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Coopératives
De bons résultats affichés à Chartrexpo par le groupe coopératif Scael

À la suite de son assemblée générale annuelle, le groupe Scael a organisé, jeudi 7 décembre à Chartres, sa traditionnelle réunion d'information dans une salle Ravenne de Chartrexpo pleine à craquer. L'occasion de livrer les chiffres de l'exercice 2022-2023 et de dresser le bilan de son projet Scael 2025.

«Certains auraient bien besoin d'une boussole pour ne pas entraîner notre agriculture dans des courants incertains et souvent sans mesure. Les annonces à sensation, les reculs tout aussi retentissants, la nouvelle Pac que nous peinons à comprendre, laissent le sentiment d'une décorrélation entre les moyens accordés et les objectifs fixés. Comment percevoir un réel cap dans notre politique agricole française et que dire d'une politique agricole européenne qui oublie l'importance de ses agriculteurs et de son agriculture dans le contexte géopolitique et démographique actuel », a lancé le président du groupe coopératif Scael, Éric Brault, en ouvrant à Chartrexpo le 7 décembre, la traditionnelle réunion d'information qui fait suite à son assemblée générale statutaire.

Chiffre d'affaires en hausse

Cette soirée s'est déroulée en plusieurs temps. Après la présentation des résultats de l'exercice clos en juin dernier, la coopérative a dressé le bilan de son projet d'entreprise Scael 2025 et a organisé pour finir, une discussion sur la géostratégie des céréales, avec le géopolitologue Frédéric Encel et l'historien Pascal Perri, aussi à l'aise devant ce parterre de représentants du monde agricole que sur un plateau de télévision*.

Avant toutes choses, le directeur général du groupe, Jean-Sébastien Loyer, est donc revenu sur les résultats de l'exercice 2022-2023, non sans les avoir replacés dans leur contexte : l'installation dans le temps du conflit russo-­ukrainien, la volatilité des cours, une chaîne logistique incertaine, le retour des capacités exportatrices de l'Ukraine, le contexte réglementaire, ou politique, complexe ou encore l'impact de l'inflation, soit 7 millions d'euros à l'échelle du groupe.

Cependant, le groupe Scael a enregistré une hausse de 20 % de son chiffre d'affaires, qui s'établit à 1,796 milliard d'euros : « Il s'explique d'abord par la forte hausse du prix des matières premières, des céréales, mais aussi par une forte hausse du coût des engrais en contrepartie. Mais c'est aussi la performance de nos filiales, je pense à Céréapro (+ 14 %) ou au pôle laboratoire et services ».

Autres chiffres qui soulignent la bonne santé du groupe : un excédent brut d'exploitation (EBE) en hausse de 200 000 euros, s'établissant à plus de 16 millions d'euros, un résultat d'exploitation à 7,53 millions d'euros et des fonds propres qui ont augmenté de près de 20 millions d'euros en cinq ans et qui se chiffrent à 84 millions d'euros. « Ce qui nous assure une stabilité, une autonomie financière et une capacité d'investissement en adéquation avec la stratégie fixée par le conseil d'administration », a souligné Jean-Sébastien Loyer.

Investissement dans la logistique

Le directeur général a expliqué ensuite la stratégie du groupe en matière de logistique avec l'acquisition cette année du groupe TTB : « Nous avions commencé à investir dans la logistique il y a cinq ans avec Agri-transport. C'est un enjeu majeur pour nous, nous en avons besoin pour déplacer nos céréales avec un fret ferroviaire de plus en plus challengé. TTB c'est 18 millions de chiffre d'affaires, 120 collaborateurs et une centaine de cartes grises ». Ce qui porte à plus de 600 le nombre de ses collaborateurs…

Après avoir fait un point sur la démarche RSE du groupe, Jean-Sébastien Loyer a détaillé les résultats par pôles. À commencer par le pôle agricole dirigé par Olivier Charasse : « Le résultat sur cette partie est moyen par rapport à l'année dernière mais nous avons su faire face à la hausse des charges. La collecte 2022 a été de 767 000 tonnes, une belle collecte en blé et on voit un produit qui se développe, c'est l'orge ».

3,8 millions de tonnes exportées

Par ailleurs, le groupe a investi quelque 7 millions d'euros pour améliorer ses capacités de stockage avec des outils de collecte rapide et pour l'entretien de l'existant. Quant au pôle export, dirigé par Rodolphe Quenardel, il a expédié 3,8 millions de tonnes, dont 1,2 million de tonnes au départ de Rouen, pour un résultat d'exploitation de plus de 5 millions d'euros. « Nous avons vingt-cinq destinations desservies à travers le monde. Les céréales françaises ont un vrai rôle pour nourrir la planète », a rappelé le directeur général.

Après avoir parlé des performances du pôle laboratoire et service, qui a ouvert un site à Saint-Cyr-en-Val (Loiret) et s'apprête à en ouvrir un autre à Arras (Pas-de-Calais), du pôle innovation et développement, qui porte Céréapro, Agrimmo et le projet de pisciculture, Jean-Sébastien Loyer a évoqué le pôle distribution grand public (Gamm vert) qui a connu une année plus compliquée avec une baisse de fréquentation de ses enseignes.

Bilan stratégique

La suite de la soirée a été consacrée à dresser le bilan du plan stratégique Scael 2025. « Il me semblait important de donner une trajectoire claire à notre coopérative il y a quatre ans, a expliqué Éric Brault. Ce projet ne pouvait être que collectif. Il repose sur trois valeurs : l'audace, puisque nous devons sortir du cadre, l'engagement, pour être acteur de son avenir, et la proximité, qui est dans la genèse de notre groupe. Il faut mettre nos expertises à la disposition de nos agriculteurs ».

« Nous avions défini six axes, la RSE, l'organisation, l'agriculture durable, l'innovation, le digital et le maillage territorial, a précisé Jean-Sébastien Loyer. Là, nous faisons un bilan, nous allons ré­écrire certaines choses, mais il y a des axes qui restent d'actualité. Ce plan stratégique a eu le bon goût de solidifier le groupe et de mettre en adéquation nos ambitions avec nos ressources ».

Objectifs atteints

Si la Scael dresse déjà ce bilan, c'est que les objectifs fixés ont été atteints et des caps majeurs passés : la fermeture du silo de Gellainville, l'acquisition du groupe TTB, le développement du pôle export, le développement de la stratégie RSE ou le changement de système informatique. « Le bilan est positif, a conclu Éric Brault. Les résultats économiques sont encourageants, les objectifs fixés sont atteints, même s'il reste la nécessité impérieuse de poursuivre les efforts. Il va falloir définir de nouvelles orientations stratégiques, l'année 2024 sera studieuse… ».


*Nous en reparlerons dans une prochaine édition.

La collecte

Dans le détail, la collecte de la Scael s'établit ainsi : blé tendre 328 000 tonnes ; blé dur 68 000 tonnes ;
orges 171 000 tonnes ; colza 92 000 tonnes ; maïs 92 000 tonnes ; bio C2 et autres 20 000 tonnes.

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