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Du blé et une moisson de données récoltées

Les technologies embarquées dans les moissonneuses-batteuses actuelles permettent aujourd’hui de récolter des données en plus des céréales. Comme l’a fait le jeune exploitant Benjamin Lirochon cet été.

Le 24 juillet, à Villeau. Au volant de sa moissonneuse-batteuse New Holland, Benjamin Lirochon a accès à une flopée d’informationq, des rendements au taux d’humidité du grain.
Le 24 juillet, à Villeau. Au volant de sa moissonneuse-batteuse New Holland, Benjamin Lirochon a accès à une flopée d’informationq, des rendements au taux d’humidité du grain.

Un lourd nuage noir pèse sur l’horizon à l’ouest. C’est la fin de l’après-midi et nous sommes sur une parcelle de blé de Benjamin Lirochon, le 24 juillet à Villeau. Comme ailleurs en Eure-et-Loir, la récolte des céréales se déroule par intermittence, sous la menace des averses, orages et autres ondées. Jusque-là tout va bien pour l’exploitant, les colzas sont rentrés et il ne reste que quelques jours de travail pour finir les blés… Il croise les doigts.

Au volant de sa moissonneuse New Holland, le jeune exploitant ne se contente pas de blé, il récolte également tout un tas d’informations au passage, comme c’est possible avec la plupart des machines récentes. Rendements, taux d’humidité du grain, date, vitesse de la machine, rien ne lui échappe, tout est enregistré : « Cela me permet d’optimiser mes chantiers et de connaître le “contenu“ de la récolte. Je peux gérer les tours de remorque ou mes stocks de façon précise. À condition que la machine soit bien calibrée — il faut prendre le temps de le faire. Je peux également analyser les essais que je fais en matière d’azote ou d’irrigation. »

Connaître le taux d’humidité d’un blé dur par exemple permet de savoir si l’on peut battre : « Sinon, on peut l’estimer à la main ou “à la dent“, comme les anciens », reconnaît-il, « mais il y a un décalage générationnel et je ne sais pas si je saurais le faire… » Benjamin Lirochon se repose donc sur la technologie. Et sur celle du GPS pour guider la machine : « Aujourd’hui, j’aurais du mal à travailler sans. C’est une aide, des économies, du confort, on peut travailler la nuit, dans le brouillard et l’on est beaucoup plus reposé le soir. Il n’y a pas de perte de temps et la machine tourne toujours à plein… »
Mais il y a un souci. Pour aller plus loin, il faudrait par exemple pouvoir facilement coupler les données de rendements d’une parcelle avec d’autres données, comme des cartographies Farmstar, des analyses de sol, afin de parvenir à la modulation des doses d’engrais : « Mais les développeurs de logiciels ne sont pas assez proches des agriculteurs », estime-t-il. « Néanmoins, les choses avancent, des boîtes travaillent là-dessus. Un groupe est en cours de formation à la chambre. Nous sommes au début de tout ça. On a encore du mal à en estimer la rentabilité, ça reste cher, mais c’est vers ça qu’il faut aller. Réduire les intrants, c’est réduire les charges… »

Hervé Colin

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