Aller au contenu principal

Travail du sol
Déchaumage et faux-semis pour atténuer le stock semencier

Les graminées, et plus particulièrement le ray-grass, représentent les adventices les plus problématiques à détruire. La pratique du faux-semis ou du déchaumage apporte une solution efficace de lutte.

10 à 15 mm d'eau en septembre tous les quinze jours permettent de valoriser au mieux le travail d’un faux-semis en favorisant la levée des adventices.
10 à 15 mm d'eau en septembre tous les quinze jours permettent de valoriser au mieux le travail d’un faux-semis en favorisant la levée des adventices.
© J.G.

« Depuis plusieurs années, nous avons atteint les limites de la chimie avec de nombreuses résistances des graminées aux herbicides foliaires appliqués au printemps », explique Emmanuel Griard, conseiller grandes cultures à la chambre d’Agriculture de région Île-de-France. Pour les détruire, reste l’utilisation d’herbicides d’automne à action racinaire ou des mesures plus agronomiques comme le déchaumage et le faux-semis. Ces dernières montrent une bonne efficacité tout en favorisant la levée d’adventices notamment en interculture.

À privilégier pour les parcelles très infestées

La pratique du faux-semis peut débuter par un déchaumage une quinzaine de jours après la moisson ou lorsque la parcelle reverdit. Il s’effectue généralement sur 10 cm de profondeur avec un cover-crop ou un outil à dents droites ou à pattes-d’oie, avec la volonté de scalper les adventices et d’arracher les chaumes. Le deuxième passage, voire le troisième, est souvent plus superficiel (5 cm maximum) et consiste à détruire des adventices petites et jeunes. Quant aux outils à disques indépendants, ils présentent un intérêt pour réaliser un déchaumage rapide et un travail fin favorable à la levée. « Entre deux passages, il faut prévoir un intervalle de quinze à trente jours selon la levée ou non d’adventices, indique Emmanuel Griard. Il pourra être plus court si une pluie survient dans les trois à quatre jours qui suivent l’intervention ».

Le faux-semis est une opération consommatrice de carburant, de temps et qui use le matériel. C’est pourquoi il est préférable de le privilégier sur des parcelles fortement infestées pour détruire les adventices déjà présentes et favoriser les levées d’autres. Il contribue à réduire le stock semencier et représente un moyen de lutte agronomique contre les adventices avec la rotation, l’alternance du labour et du non-labour, etc. Cette technique s’utilise aussi dans des situations où le désherbage chimique n’est plus efficace.

Davantage applicable aux cultures d’hiver

Avant un semis de blé, d’orge ou de pois d’hiver, la pratique du déchaumage ou du faux-semis est tout à fait envisageable. « Une réalisation de septembre à début octobre, une fois les graines de ray-grass sorties de leur dormance, offre de meilleurs résultats, prévient Emmanuel Griard. Plus tôt, les conditions climatiques souvent sèches sont défavorables à leur levée ». En revanche, ces pratiques sont quasiment impossibles avant l’implantation de colza, la date de semis étant souvent précoce (vers le 20 août). Elles sont également plus difficiles avant le semis de pois de printemps car elles nécessitent de gérer la date de destruction de l’interculture en conséquence. Un décalage trop tardif du semis de ces cultures serait également préjudiciable au rendement. Un déchaumage ou un faux-semis restent toutefois faisables avant les cultures de pomme de terre, de tournesol, de maïs, voire de betterave. « Attention cependant à ne pas dessécher le sol et à abîmer la structure, prévient Emmanuel Griard. À noter également que le rapport bénéfice/perte n’est pas favorable au faux-semis si un labour a été réalisé en hiver. Ce dernier enfouit les graines dans le fond et il ne s’agit pas de les remonter à la surface ».

Cet article fait partie d'un dossier Travail du sol

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
Le député eurélien Olivier Marleix.
Le député Olivier Marleix est mort
Le monde politique est en deuil après l’annonce du décès d’Olivier Marleix, député Les Républicains d’Eure-et-Loir, survenu lundi…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Après les orages qui ont sévi mercredi 25 juin, au sein du Domaine des Brissettes, à Saint-Claude-de-Diray, Olivier Cadoux estime les pertes à au moins 50 % de la prochaine récolte.
Des orages destructeurs en Loir-et-Cher
Le département de Loir-et-Cher n’a pas été épargné par les orages. Un couloir de précipitations a tout détruit sur son passage,…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
Publicité