Aller au contenu principal

Dérèglements climatiques et agriculture : du constat à l’adaptation

Le 11 décembre, Groupama Paris-Val de Loire, la FDSEA de Loir-et-Cher et l’AS Centre-Loire ont organisé une conférence sur le thème Dérèglements climatiques et gestion du risque agricole, à Vineuil.

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des dérèglements climatiques ont des impacts notables sur le monde agricole. Cela contraint les agriculteurs à manager les risques de leurs exploitations différemment. Dans ce contexte, la FDSEA de Loir-et-Cher, l’AS Centre-Loire et l’assureur mutualiste Groupama Paris-Val de Loire ont souhaité communiquer auprès des agriculteurs autour d’une conférence sur le thème Dérèglements climatiques et gestion du risque agricole, mardi 11 décembre au centre de formation du SDIS 41 à Vineuil. 

Quatre experts sont intervenus. Tout d’abord Raymond Piccoli, astrophysicien et directeur du laboratoire de recherche sur la foudre, a passionné l’auditoire en expliquant les phénomènes climatiques.

Après avoir listé les effets des dérèglements climatiques sur l’agriculture (une projection en bi-saisonnalité, événements climatiques hors normes, alternance sécheresse / épisodes pluvieux intenses, une nouvelle répartition géographique des types de cultures, l’arrêt de cultures devenues incompatibles...), l’expert a illustré ses propos avec l’exemple alarmant du glacier de la Mer de Glace (Haute-Savoie) qui avec une variation de + 0,7 °C diminue de 2,5 km de longueur et perd 190 mètres d’épaisseur chaque année.

Raymond Piccoli a clôturé son intervention sur le sujet polémique de l’eau : « On dit toujours que ce sont les agriculteurs qui prennent toute l’eau. Or, les chiffres annoncent 14,5 % dédiés à l’eau potable, dont la moitié sont des fuites et 7,4 % pour l’agriculture. Soit autant que les fuites ! ». Il a également précisé que les centrales nucléaires consomment plus de 55 % et rejettent de la vapeur qui est le « premier gaz de réchauffement ».

Selon Jean Cordier, enseignant-chercheur en marketing des produits agricoles et industriels à l’Agrocampus de Rennes, « tout l’indique, le risque agricole est en croissance, d’où une forte volatilité du revenu agricole » : changement climatique avec impact sur les rendements, réglementation croissante sur les phytosanitaires et médicaments vétérinaires et volatilité des prix de marché incorporant les chocs exogènes (type climat), mais aussi des facteurs endogènes (produits agricoles intégrés à tous les autres marchés).

Après une étude très fouillée, il suggère de choisir un support Pac aux instruments de gestion du risque (selon lui, 5 % des aides directes pour assurer l’essentiel de la ferme végétale France). « Il n’y a pas de remède miracle mais une panoplie d’instruments à organiser. Investir dans les instruments de gestion du risque, c’est créer une économie de services au profit des agriculteurs, des filières agroalimentaires et donc des consommateurs ».

Frédéric Chaudé, responsable études et produits agricoles Groupama, a présenté les principaux risques assurables (bâtiments agricoles et contenu, véhicules agricoles, personnes chefs d’exploitation et salariés, productions et récoltes sur pieds, bétails, responsabilité civile de l’exploitant) et les solutions d’assurance pour protéger son exploitation et en assurer sa pérennité. « Même si vous êtes en bonne santé, il faut penser au pire. Il est recommandé de faire régulièrement des simulations de ses besoins. Car ce n’est pas avec les 370 euros par mois de la MSA en cas d’invalidité totale que vous allez réussir à vivre et maintenir votre exploitation. »

Pour Laurent Bouffinie, conseiller d’entreprise AS Centre-Loire, la gestion des aléas passe par la constitution d’une épargne de précaution. Le principe est simple : économiser les bonnes années (comme en 2012) pour avoir de la trésorerie disponible les mauvaises (comme en 2016). Il a rappelé que l’État « encourage ces comportements » par une incitation fiscale : la Déduction pour aléas. « Avec la DPA, l’agriculteur peut déduire de son revenu fiscal et social et placer entre 50 et 100 % de la déduction. Il est imposé sur cette somme l’année où il utilise son épargne ».

Le but est donc de lisser son revenu et son imposition pour éviter de monter dans des tranches de prélèvements plus élevées. En pratique, l’agriculteur réduit son imposition lorsque son revenu est élevé et il l’augmente lorsqu’il est faible. Cette conférence a permis d’apporter un regard assez complet sur un sujet qui pèse sur l’avenir de l’agriculture.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 20 novembre, à Pithiviers. Dorian Sagot, président de JA 45, Sébastien Méry et Éric Delorme, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA 45, ont encadré la mobilisation.
Feux de la colère : deux mobilisations dans le Loiret 📹
Jeudi 20 novembre, JA 45 et la FNSEA 45 ont organisé deux rassemblements simultanés à Pithiviers et près de Courtenay.…
Lundi 24 novembre, à Chartres. Le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau (à d.), a détaillé en session, et pour le préfet Hervé Jonathan, les éléments qui alimentent la crise agricole.
Une session plutôt sombre pour les membres de la Chambre d'Eure-et-Loir
Les membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir se sont réunis en session sous la houlette de leur président Yohann…
Du lait aux noisettes, Loïc et Alexandrine Chocat ont su se réinventer. Avec leurs enfants Benjamin et Pauline sur la ferme, et Antonin prêt à les rejoindre, l’histoire familiale continue de s’écrire.
Une famille unie par le travail et portée par la noisette
À Melleroy, à l’est du Loiret, Loïc et Alexandrine Chocat ont su faire évoluer leur ferme familiale avec courage et bon sens.…
« Un nouveau siège pour la chambre d’Agriculture de région Île-de-France »
Président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, Damien Greffin fait le point sur la régionalisation de la Chambre…
Le préfet a échangé avec le personnel de l'ONF sur les actions à venir dans les prochaines semaines.
250 hectares d’arbres détruits en forêt de Boulogne
Après la tempête destructrice de juin dernier, l’Office nationale des forêts a organisé une visite de la forêt de Boulogne en…
Mercredi 12 novembre, à Chartres. Pour signifier leur opposition au traité du Mercosur et à la mise en place d'une taxe carbone aux frontières, Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé un feu de la colère.
JA et FNSEA d'Eure-et-Loir rallument les feux de la colère 📹
Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé des feux de la colère mercredi 12 novembre pour montrer leur…
Publicité