« Élu municipal, un investissement pour la profession et les administrés »
Exploitant agricole et adjoint au maire de Saint-Denis-lès-Rebais, une commune rurale du nord-Seine-et-Marne, Sébastien Rahault est candidat pour un second mandat. Il témoigne de l’importance de l'engagement dans la vie civique.
Exploitant agricole et adjoint au maire de Saint-Denis-lès-Rebais, une commune rurale du nord-Seine-et-Marne, Sébastien Rahault est candidat pour un second mandat. Il témoigne de l’importance de l'engagement dans la vie civique.
« Le lien entre conseiller municipal et agriculteur est indissociable. S’investir dans la vie communale offre l’occasion de donner une bonne image du métier, de mieux le faire valoir et de le défendre. Plus il y aura d’agriculteurs au sein des municipalités, plus notre voix portera », note d’emblée Sébastien Rahault, adjoint au maire de Saint-Denis-lès-Rebais (Seine-et-Marne) en lice pour un second mandat.
Installé depuis dix ans, Sébastien Rahault représente la sixième génération d’agriculteurs sur la ferme familiale. Son exploitation tournée vers la polyculture compte également une petite diversification, la production de sapins de Noël, qu’il vend en direct. Cela lui donne aussi l’occasion d’échanger avec les administrés. Il est également investi au niveau du syndicalisme agricole en tant que vice-président du canton de Rebais et président de la Cuma du Vannetin.
Élu conseiller municipal en 2020, il est devenu adjoint chargé des travaux de la commune (voirie, entretien des bâtiments) et de la gestion de l’employé communal à mi-mandat. Il assure également le déneigement et l’entretien des fossés avec sa casquette d’agriculteur de cette commune rurale qui compte 1 003 habitants et quatre exploitations agricoles.
« Le maire est assez conciliant et à l’écoute du secteur agricole. Avec l’équipe, il souhaite travailler de concert avec le monde agricole. En contrepartie, il nous sollicite beaucoup — pour enlever un arbre, boucher un trou par exemple. C’est du donnant-donnant. De plus, en tant qu’élu municipal, on a tendance à en faire plus. Il est essentiel d’aider et de montrer que nous sommes présents. Ainsi, quand je broie un bord de champ, j’en profite pour faire le chemin », explique l'exploitant.
Pour lui, « la présence d’agriculteurs au sein d’une municipalité est importante pour expliquer l’histoire de la commune et notre métier — nous façonnons le paysage et entretenons le territoire —, le défendre et alerter sur les difficultés rencontrées ». Et de citer l’exemple des projets d'aménagements routiers inadaptés contre lesquels les agriculteurs du conseil peuvent réagir plus rapidement. Cela permet aussi d’avoir un lien privilégié avec les gendarmes.
L’importance du dialogue avec les administrés est aussi mise en avant par Sébastien Rahault : « Face aux rurbains ou écologistes au sein d’un conseil, on peut les sensibiliser, garder notre identité rurale et défendre nos valeurs d’agriculteurs. On nourrit la population et on n’est pas là pour les embêter. C’est aussi l’occasion de tordre le cou aux idées reçues. Dans la vie quotidienne, il ne faut pas hésiter à dialoguer. Quand je vois des néo-ruraux sur les chemins, je vais à leur rencontre et je n'hésite pas à les faire monter dans le tracteur ou la moissonneuse-batteuse. Cela change tout dans le relationnel. Et siéger au conseil apporte un poids supplémentaire. Je trouve que cela tempère les échanges ».
Siéger au conseiller municipal ne prend pas énormément de temps mais le bénéfice retiré est immense. « Si au départ m’investir au sein du conseil municipal m’intéressait à titre personnel et pour être au service des administrés, cela revêt aussi un aspect professionnel pour porter la voix du monde agricole. De plus, les commissions sont aussi des opportunités vis-à-vis de notre profession. On y assiste pour la commune et indirectement pour notre métier alors que nous ne sommes pas forcément invités ».
Cet article fait partie d'un dossier Municipalités : la voix des agriculteurs