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Décaler des semis, quels effets sur le rendement ?

La chambre d’Agriculture du Loiret, Arvalis et Terres Inovia ont organisé une réunion technique au Lycée agricole du Chesnoy à Amilly. L’objectif était de faire un état des lieux des cultures semées dans le Loiret.

© Sabrina Beaudoin

Entrer dans les champs cet automne n’était pas une mince affaire à cause de la sécheresse. Les semis ont été retardés… Le colza a été particulièrement touché par cette sécheresse. « Seulement 59 % des agriculteurs ont semé leur colza. On estime que 15 % d’entre eux devront le retourner : absence de levée, attaque d’altises ou pucerons » débute Delphine Berthet, conseillère à la chambre d’Agriculture du Loiret.
« Le colza est une culture de patience. Il est urgent d’attendre pour voir si les parcelles vont s’en remettre. Les décisions seront à prendre d’ici février », rassure Julien Charbonneau de Terres Inovia. C’est une culture source de surprises. « Sur un sol superficiel, entre 10-15 pieds/m2, tout est possible le meilleur comme le pire. Avec moins de dix pieds, nous avons vu des miracles mais ça risque d’être compliqué » indique-t-il. « Sur des sols profonds, des choses exceptionnelles ont déjà été vues » poursuit-il en insistant sur l’inutilité du rapiéçage.
« Via des statistiques (1996-2018), nous pouvons avoir des parcelles avec 100 grammes de biomasse sortie hiver donner 30 quintaux à la récolte et à contrario des parcelles à 200 grammes seulement 50 quintaux ! » démontre-t-il.
L’heure de la décision n’est pas encore venue mais si le retournement du colza était inévitable, il est possible de semer du tournesol, pois de printemps, lentilles, maïs, féveroles de printemps, soja…

Vers une baisse de rendement en orge ?
Au niveau des céréales, l’orge d’hiver est une culture sensible au décalage de la date de semis. « En analysant des essais 1992-2012, on peut constater, sur les secteurs Centre et Île de France, une baisse en moyenne de 10 % du potentiel rendement sur des semis réalisés entre le 1er novembre et le 10 décembre » explique Agnès Tréguier, d’Arvalis-Institut technique du végétal. Cette baisse potentielle est à prendre avec des pincettes. Les semis tardifs réalisés durant cette période étaient dus à un automne pluvieux contrairement à 2018.
Selon les mêmes statistiques, semer son blé tendre d’hiver après le 30 octobre peut engendrer une perte de 8 % du potentiel rendement. Cela dit, 2018 était une année particulière, l’implantation tardive due à la sécheresse s’est finalement réalisée dans de bonnes conditions.
Le décalage de semis impactera le rendement mais aidera à la gestion des adventices, des ravageurs et des repousses de blé. Notons que les orges brassicoles avec repousses seront déclassées en orges fourragères. Avec les impuretés, il y aura des réfactions et une baisse significative du prix.

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