Aller au contenu principal

Cyrille Milard : « Dialogue et communication sont les garants de l’acceptation de nos pratiques »

En cette période de rentrée, le président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Seine-et-Marne (FDSEA 77) fait le point sur les dossiers d’actualité.

Horizons  : En cette période de rentrée, quel premier bilan tirez-vous de la moisson  ?

Cyrille Milard  : C’est une moisson atypique, largement en dessous des moyennes historiques, qui masque de fortes hétérogénéités par canton voire même au sein d’une même commune. Si nous pouvons nous satisfaire du bon niveau qualitatif de nos récoltes, les volumes collectés sont à la baisse. Cette moisson engendre des situations économiques très difficiles, à l’image de l’année noire de 2016, dans un certain nombre de nos entreprises. Les résultats d’exploitation s’annoncent proches de zéro. Malheureusement, les récoltes d’automne (betteraves et maïs) accentueront ces mauvais chiffres.

Report des dates de semis des SIE, défense de la filière betterave face à la récolte catastrophique annoncée, rencontre sur le terrain avec le nouveau ministre de l’Agriculture, échanges avec la gendarmerie face à la multiplication des vols… tout au long de la période estivale, la FDSEA 77 a été présente sur tous les fronts. Quelles avancées majeures en retenez-vous  ?

Le sujet des néonicotinoïdes sur betteraves a mobilisé l’attention durant la période estivale. La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), Jeunes agriculteurs et votre FDSEA 77 ont œuvré pendant des mois pour lancer l’alerte d’une catastrophe annoncée. Notre travail de terrain a porté ses fruits auprès des politiques puisque nous avons réussi à convaincre le ministre de l’Agriculture de faire marche arrière afin d’obtenir un projet de loi de dérogation sur cet insecticide. Nous devons rester vigilants jusqu’à l’aboutissement de ce dossier.

L’an passé, l’instauration de ZNT (Zones de non-­traitement) riverains était au cœur des inquiétudes. Où en est-on de ce dossier, sur lequel la FDSEA 77 s’est fortement mobilisée  ?

Les ZNT doivent se mettre en place sur toutes les surfaces semées, les chartes seront validées dans les prochains jours et nous obligeront à respecter les mesures imposées. Une communication adéquate à destination des agriculteurs est en cours. Au regard de la pression d’environnementalistes, nous ne sommes pas à l’abri de conflits de voisinage. Cette charte est opposable et doit nous servir pour justifier nos pratiques. Je rappelle que le dialogue et la communication sont le garant de l’acceptation de nos pratiques auprès des populations. Je compte aussi sur l’intelligence de chacun pour éviter les conflits.

En cette période de rentrée, spéciale au regard des conditions sanitaires qui engendrent l’annulation de nombreuses manifestations, quels sont les principaux sujets sur lesquels travaillera la FDSEA 77   ?

Un certain nombre d’agriculteurs seront en grande difficulté financière d’ici à la fin de l’année. Nous travaillons actuellement sur des mesures pour accompagner et atténuer ces mauvais résultats. Des pistes sont à construire comme un dégrèvement de TFNB, des exonérations de charges sociales, un soutien par les collectivités, un appui bancaire… Comptez sur nous, notre mobilisation reste entière. 

Propos recueillis par Laurence Goudet-Dupuis

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Publicité