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Technique
Épisode de gel : des dégâts considérables sur les cultures franciliennes

L'Île-de-France a été touchée par deux épisodes de gel intense les 6 et 7 avril, occasionnant des dégâts considérables sur les cultures.

© Horizons - Archives / illustration

Les 6 et 7 avril, la région Île-de-France a été touchée par un épisode de gel intense, endommageant de jeunes cultures ou des cultures en pleine floraison avec une baisse historique des températures.

Dans la nuit, le thermomètre est passé en dessous de 0 pour aller jusqu’à - 7 °C au lever du jour.

« Il s'agissait de gelées noires, des masses d'air froid qui ont pénétré au long de la nuit dans les arbres, à la différence de gelées blanches qui viennent du sol et qui frappent uniquement le matin et moins longtemps », explique-t-on chez les arboriculteurs qui précisent qu'il est très difficile de lutter contre ce type de gel car les moyens de type aspersion ne permettent d'augmenter la température que d'un degré.

Le premier constat fait donc état de conséquences dramatiques sur les cultures, qui touchent particulièrement le sud de l’Île-de-France. Ces gelées nocturnes sont une catastrophe pour les jeunes cultures, arbres fruitiers, plantes de pépinières et autres plantes sensibles au gel.

Bien que survenue exceptionnellement tôt dans la saison, la douceur de la fin mars début avril a donné un coup de « boost » à la nature et avec le réchauffement climatique, les cycles de floraison se produisent également plus tôt qu'avant.

Ce sont donc toutes les jeunes pousses et autres bourgeons qui se retrouvent gelés par de telles températures, mettant en péril tout ou partie des exploitations agricoles touchées.

L’arboriculture va payer le plus lourd tribut notamment avec les arbres fruitiers en fleurs dont les pertes de récolte sont estimées à 80-90 % pour les poires et pommes et jusqu'à 100 % pour les prunes, cerises et abricots.

« Nous pourrons dresser le bilan définitif d'ici un mois », soulignent les arboriculteurs. Des inquiétudes fortes pèsent aussi sur les céréales notamment les jeunes orges de printemps, le blé dur, le colza.

Les betteraves sont les plus impactées avec certaines parcelles proches de 100 % de perte. Jusqu’à 80 % des surfaces seraient touchées dans le sud de l’Île-de-France.

Il sera donc nécessaire de ressemer, ce qui implique un coût d'environ 300 euros par hectare de semence, sans compter le matériel et le temps. De plus, un semis de mi à fin avril n’atteint pas le potentiel d’un semis précoce.

Cette catastrophe ne pénalise pas que les agriculteurs, c’est toute la filière betterave qui reprend un coup de massue après une récolte 2020 calamiteuse. Malgré tout, certains industriels font un effort en finançant une dose de semis/ha aux planteurs.

« À l’image du conseil régional d'Île-de-France qui a déjà fait savoir qu’il serait présent pour aider les agriculteurs comme il l'a été au moment de la sécheresse l'an passé, les pouvoirs publics devront être aux côtés des agriculteurs pour faire face à ce nouvel épisode dramatique », appelle déjà la profession qui craint que cela ne soit pas suffisant « pour sauver certaines exploitations dont une grosse partie du chiffre de l’année vient de s’envoler ».

Les conseillers de la chambre d’Agriculture de région Île-de-France ont immédiatement réagi pour accompagner les agriculteurs dans les choix concernant d'éventuels resemis de betteraves.

Des mottes d’orge de printemps ont été placées en serre pour diagnostiquer rapidement la viabilité des plantes. La chambre d’Agriculture a également lancé une enquête pour recenser les conséquences de cet épisode sur les cultures.

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