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AS Centre-Loire
De bons résultats assombris par l'explosion des intrants

Le 6 octobre à la Cité de l’agriculture d'Orléans, AS Centre-Loire a présenté ses références économiques des entreprises agricoles pour la récolte 2021, ainsi que ses prévisions pour l'année suivante.

Jeudi 6 octobre, à Orléans, AS Centre-Loire a présenté aux acteurs du secteur ses références économiques des entreprises agricoles pour 2021.
Jeudi 6 octobre, à Orléans, AS Centre-Loire a présenté aux acteurs du secteur ses références économiques des entreprises agricoles pour 2021.
© J.M. - Horizons

Pour la deuxième année consécutive à Orléans, AS* Centre-Loire a donné, jeudi 6 octobre, ses références économiques des exploitations agricoles 2021, basées sur les comptabilités de ses adhérents. Le bilan global de l'année est sans surprise très satisfaisant, mais l'explosion des coûts de l'énergie inquiète pour la suite. Le GIE (Groupement d'intérêt économique) Entr'AS, qui regroupe des centres de gestions de dix départements de la région Centre-Val de Loire et du Grand-Ouest, permet de préciser ces études avec 2 500 exploitations sélectionnées.

Grandes cultures

« On se dirige vers une année avec des situations financières plutôt saines », observe Florent Courtin, conseiller d’entreprise à AS Centre-Loire. Sur les 107 exploitations grandes cultures du Loiret, l'AS a observé une hausse très significative de l'EBE**, qui double quasiment par rapport à l'année précédente. La capacité d'autofinancement suit logiquement cette tendance et le taux d'endettement global passe quant à lui de 59 % en 2020 à 51 %. Ces bons résultats sont liés notamment à la forte augmentation des prix du blé, du maïs et du colza, avec le conflit en Ukraine depuis février. Cette dynamique s'accompagne malheureusement d'une hausse des prix de l'énergie et des engrais, qui impacte le coût de revient. Le poste fumure évolue fortement avec des hypothèses d'augmentation de 308 % pour 2022 comparé aux coûts globaux de 2021. Dans ce contexte, « il est indispensable de connaître et suivre ses coûts de production et son seuil de commercialisation. Les exploitants vont subir la hausse des intrants et le secteur n’est pas à l'abri d'un retournement de marché et d'un effet ciseaux », alerte le conseiller. La forte hausse des résultats sera sûrement reconduite en 2022 et 2023, d'où la nécessité de prendre en compte le coût de la fiscalité et des cotisations dans la stratégie des entreprises.

Élevage bovins lait

Pour une tendance plus parlante, les résultats pour l'élevage dans le Loiret sont couplés à ceux du département voisin, le Loir-et-Cher. Comme en grandes cultures, les résultats de l'année sont satisfaisants. Pour les bovins lait, l'évolution du prix du lait a été bénéfique, le prix moyen passant de 375 à 407 euros/1 000 litres entre janvier et décembre 2021. Sur les dix-sept exploitations, l'EBE augmente considérablement et a permis une marge de sécurité plus importante pour les éleveurs. En 2022, ils devraient retrouver une capacité d'autofinancement plus importante, grâce au prix du lait qui a augmenté de 27 % entre mars 2021 et mars 2022. Malgré cette évolution, les intrants sont en forte hausse également, l'indice Ipampa*** lait de vache n'a jamais été aussi haut, en passant de 110 en janvier 2021 à 135 en mars 2022.

Bovins viande

Pour ce qui est de la viande bovine, les résultats restent globalement au même niveau que la saison précédente. Les cours se sont nettement améliorés tout au long de l'année 2021, avec l'effet reprise après Covid et les abandons de production. « La capacité d'autofinancement des fermes devrait donc s'améliorer en 2022 », selon Florent Courtin. Les stocks fourragers suffisants ont permis de limiter les achats d'aliments. Cependant la sécheresse printanière et estivale de cette année impactera certainement l’année suivante. Le conseiller précise que concernant « les adhérents du secteur, les éleveurs cherchent à valoriser au mieux leur production avec de la vente directe ou les circuits courts ». La problématique la plus importante pour les deux types d'élevages reste le manque d'attractivité qui génère peu de renouvellement.


*Accompagnement stratégie, association de gestion et comptabilité.

**Excédent brut d'exploitation.

***Indice des prix d’achat des moyens de production agricole.

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