Aller au contenu principal

Édito
Démarches administratives ou parcours du combattant ?

Agriculteur aux Alluets-le-Roi (Yvelines), Olivier Gousseau est président du syndicat local de Maule et administrateur de la FDSEA Île-de-France.

Dans notre pays, les délais administratifs sont très longs et ils se sont encore accentués depuis le Covid. On arrive aujourd'hui à des aberrations.

Pour un simple branchement électrique, il faut environ huit semaines pour un compteur provisoire ! Celui-ci permet d’attendre trois mois la mise en place d’un compteur définitif et le passage de conformité pour obtenir le consuel qui permettra l’arrivée de l’électricité.

Toutes ces démarches sont essentiellement dématérialisées. On nous balade de service en service, on ne compte plus les bugs et les erreurs sans oublier le fait que nos demandes agricoles, bien souvent, ne rentrent pas dans les cases...

Résultat, ce sont des heures passées à essayer de trouver le bon interlocuteur.

Notre métier impose que l’on soit sur le terrain mais le travail au bureau prend aujourd’hui une place impressionnante. L’agriculteur moderne passe plus de temps dans son bureau que dans ses parcelles ! Faire une démarche administrative devient une grande aventure sans connaissance de la date de réalisation.

Nous vivons dans deux mondes parallèles : le concret, le vrai, le terrain face au virtuel, à l’avatar, aux fiches papiers. Alors que le monde s’accélère, la 5G arrive. Sur le terrain pourtant, tout se complexifie. Demande de permis en huit exemplaires, attente d’autorisation, mise aux normes, mise en conformité…

À cela s’ajoute la gestion des stocks : flux tendus, délais de livraison, logistique avec ses propres contraintes. La peur de la pénurie, de la pandémie, de la crise sanitaire, stigmatise les flux.

Malgré tout, l’agriculteur par son cœur de métier, arrive à organiser ses stocks en amont pour assurer une gestion sereine de ses cultures. Gérer le temps d’une année culturale est la base de notre métier.

En revanche, tout montage de dossier est devenu complexe et devient une entrave à la liberté d’entreprendre. Les démarches deviennent sources de migraines et d’insomnies…Tout cela conduit à un épuisement moral digne de décourager tout porteur de projet.

La politique nous encourage et les consommateurs sont demandeurs d’une nouvelle agriculture, mais la mise en place est compliquée par des entraves administratives. Ce sont des facteurs humains qui nous échappent et qui bloquent nos dossiers pour parfois une virgule de travers (annexes supplémentaires, documents impossibles à produire, nouveaux plans, échelle à modifier, plan sécurité, impact environnemental, risques à évaluer ou à imaginer…).

Une fois la crise sanitaire passée, la remise en route de notre économie va demander beaucoup d’énergie. J’espère qu’elle ne sera pas dévorée par trop de documents à produire...

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Flavie Delattre cultive des asperges sur son exploitation à Férolles.
Flavie Delattre cultive l’asperge et le lien humain
Issue du secteur médico-social, Flavie Delattre a repris la ferme familiale loirétaine il y a cinq ans. Elle y a implanté une…
Réélection du président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher : "stop à l’ingérence"
La FNSEA 41 et JA 41 appellent à l’apaisement et à l’unité avant la nouvelle élection du président de la chambre d’Agriculture de…
Mercredi 9 avril, à Tremblay-les-Villages. Être en photo sur les bouteilles d'huile Lesieur Fleur de colza n'a pas changé la vie de Pierre Pelletier même s'il tire une certaine fierté de son engagement dans cette démarche.
Pierre Pelletier sur les bouteilles Fleur de colza
La photographie de Pierre Pelletier, exploitant à Chêne-Chenu (Eure-et-Loir), figure sur les bouteilles d'huile de colza Lesieur…
Publicité