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Énergie
Du fumier de cheval pour le méthaniseur

Le site de méthanisation Theuvy biogaz et le centre équestre Jump Chartres 28 ont signé le 11 avril à Amilly une convention de partenariat sous l'égide de GRDF.

La gestion du fumier équin devient une vraie problématique pour les structures qui ne disposent pas de filière de valorisation locale. Le problème est désormais résolu pour Jump Chartres 28, la structure équestre ouverte l'an dernier, portée par Mathilde Nodier et Steve Rousseau, à Amilly. En effet, celle-ci a signé le 11 avril sous l'égide de GRDF une convention de partenariat avec le site de méthanisation Theuvy Biogaz, situé à Tremblay-les-Villages, pour assurer sa valorisation en gaz vert.

Fort potentiel méthanogène

« Aujourd'hui, ce sont plusieurs milliers de tonnes de fumiers équins qui sont inutilisés ou mal valorisés en France, souligne Jean-Baptiste Gouin, co-gérant de Theuvy Biogaz avec Antoine Minard. Pourtant, le fumier représente une véritable ressource pour les territoires et particulièrement celui des chevaux avec un potentiel méthanogène élevé (voir encadré ci-dessous). Grâce à la méthanisation, les effluents d’élevage bénéficient d’une double valorisation : du gaz renouvelable au bénéfice de la décarbonation des usages énergétiques et aussi de l’engrais naturel pour fertiliser les champs ».

Jean-Baptiste Gouin a contracté de la même façon avec le centre équestre Chartres équitation de Clément Doublier : « Mon souhait est de favoriser les alliances locales. Mais il ne s'agit pas pour autant de couper l'herbe sous le pied des agriculteurs qui récupèrent le fumier du centre équestre, je ne prendrais que le surplus », précise le responsable de Theuvy Biogaz.

Avant d'introduire le fumier de cheval dans son méthaniseur, Jean-Baptiste Gouin va devoir le travailler : « Un méthaniseur, c'est comme un animal, il faut faire attention à ce qu'on lui donne à manger. Le fumier de cheval sera d'abord broyé puis hygiénisé. Ensuite il sera introduit progressivement ».

Pour sa part, Jump Chartres 28 a été créé essentiellement pour accueillir des compétitions de sauts d'obstacles de haut niveau, capable de rassembler plus d'un millier de participants sur un week-end de concours, comme ce fut le cas du 11 au 14 avril derniers. Sur ce type de rassemblement, à raison de 30 kilos par cheval et par jour, ce sont plusieurs tonnes de fumier qui sont génèrées. « Or, avant d'être épandu, le fumier de cheval doit être stocké et travaillé durant plusieurs années, ce qui demande beaucoup de temps et d'espace avant de pouvoir le valoriser, explique Mathilde Nodier. C'est pourquoi nous sommes très fiers de cette collaboration qui permet de valoriser ce fumier en ressources utiles pour le territoire chartrain. Un véritable partenariat au bénéfice de l’économie circulaire », relève-t-elle.

Cercle vertueux

« En valorisant les déchets agricoles mais aussi urbains du territoire, l’unité de méthanisation Theuvy Biogaz produit chaque année plus de 12 millions de kWh de gaz vert. Cette énergie est directement injectée dans le réseau de distribution exploité par GRDF, fournissant l'équivalent de la consommation annuelle de plus de 3 000 logements récents. Les habitants bénéficient ainsi d'une énergie renouvelable sans avoir à changer leurs habitudes ou équipements. Un cercle vertueux qui profite à tous » conclut le délégué territorial de GRDF, Jean-Michel Vappereau.

Différences de potentiel

Tous les effluents d'élevage n'ont pas le même pouvoir méthanogène. Si l'on étudie ce point, il ressort que le fumier de cheval se place en haut du tableau avec un potentiel méthanogène évalué à 116 m3 de méthane par tonne de matière brute. Juste derrière on trouve le fumier de volailles avec 106 m3 CH4/tMb. Mais ce potentiel décroit rapidement si l'on considère le fumier bovin compact (39 m3), le fumier bovin mou (29 m3), le lisier bovin (23 m3) ou le lisier de porc (8 m3). (source : base de donnée Méthasim, Ifip, 2018)

 

35 unités

En région Centre-Val de Loire, trente-cinq unités injectent 530 millions de kWh de biométhane par an dans les réseaux de GRDF. L'Eure-et-Loir est plutôt bien lotie avec huit méthaniseurs, juste derrière le Cher (9), mais devant le Loiret (7), l'Indre (6), le Loir-et-Cher (4) et l'Indre-et-Loire (2). Dès 2030, un tiers des consommations de gaz de la région pourrait être couvert par la production locale de gaz renouvelable.

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