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[Dossier « mutations digitales »] « L’outil ne remplacera jamais l’éleveur »

Passionné d’élevage, Mickael Loirat utilise deux bâtiments avicoles à la pointe de la technologie à Bouffry, en Loir-et-Cher.

Quelle est la place de la technologie en aviculture ?

La technologie est partout. Je pilote tout, via un boîtier de régulation (l’alimentation, la lumière, la ventilation, le pesage, la température, la consommation de gaz, les statistiques, etc.) connecté en permanence à mon ordinateur et mon téléphone. Au début, c’est inquiétant de dépendre de cet objet, mais très vite on en perçoit l’intérêt. La technologie a fortement évolué en trente ans, au profit de la production, de la sécurité, des conditions de travail, du bien-être animal.

L’innovation transforme-t-elle votre métier ?

L’innovation a changé le métier d’éleveur. C’est un travail moins physique et plus technique. Le boîtier fournit les données en instantané et permet de contrôler en temps réel. Nous devons livrer aux abattoirs des poulets d’un poids spécifique (à 50 grammes près). En trente ans, la technologie, l’alimentation, le matériel et la génétique ont permis un bond de la performance. Tout va plus vite, il nous faut être plus réactifs : deux jours de croissance perdus, c’est une catastrophe en élevage. Beaucoup pensent que l’innovation nous fait gagner du temps, mais en aviculture ce n’est pas vrai. Je gagne du temps sur les pesées avec les pesons automatiques, sur le paillage, car je me suis équipé d’une machine, sur le nettoyage des bâtiments grâce aux nouveaux matériaux. Ce temps « économisé » est pris par l’écran au détriment du temps avec les animaux.

Est-ce une limite à l’innovation technologique ?

On ne peut plus travailler comme avant. Le boîtier est notre meilleur ami, mais l’utiliser est aussi un esclavage. Ça devient une addiction et ça devient difficile de se faire remplacer. Comme toute nouveauté, il faut apprendre à l’utiliser. J’ai mis six mois à maîtriser toutes les fonctions. Dans mes bâtiments, tout est paramétré. Par exemple, si la température dépasse 25,6°, ou en cas de fuite d’eau, l’alarme se déclenche. Mais les outils ne remplaceront jamais la présence, l’œil et le nez de l’éleveur. Il faut observer les animaux. La technologie n’est qu’une aide. La vidéo et le bien-être des animaux, comme la lumière naturelle, sont les prochaines innovations.

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