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Des éleveurs avicoles dynamisés par le coronavirus

Portée par des producteurs en circuits courts, l’aviculture francilienne a su tirer avantage de la demande en œufs et poulets depuis le début de la pandémie. Témoignages.

À l’affût de produits locaux et de circuits courts depuis le début de la pandémie de Covid-19, les consommateurs de l’ouest francilien se sont rués sur l’œuf et le poulet…

De ce fait, les aviculteurs du territoire, essentiellement tournés vers ce type de débouchés, ont été très fortement sollicités, comme en témoigne Édith Pigeon, installée depuis cinq ans à Chauffour-lès-Étréchy (Essonne) : « La peur de manquer a suscité la panique chez bon nombre de mes clients, raconte cette éleveuse de poules pondeuses de plein air. Ça a été du délire, surtout durant les dix premiers jours de confinement ».

Édith Pigeon pratique la vente directe, avec un magasin sur l’exploitation, deux distributeurs automatiques, et livre en direct restaurants, épiceries, magasins de bouche et les Intermarché qui vendent des produits locaux. « Si les restaurants, fermés, ne m’ont plus rien commandé, les autres ont largement compensé mon chiffre d’affaires en triplant leurs commandes. »

« Les gens faisaient la queue, à la ferme comme devant les distributeurs, pour avoir des œufs, ajoute-t-elle, et quelques fois j’ai été momentanément en rupture de stock ».

« J’ai également été contactée par d’autres grandes surfaces qui manquaient d’œufs. Je n’ai pas pu les satisfaire, mon élevage ne comprenant que 5  900 poules avec des rotations en bandes et des vides sanitaires à respecter. Mon stock est aujourd’hui à plat, les gens sont donc sûrs d’avoir toujours des œufs frais », conclut-elle.

Marie Legris, éleveuse de poules pondeuses en agriculture biologique, installée à Longnes ­(Yvelines) depuis sept ans, a connu une situation similaire. « Mes clients sont essentiellement des Biocoop franciliennes, puis des maraîchers alentour qui étendent leur gamme à la ferme et des Amap. Mes commandes ont été multiplées par cinq. Sur le plan pratique, je n’ai eu aucun problème d’approvisionnement en aliments, mon père céréalier en bio me fournit, ou de logistique. Fait marquant, j’ai vu pas mal de magasins qui avaient l’habitude de se fournir auprès de centrales d’achat se tourner vers les producteurs locaux, souligne-t-elle. Pouvu que ça continue ! ».

Christophe Robin, céréalier et éleveur de volailles de plein air, installé à Sonchamp (Yvelines) depuis huit ans, est tout aussi satisfait. Avant la pandémie, il commercialisait l’essentiel de sa production avicole sur les marchés.

« Le déclic a été la fermeture de mon marché de Clairefontaine le samedi matin. Très rapidement, à la suite d’une discussion avec ma boulangère qui avait du mal à vendre, j’ai revu ma boutique à la ferme que je n’avais jamais cherché à développer. »

Il poursuit : « J’y ai vendu son pain et mes volailles, mais j’ai aussi étendu mon offre en proposant une gamme diversifiée de produits locaux, des yaourts de la Bergerie nationale, des pâtes et bières produites aux alentours, ainsi que des colis de bœufs et porcs franciliens découpés à Rambouillet. J’ai vu défiler jusqu’à soixante personnes le samedi matin et beaucoup de nouvelles têtes. Il est encore un peu tôt pour savoir si cette clientèle va perdurer mais depuis le déconfinement, on a toujours beaucoup de monde. »

Laurence Augereau

Photo : Édith Pigeon, éleveuse de poules pondeuses en Essonne, a vu la demande en oeufs exploser durant le confinement.

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