Aller au contenu principal

Agronomie
Colza : l'actualité et quarante-six variétés alignées à Digny

La chambre d'Agriculture, en partenariat avec Terres Inovia, a proposé le 23 mai chez Alexis Bouchard à Digny, une visite de ses essais colza et de sa collection de quarante-six variétés.

Comme elle le fait chaque année, la chambre d'Agriculture a invité l'institut Terres Inovia pour venir parler colza aux agriculteurs le 23 mai, sur une parcelle d'Alexis Bouchard à Digny. L'occasion aussi de passer en revue une collection de quelques quarante-six variétés.

Tour de l'actualité

Sous un ciel menaçant, une trentaine d'agriculteurs sont donc réunis pour écouter deux agronomes spécialistes de cette culture, Julien Charbonnaud de Terres Inovia et Dominique Delaunay de la Chambre eurélienne, qui font un tour complet de l'actualité de cette culture emblématique du département.

À commencer par la météo un peu particulière depuis les semis : « Le colza n'aime pas trop l'eau, rappelle Julien Charbonnaud. Il y a eu des écarts de pluviométrie importants d'un secteur à l'autre voire d'une parcelle à l'autre. De loin, il ressemble à du colza. C'est étonnant car on aurait pu s'attendre à pire. Mais les soucis ne se voient pas car il pleut tout le temps. Il ne faudrait pas qu'il se mette à faire chaud car les systèmes racinaires sont parfois impactés. Ce n'est pas parce que c'est vert que c'est bon », souligne-t-il.

L'agronome relève une présence plus marquée de cylindrosporiose : « ça fait des ronds de plantes qui poussent en bonsaï. Effet variétal joue, ainsi que l'intensité de la pluie. Ce sont les secteurs du sud de l'Eure-et-Loir et du nord du Loir-et-Cher qui sont touchés ».

Les conditions météo auraient pu favoriser le développement du sclérotinia : « oui, il pleut, mais le sclero est lavé et les températures sont glaciales… Maintenant, nous sommes plus tranquilles », souffle l'agronome. Pour sa part, le phoma n'a pas de gros impact tant que c'est léger et qu'il y a de l'eau, même si parfois cela peut aller jusqu'à la rupture de la plante au niveau du collet, particulièrement sur les variétés anciennes.

Il va y avoir des écarts

En revanche, Julien Charbonnaud voit arriver quelque chose : « avec le taupin, nous sommes devant un problème. On en voit de plus en plus au stade adulte. C'est le signe que la pression monte ». Les traitements sont onéreux… Avec tout ça : « c'est complexe d'avoir une idée du potentiel. Il faut rester pragmatique. Mais ce qui est sûr c'est qu'il va y avoir des écarts », prévient l'agronome.

Un point est fait ensuite sur la lutte contre les insectes dans le contexte de la montée de la résistance dite super KDR : « Quand on est dedans, plus rien ne marche. Cependant, un produit en cours d'homologation bénéficie d'une dérogation en Eure-et-Loir, le Minecto Gold. Il est utilisable sur larve uniquement et les réponses sont meilleures s'il fait doux avant le traitement. Or, en novembre cela peut être compliqué ». Ce produit est aussi beaucoup plus cher. Selon les agronomes, en zone KDR, Karaté Zéon serait presque meilleur que Minecto…

Quant aux biostimulants : « Nous testons tout, pour voir si cela pourrait avoir un impact sur les larves, les insectes, la vigueur ou le rendement… Mais jusqu'à présent, ils n'apportent aucune réponse », assure l'agronome de Terres Inovia. Le levier variétal est une piste : « certaines variétés s'en sortent mieux en cas d'attaque quand d'autres buissonnent rapidement ».

L'institut travaille également sur le concept d'interculture piège pilotée. Il s'agit d'implanter à proximité des parcelles de colza, des plantes qui attirent les altises — radis chinois, navette — puis de détruire ces couverts pour altérer le cycle des larves : « Nous ne faisons que partager les vols d'altises mais c'est mieux que rien. Les travaux continuent », précise Julien Charbonnaud.

Les trois meilleures

L'agronome de la Chambre, Dominique Delaunay, prend le relais ensuite pour passer en revue la collection variétale. « Donnez-nous les trois meilleures et ça ira », lance un agriculteur. « Ça va être difficile », explique l'agronome. De fait, les critères de choix sont nombreux. Cependant, l'intérêt de cette plateforme d'essais est de montrer les variétés avec à chaque fois en regard un bloc non traité, ce qui permet de voir comment la plante réagit. Une manière d'éclairer le choix… Et à ce petit jeu, c'est Féliciano (KWS) qui s'en sort le mieux.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
Le député eurélien Olivier Marleix.
Le député Olivier Marleix est mort
Le monde politique est en deuil après l’annonce du décès d’Olivier Marleix, député Les Républicains d’Eure-et-Loir, survenu lundi…
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Après les orages qui ont sévi mercredi 25 juin, au sein du Domaine des Brissettes, à Saint-Claude-de-Diray, Olivier Cadoux estime les pertes à au moins 50 % de la prochaine récolte.
Des orages destructeurs en Loir-et-Cher
Le département de Loir-et-Cher n’a pas été épargné par les orages. Un couloir de précipitations a tout détruit sur son passage,…
Publicité