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En Ile-de-France, l’installation des jeunes est totalement bloquée

En Ile-de-France, plus aucun candidat à l’installation ne peut réaliser son projet. Et cela dure depuis déjà quelques — trop longues — semaines. La faute au nouveau programme pour l’installation que la région Ile-de-France, avec l’État et l’Europe, tarde à mettre en place. Car désormais, ce sont bien les régions françaises qui ont à leur charge cette compétence. 

« Le début d’année 2015 est très compliqué pour les jeunes en matière d’installation », alertaient les Jeunes agriculteurs et la FRSEA Ile-de-France fin février au Salon de l’agriculture : « Les dossiers ne peuvent pas être déposés car il y a des formulaires manquants, la grille de dotation jeunes agriculteurs (DJA) n’est pas finalisée... et il n’y a pas de visibilité sur la date à partir de laquelle les candidats pourront déposer leur dossier complet auprès des directions départementales des Territoires (DDT). »

À ce moment, le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, s’était engagé personnellement à débloquer la situation et avait même adressé un courrier aux Jeunes agriculteurs. Mais depuis... rien. « Nous n’avons toujours pas d’information sur la signature de la convention tripartite entre le conseil régional, l’Agence de service et de paiement et les DDT. De plus, nous attendons toujours que l’Europe valide le Plan de développement durable Ile-de-France », précise le président de Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France, Alexandre Ruèche : « Ce sont deux éléments importants qui bloquent le processus. Le président de la région nous avait certifié qu’il s’engageait à débloquer la situation pour mi-mars. »

Au total, une petite dizaine de candidats à l’installation serait bloquée dans son projet selon le président de Jeunes agriculteurs région Ile-de-France, Frédéric Lepesme. « Ils ont pu effectuer les premières étapes du parcours à l’installation mais ils sont bloqués à la phase finale. Cela peut avoir de lourdes répercutions pour eux mais aussi pour les cédants si la date de leur départ est repoussée. » Le 10 mars, Frédéric Lepesme a appris que « les DDT devraient pouvoir recevoir les dossiers à partir du 16 mars et qu’ils pourraient normalement être présentés en Commission départementale d’orientation agricole (CDOA). » « Cela fait beaucoup de conditionnel et puis, les jeunes ne pourront pas encore bénéficier de la DJA et des prêts bonifiés », note t-il.

C’est en tout cas une bien maigre satisfaction pour le syndicat. « Ce n’est absolument pas satisfaisant », s’accordent à dire les présidents. « Nous attendons de véritables engagements de la région car cela ne répond pas aux attentes des jeunes. À quand la véritable mise en place du nouveau programme pour l’installation ? »

Ancien conseiller technique en maraîchage biologique à la chambre d’Agriculture de l’Ile-de-France, Pierre-Alexandre Prieur projette de s’installer dans l’exploitation familiale à Feucherolles (Yvelines). Il est touché de plein fouet par le blocage de dossiers. « Mon installation en maraîchage et arboriculture est prévue début avril. Au départ, je devais passer en CDOA au mois de février mais cela n’a pas pu se faire car il manquait des documents à mon dossier. Une nouvelle CDOA est prévue en avril et mon dossier devrait y être présenté mais j’attends toujours un document manquant. C’est un papier qui est bloqué au niveau de la région. »

Pierre-Alexandre Prieur avait prévu une marge de deux mois dans le calendrier qu’il s’était fixé pour son installation. « Ces problèmes administratifs ont grignoté ces deux mois. Désormais, c’est beaucoup de stress pour moi ainsi que pour toute ma famille. » D’autant que le futur installé n’a aucune certitude sur ses conditions d’installation : « À propos de la DJA, je n’ai que des suppositions, aucune certitude, je me projette difficilement. »

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