vendôme, le CFPA et deux exploitations agricoles.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 20 novembre, à Pithiviers. Dorian Sagot, président de JA 45, Sébastien Méry et Éric Delorme, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA 45, ont encadré la mobilisation.
Feux de la colère : deux mobilisations dans le Loiret 📹
Jeudi 20 novembre, JA 45 et la FNSEA 45 ont organisé deux rassemblements simultanés à Pithiviers et près de Courtenay.…
Bernard Doussineau est trufficulteur sur une parcelle de 3,5 hectares à Villeromain depuis plus d'une quarantaine d'années.
La trufficulture résiste en Loir-et-Cher
Le mois de décembre sonne le début de la récolte des truffes. Lors de l’assemblée générale des forestiers privés de Loir-et-Cher…
Jeudi 13 novembre, à Mont-près-Chambord. Le préfet de Loir-et-Cher, Joseph Zimet, a visité la Tonnellerie du Val de Loire.
Le métier historique de tonnelier perdure en Loir-et-Cher
La Tonnellerie du Val de Loire, l’une des dernières de la région, a ouvert ses portes au préfet de Loir-et-Cher, jeudi 13 …
Lundi 24 novembre, à Chartres. Le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau (à d.), a détaillé en session, et pour le préfet Hervé Jonathan, les éléments qui alimentent la crise agricole.
Une session plutôt sombre pour les membres de la Chambre d'Eure-et-Loir
Les membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir se sont réunis en session sous la houlette de leur président Yohann…
S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Giremoutiers, lundi 1er décembre. Le président de Seine Grands lacs et de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, est venu à la rencontre des agriculteurs afin de poser les problèmes et trouver des solutions.
La gestion des inondations mobilise fortement en Seine-et-Marne
Alors que la profession agricole n’a pas été concertée en amont sur des projets d’aménagement, une réunion d’échanges avec le…
Publicité