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Agriculture de précision.
Drones : attention aux résultats !

La chambre d'agriculture et la C.A.PRO.GA. ont mis en place des expérimentations. Dans les deux cas, les résultats sont cohérents mais la prudence demeure.

Des drones dans le Gâtinais ? « Nous avons commencé à en entendre parler lors de la campagne 2012-2013 et nous avons testé l'outil au Chesnoy sur quinze hectares de blé » répond Lucie Pannetier, technicienne environnement de la C.A.PRO.GA. la Meunière. Fruit d'un partenariat entre l'établissement scolaire, la coopérative et la chambre d'agriculture, il existe un groupe d'agriculture de précision. « Entre les différents outils, nous retrouvions des similitudes dans les résultats avec, en outre, pour le drone, une facilité de mise en oeuvre. »

Pour la campagne 2013-2014, l'expérimentation a été étendue : 700 ha de colza et 300 ha de blé. Dans le premier cas, cela concerne une cinquantaine d'adhérents et une vingtaine dans le second. Lucie Pannetier délivre toutefois ce message de précaution : « Nous sommes dans l'innovation : il faut faire attention aux résultats. Par exemple, cette année, il n'y a pas eu de désherbage d'automne. Conséquence : les parcelles sont infestées d'adventices. Or cela peut fausser les résultats car le drone, comme tout appareil de télédétection, ne fait pas la différence entre les types de biomasse présents sur la parcelle. »

Deux séries de vols

Notre interlocutrice poursuit : « Nous prenons le bon commande auprès de l'adhérent et nous délimitons géographiquement les parcelles puis nous envoyons le tout au prestataire : celui-ci se déplace au bon moment et effectue les vols. De temps en temps, il procède aussi à une pesée de colza pour voir si l'outil est bien calibré sur notre secteur. »

Pour les tests sur colza, l'opérateur s'était déplacé avec trois appareils et, en trois jours, il avait tout couvert. Deux séries de vols eurent lieu : l'une au début de l'hiver et l'autre à la fin. Objectif : à partir des différences de biomasse entre les deux passages, déterminer les préconisations azotées. « L'adhérent reçoit les deux cartes, ce qui lui permet de faire ses propres constats. Parallèlement, des préconisations azotées lui sont adressées : moyenne à la parcelle, plusieurs découpes à la parcelle ou une carte de modulation intégrable à son outil. Cela permet de faire de la modulation intraparcellaire, ce qui est la finalité de l'outil. »

174 unités d'azote par hectare

Producteur céréalier à Pannes (NDLR : 111 ha de SAU) et adhérent de la C.A.PRO.GA., Alain Gilbert a testé l'outil sur neuf hectares de colza. Une démarche guidée par la recherche « d'objectivité » : « Les nouvelles technologies sont censées être plus pointues pour affiner les dosages d'azote. »

Il ressortait des cartographies une préconisation de 174 unités d'azote par hectare. À comparer aux 191 unités, tel que le plan de fumure l'indiquait. Le professionnel pannois parle d'une « cohérence entre les deux mesures car le drone comporte une marge d'erreur liée à l'intensité de la biomasse. » Au final, l'intéressé a opté pour une moyenne : 180 unités d'azote par hectare.

Le céréalier du Gâtinais renouvellera-t-il l'expérience ? « Je ferai un bilan à la fin de l'année et je comparerai avec des collègues : certains d'entre eux avaient parfois des résultats incohérents. Une nouvelle technologie n'est pas une science exacte à dix unités près. Ce n'est qu'une aide au calcul. En parallèle, il faut faire un plan de fumure et, en fonction des éléments dont on dispose, établir une synthèse. »

Du côté de la Chambre...

« Depuis dix-huit mois, la chambre d'agriculture a mis en place des expérimentations en matière d'agriculture de précision déclare Xavier Girard, chef du service agronomie. L'idée consiste à moduler les doses d'intrants selon le potentiel des sols. » Pour cela, il existe différents outils, dont les drones : « On a des images des besoins ou de la consommation d'azote des différents endroits des parcelles de blé ou de colza. »

En 2013, en lien avec AIRINOV, un opérateur industriel (lire notre édition du 7 mars dernier), des engins volants ont effectué une série de passages au-dessus d'une huitaine de parcelles de blé de quinze à vingt hectares chacune. Bilan : « Des résultats intéressants mais qu'il faut confirmer. »

Sur 200 ha de colza

Au mois de février, des mesures ont été effectuées sur deux cents hectares de colza. Avantage : l'agriculteur peut ajuster au sein de la parcelle ses doses d'azote en fonction des besoins de la culture. «  Les mesures fournies par le drone sont cohérentes avec des pesées manuelles réalisées en contrôle. » En ce moment, une opération similaire est en cours sur une centaine d'hectares de blé tendre : « On met en place des essais de différentes doses d'azote afin de participer au paramétrage de l'outil. »

L'agronome de la chambre d'agriculture précise qu'une réflexion est en cours au niveau régional et vante « la souplesse » de l'outil : « On peut travailler parcelle par parcelle. On pense également qu'on pourra utiliser l'outil sur d'autres cultures et pour d'autres applications : repérage de mauvaises herbes, stress hydrique, etc. » Le chef de service croit aussi, qu'à terme, « il existera des possibilités d'économies d'échelle ». Pour l'instant, le passage d'un drone coûte quinze euros de l'hectare à l'agriculteur.

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