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Action syndicale
En Île-de-France ouest, 200 tracteurs contre la future Pac

Un coup de semonce. Voilà le sens de la manifestation menée par les agriculteurs franciliens vendredi 2 avril sur les routes de la région. A6, A13, N12, N14, N20, sortie d'A10, Francilienne… Dès l'aube, ils ont été plus de deux cents tracteurs et environ trois cents agriculteurs à bloquer une douzaine d'axes routiers de l'Essonne, des Yvelines et du Val-d'Oise.

Ce mouvement répondait à un appel à mobilisation lancé quelques jours plus tôt par la FNSEA Grand bassin parisien.

Les départements de Seine-et-Marne, de la région Hauts-de-France ainsi que la Seine-Maritime, l'Eure, l'Eure-et-Loir mais aussi la Marne et l'Aube étaient donc aussi mobilisés.

« Il s'agit d'un premier avertissement au gouvernement pour dire qu'on ne partage pas le projet de la future Pac. On se dirige vers une Pac qui va emmener nos exploitations dans le mur avec un système de production décroissant qui ne correspond en rien à la réalité économique de nos entreprises. On assiste à un détricotage pur et simple de l'agriculture économique », dénonce Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien.

Si le monde agricole a choisi ce timing pour faire entendre sa voix malgré la crise sanitaire, c'est que la situation presse.

« Il fallait faire cet avertissement avant la sortie de la première version du Plan stratégique national du ministre de l'Agriculture, reprend Damien Greffin. Chacun sait qu'une fois que les choses sont écrites, c'est bien plus difficile de faire bouger les lignes ».

Et parmi les lignes que les agriculteurs souhaitent faire bouger, les éco-régimes tiennent une place prépondérante.

« La nouvelle Pac prévoit de nouvelles mesures agro-environnementales, appelées éco-régimes, toujours plus importantes, toujours plus contraignantes et surtout, qui seront difficiles voire impossibles à atteindre pour 70 à 80 % des exploitations du territoire du Grand bassin parisien, affirme Damien Greffin. On se retrouve donc avec des aides qui ne seront pas distribuées à tous les agriculteurs, une Pac qui va créer des déséquilibres et une perte de revenus pour les exploitations de l'ordre de 70 à 80 euros de l'hectare ».

Les agriculteurs regrettent un projet qui « emmène vers une agriculture élitiste ».

« C'est une incitation à produire sans savoir s'il y aura le marché derrière, craint Damien Greffin. L'agriculture doit répondre à tous les segments de marché pour permettre à tous les consommateurs d'avoir accès à une alimentation saine et de qualité telle que nous, agriculteurs français, savons le faire. Or, ce projet tend à faire disparaître l'agriculture dite conventionnelle. On produira pour une élite et on se rendra encore plus dépendants des importations pour les produits courants. C'est inenvisageable et innacceptable ».

Au cours des blocages de ce vendredi 2 avril, plusieurs élus sont venus à la rencontre des agriculteurs : le président du Département de l'Essonne, François Durovray, la sénatrice des Yvelines et le président du Sénat, Sophie Primas et Gérard Larcher, ou encore les députés Bruno Millienne (Yvelines) et Antoine Savignat (Val-d'Oise).

Un petit groupe a également été reçu en sous-préfecture de Palaiseau (Essonne).

Le président de la FNSEA Grand bassin parisien a lui obtenu un rendez-vous avec le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, ce vendredi 9 avril. Damien Greffin prévient : « Nous ne sommes pas contre l'idée d'une démarche de progrès mais il faut y emmener tout le monde et fixer des objectifs raisonnables. Aujourd'hui, c'était un premier avertissement. S'il faut faire plus fort, nous saurons le faire ».

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