[VIDÉO] Deux cohortes valent mieux qu'une pour lutter contre les feux de chaumes
En Eure-et-Loir, la cohorte d'agriculteurs volontaires pour lutter contre les feux de champs se double d'une cohorte d'irrigants en appui. Leur saison a été lancée par les parties prenantes lundi 23 juin à Outrouville (Janville-en-Beauce).
En Eure-et-Loir, la cohorte d'agriculteurs volontaires pour lutter contre les feux de champs se double d'une cohorte d'irrigants en appui. Leur saison a été lancée par les parties prenantes lundi 23 juin à Outrouville (Janville-en-Beauce).



Depuis le début de la récolte, le 15 juin, déjà quarante hectares sont partis en fumée alors qu'il n'y en avait eu que seize au final l'an passé. Autant dire que sur ce plan, la moisson part sur les chapeaux de roues.
Cohorte d'irrigants
Aussi, plus que jamais, la cohorte d'agriculteurs volontaires mise en place en 2020 via un accord entre le Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) et la chambre d'Agriculture, à la suite des feux dévastateurs de la moisson 2019, a toujours sa raison d'être. Elle est présentée lundi 23 juin sur l'exploitation de Julien et Jean-Michel Gouache à Outrouville, lors d'une conférence de presse qui réunit devant élus et partenaires, le préfet Hervé Jonathan, le colonel Sébastien Salès, directeur départemental adjoint du Sdis, et le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau.
Cette cohorte compte cette année 88 agriculteurs répartis sur le territoire. « Il en faudrait encore plus mais c'est déjà une belle mobilisation », relève le président de la Chambre. Mais elle se double désormais d'une seconde cohorte, montée en partenariat avec l'Association des irrigants d'Eure-et-Loir (AIEL), qui regroupe de son côté 55 irrigants. Ceux-ci sont chargés de permettre aux sapeurs-pompiers d'avoir accès à l'eau de leurs forages à proximité des sinistres afin de gagner un temps précieux. Une démonstration du mode opératoire s'est déroulée juste après (lire ci-dessous).
« Nous voulons aller plus loin parce que l'eau est une ressource rare, rappelle le colonel Sébastien Salès. Éteindre des feux de récolte avec de l'eau potable, on voit tout de suite les limites, alors si l'on dispose d'autres outils pour gagner du temps, c'est intéressant. Et pour les irrigants, c'est du gagnant-gagnant puisqu'ils deviennent acteurs de la sécurité civile. Nous sommes au début de cette histoire, demain cela pourrait aller plus loin et utiliser ces ressources pour les feux d'habitations ».
La prévention d'abord
« Je tenais à saluer cette action exemplaire qui répond à un risque prégnant sur notre département, félicite le préfet. Nous avons connu des feux très importants en 2019 et nous ne sommes pas restés les bras ballants, les pouvoirs publics se sont mobilisés pour monter des actions de prévention et d'intervention. Les institutions font un bout du chemin et les agriculteurs s'engagent. Je salue cet engagement et celui de la Chambre, en renfort des sapeurs-pompiers. Mais il ne faut jamais oublier la prévention : avoir du matériel en bon état, un extincteur à bord, et les pratiques de déchaumage pour éviter le risque d'incendie », rappelle-t-il.
Le président de la Chambre profite de l'occasion pour rappeler l'existence d'une application pour les agriculteurs : « Elle permet d'informer des risques journaliers sur les feux de moisson et également de remplir chaque jour ses intentions de récolte. Ces informations redescendent vers le service des pompiers, ce qui leur permet d'anticiper, de concentrer leurs forces, pour intervenir plus vite. C'est important que les agriculteurs s'emparent de cette application ».
Engagez-vous
Il est encore temps de s'engager dans la cohorte d'agriculteurs volontaires pour cette campagne 2025 afin de contribuer à limiter les risques de propagation des feux de récolte et pouvoir porter l'emblématique casquette orange. Rendez-vous ici.
10 m3 en quelques minutes
La réunion de lancement de la saison pour la cohorte d'agriculteurs volontaires le 23 juin sur l'exploitation de Jean-Michel Gouache à Outrouville est l'occasion pour celui qui a beaucoup œuvré pour l'irrigation en Eure-et-Loir d'être à la manœuvre pour la démonstration du système destiné à remplir une réserve d'eau via un forage d'irrigation, afin de faciliter le travail des sapeurs-pompiers en cas de feu sur une parcelle à proximité. Il s'agit donc d'un raccord qui se place sur une tête de forage et qui permet d'y brancher un tuyau avec un raccord pompier. L'eau vient ensuite remplir en quelques minutes un réservoir tampon en plastique souple d'une capacité de 10 000 litres dans lequel les soldats du feu peuvent pomper. Il existe ainsi plusieurs milliers de possibilités de branchements dans le département.
Notre reportage vidéo :