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Des précautions sanitaires pour conserver un troupeau sain

Le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) a tenu son assemblée générale le 31 mars à Lorris. Le risque d’une crise sanitaire était au cœur des débats.

© Sabrina Beaudoin

Mercredi dernier, à Lorris, le GDS (Groupement de Défense Sanitaire) du Loiret  a tenu son assemblée générale ordinaire devant une quarantaine d’éleveurs.  Ces derniers doivent faire face au retour de certaines maladies. Tout doit donc être mis en place pour lutter contre ces virus afin d’éviter toute crise sanitaire.

Eradication de l’IRB

Maud Coignard, directrice du GDS 45 a rappelé quelques principes sanitaires lors de l’achat d’un animal. Le contrôle IBR à l’introduction d’un animal est primordial. L’IBR est une maladie qui touche les bovins, elle atteint les voies respiratoires supérieures entraînant fièvre, abattement, écoulement nasal, conjonctivites, ulcérations, avortement et métrites. «Un objectif national d’éradication a été mis en place. Un arrêté ministériel est d’ailleurs en cours de rédaction» précise-t-elle.

Les délais de réalisation de la prise de sang suite à l’introduction sont :
• 10 jours si le vendeur a son cheptel non indemne d’IBR,
• 30 jours si le vendeur a son cheptel indemne d’IBR.

Les nouvelles règles de l’arrêté non officiel :
• Prise de sang entre 15 à 30 jours après introduction pour les bovins issus d’un cheptel indemne
• Prise de sang dans les 15 jours avant départ et prise de sang entre 15 à 30 jours après l’arrivée par les bovins issus d’un cheptel non indemne

« N’achetez pas d’animal non testé. C’est aussi valable pour la BDV. L’analyse BVD  à l’introduction est prise en charge par le GDS. Tout animal nouveau doit être isolé jusqu’à réception des résultats. Il est important de se méfier de l’achat de vaches pleines. Un veau peut être infecté dans le ventre de sa mère. Pour faire reprendre un animal positif, il faut faire signer au vendeur un billet de garantie conventionnelle » souligne-t-elle.

La vaccination obligatoire pour vendre

Le président du GDS 45, Thierry Simonneau précise « En plus d’une conjoncture économique alarmante, notre métier a été compliqué par une crise sanitaire : la FCO. Nous avons dû faire face à un marché de la viande totalement déstabilisé par des broutards prisonniers à domicile. La vaccination est la condition sine qua non pour pouvoir vendre »

Docteur Jean-Pascal Monnier, Chef de service en santé animale à la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) du Loiret a toutefois précisé que « la ferme Loiret était saine » et heureusement puisqu’il n’y a pas assez de vaccins pour protéger tous les élevages. «Les autorités sanitaires nous accordent le droit de vacciner nous-mêmes notre cheptel souche et l’Etat finance le prix du vaccin. Ça ne durera pas. Pourtant le vaccin, même si il n’y a pas de signes cliniques de FCO aux alentours devient incontournable» poursuit le président du GDS.

Gros problème : Non seulement les vaccins ont mis du temps avant d’être disponibles (il faut 4 à 6 mois de fabrication) mais en plus, il n’y a pas suffisamment de doses !  De nouveaux vaccins devraient être disponibles au mois de juin.

Attention : Une vache vaccinée est immunisée mais son veau, non ! Le veau va être indemnisé grâce au colostrum durant quelques mois mais à 6 mois - 1 an, il sera sensible à la maladie et devra être vacciné.

«Si on décide de vacciner ses animaux, il faut anticiper. Chaque éleveur a droit à un certain quota de vaccins. Votre vétérinaire peut conserver vos vaccins si vous choisissez de faire la demande » précise le docteur.  Quoi qu’il arrive, toutes les vaches d’un même cheptel ne pourront pas être toutes vaccinées…

La paratuberculose revient

La paratuberculose est une maladie bactérienne présente partout dans le monde mais aussi en France. C’est une maladie contagieuse, chronique, infectieuse et incurable. Des études tendent à démontrer que ce virus qui touche l’intestin est proche de la Maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique intestinale) chez l’homme. «la bactérie se retrouve dans la bouse. Il faut donc éviter toute ingestion de la bactérie. (trayon souillé, léchage du matériel infecté, infection in utero…) la bactérie est très résistante car elle peut vivre 11 mois dans la bouse » explique Maud Coignard. Le cheptel se contamine souvent par l’achat d’un animal contaminé. C’est la raison pour laquelle il est important d’effectuer de nombreux tests avant l’achat.

