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Coopérative IDF sud : des résultats déficitaires dus à un contexte exceptionnel

La coopérative Île-de-France sud a tenu son assemblée générale ordinaire jeudi 7 décembre à Étampes (Essonne). La guerre russo-ukrainienne et l'inflation ont pesé sur l'activité 2022-2023.

Une boule de cristal : voilà qui aurait été bien utile pour prévoir la façon dont s'est déroulée l'année 2022-2023, tant la période a été marquée par de nombreuses incertitudes : « conflit international, contexte inflationniste, crise sur le marché des engrais, forte hausse des taux d'intérêt », a énuméré Jean-Marc Foucher, le président de la coopérative qui a tenu son assemblée générale ordinaire jeudi 7 décembre, à Étampes (Essonne).

La moisson 2022 a pourtant été de « bonne qualité, grâce à un été sec et chaud », souligne Pierre Lethuillier, responsable filières de la coopérative. Celle-ci a collecté 128 000 tonnes en moisson, 167 000 tonnes pour l'année. À noter, le bio connaît à nouveau une croissance importante, avec 12 500 tonnes de produits en collecte bio totale. De 2021 à 2023, la collecte de bio en blé tendre a doublé, alors même que la consommation, elle, commence à diminuer, ce qui fait craindre de nouvelles déconversions ou des déclassements de produits.

Du côté des rendements, les résultats sont plutôt satisfaisants, avec des rendements moyens à la hausse en Île-de-France.

Des prix très volatils

Ce sont les prix qui ont donné le tournis à toutes les parties prenantes. La courbe des prix s'est affolée, avec une flambée inédite au moment du début de la guerre russo-ukrainienne, puis une baisse continue. « Cela nous fait craindre un effet ciseaux sur la récolte 2023 », prévient Pierre Lethuillier. Les prix du blé pourraient néanmoins réaugmenter au fur et à mesure de la diminution des stocks effectués au pic de la crise. En 2022, le prix moyen de moisson s'est élevé à 296 euros/tonne pour le blé meunier et 627 euros/tonnes pour le colza, ce qui laisse présager de nouvelles augmentations de surfaces dédiées à ce dernier.

La crise sur le marché des engrais

Depuis 2021, le prix des engrais azotés a triplé, voire quadruplé. La cause ? L’envolée du prix du gaz, qui entre dans la composition de nombreux produits. Résultat : « Les approvisionnements en engrais ont chuté de 21,5 % », constate Sébastien Ciezki, directeur général de la coopérative. La crainte de la pénurie a poussé à constituer des stocks importants, qui ont pesé sur le bilan de l'année. Le chiffre d'affaires de la coopérative s'élève à plus de 78,3 millions d'euros pour 2022/2023, avec un résultat net déficitaire de 325 597 euros. « Ce résultat s'explique par la constitution d'une provision de dépréciation du stock d'engrais dans le cadre d'un principe de prudence », conclut Sébastien Ciezki.

De nouveaux engagements

Pour répondre aux besoins des agriculteurs, la coopérative propose notamment une prime d'engagement précoce de 3 ­euros/­tonne sur tous les produits, des dépôts gratuits en moisson, un « prix liberté » pour les filières stockées en ferme, ainsi qu'une organisation adaptée aux contraintes de la moisson, avec des horaires élargis et la mise à disposition de nouveaux sites de collecte (Bois-Herpin en bio, Étampes-gare en bio.)

Zoom sur le marché des engrais

Pierre Detournay, chef marché fertilisants pour la centrale d'achats Inoxa, a expliqué les fondamentaux de la crise du marché des engrais aux adhérents de la coopérative. « Nous examinons la parité euro/dollar, les prix du gaz européen et américain, et l'évolution de l'ammoniac », a-t-il expliqué en introduction de son exposé. Avec la guerre russo-ukrainienne, la donne a complètement changé sur ces marchés. Sur celui du phosphore, par exemple, le Maroc s'est retrouvé en position de force, avec la mise de côté des exportations russes. Idem pour la potasse ou l'azote. « 80 % du prix de nos engrais azotés est lié au gaz », a ainsi rappelé Pierre Detournay.

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