Un incubation longue

Les  symptômes ? L’incubation est très longue. De 0 à 6 mois, l’animal peut être porteur sain et ne développer la maladie qu’à partir de ses 2 ans. L’animal souffre d’une très forte diarrhée sans fièvre, rebelle à tout traitement. L’amaigrissement est rapide et important. Pour les vaches laitières, la production en lait chute de façon significative. Tout évènement stressant ou changeant est un facteur déclenchant.

Pour détecter la maladie, il existe plusieurs techniques :
• En diagnostic direct, c’est à dire qu’on recherche la bactérie dans l’organisme de l’animal
• En diagnostic indirect, c’est à dire qu’on recherche un indicateur sur la défense immunitaire de l’animal.

«La  répercussion économique est importante car on note une baisse de la production laitière de 5 à 15% pour les porteurs et de 12 à 20% pour les animaux malades mais aussi une baisse de la production de viande. Les coûts vétérinaires sont chers et sans résultat puisque cette maladie est incurable. L’euthanasie ou la réforme est donc recommandée au plus vite. Tuer l’animal une fois repéré permet d’éviter la contamination. On évite également de mettre sa descendance à la reproduction» souligne la directrice du GDS 45.

Prévenir pour mieux guérir
• Chez les laitiers, il faut bien isoler les veaux dès la naissance
• Bien nettoyer les pis
• Bonne hygiène des bâtiments
• Distribuer des rations alimentaires équilibrées pour éviter tout stress

Cette année, le GDS du Loiret a déjà reçu des dossiers sur la paratuberculose, en cas de suspicion, le GDS prend en charge les analyses…

Baisse des subventions, la loi NOTRe n’aide pas

En 2015, le GDC Centre a connu une baisse significative des subventions. 98 000€ en 2015 contre 125 000 € en 2014. Le conseil général a réduit son aide de 10 000 euros, la DDPP de 14 000 euros et le GDS France de 2 000 €.

« Pour 2016, nous sommes confrontés à la nouvelle loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) » précise Maud Coignard, directrice du GDS du Loiret. La loi NOTRe a été votée en août 2015, sans décret et mise en application immédiate dès le 1er janvier 2016. Cette loi a bousculé nos habitudes. Les compétences sont désormais attribuées à la Région.  « L’Etat accorde des subventions à la Région pour la mise en application de nos missions. Les aides départementales sont donc mises en péril. Normalement, ces aides devaient être supprimées dès le début de l’année 2016. Nous n’étions pas préparés à cela. Nous sommes en train de monter un dossier régional pour 2017, afin de mettre en place une demande de subvention régionale. Pour 2016, on s’est battu pour démontrer les besoins de nos éleveurs, les besoins de notre entité afin d’obtenir une subvention pour 2016 » poursuit-elle.

30 à 40 % de facturation supplémentaire

Si les subventions s’arrêtent c’est 30 à 40 % de facturation en plus pour les éleveurs, pour les prophylaxies, pour les apiculteurs, pour certains services GDS…

« Notre objectif était de maintenir les aides en 2016 au niveau départemental. Notre enveloppe en 2017 sera accordée à la région et ce sera à nous de préparer un dossier pour récupérer notre subvention. En espérant qu’elle soit à peu près équivalente à ce que nous avions, aux alentours de 100 000 euros pour la structure » avoue Thierry Simonneau.

En décembre, le conseil d’administration du GDS se réunit pour valider les comptes et définir les cotisations du GDS pour l’année à venir. Pour 2016, le conseil d’administration a choisi de geler les cotisations. « Une enveloppe destinée aux organismes agricoles en ayant fait la demande a été confirmée la semaine dernière lors du vote du budget du conseil départemental. Nous devrons avoir une subvention pour 2016 mais ne nous connaissons pas encore le montant » précise Maud Coignard.

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