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Éric Lainé : « Une aberration totale ! »

La Confédération générale des Planteurs de Betteraves du Centre Val de Loire a tenu son assemblée générale le 18 juin à Tivernon. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Éric Lainé, président de la CGB, explique la politique du syndicat.

Alexandre Pelé, Milène Grapperon, directrice de la CGB Centre Val de Loire, Éric Lainé et Olivier Duguet.
Alexandre Pelé, Milène Grapperon, directrice de la CGB Centre Val de Loire, Éric Lainé et Olivier Duguet.
© Olivier Joly

Le contexte betteravier 2018 : c’était le thème de l’assemblée générale de la Confédération générale des Planteurs de Betteraves du Centre Val de Loire (NDLR : nouvelle appellation du Syndicat betteravier du Centre). La réunion s’est tenue le lundi 18 juin à Tivernon (Loiret). Technique, économie et politique figuraient au programme. Ce troisième volet fut naturellement abordé par Éric Lainé, président de la CGB : entretien.

 

Alors que les prix du sucre sont au plus bas, quel est l’état d’esprit des planteurs de betteraves ?
Éric Lainé : L’agriculture en général et le secteur betteravier en particulier traversent une crise profonde et les planteurs manifestent leur inquiétude en venant en nombre aux assemblées générales des syndicats régionaux (NDLR : quatorze au total et le Centre Val de Loire était le dernier de la série).


La suppression des quotas est-elle la cause de la baisse du prix mondial du sucre ?
É.L. : Non. Il y a une concomitance d’évènements. On savait qu’avec la fin des quotas on aurait des hauts et des bas. La difficulté était de savoir quand cela interviendrait. Quand on prend l’Inde, la Thaïlande et le Pakistan, l’Asie a augmenté sa production de sucre de l’ordre de 50 %, soit un volume supplémentaire de quatorze millions de tonnes sur le marché mondial : c’est considérable et c’était imprévisible !


Peut-on faire un parallèle entre les marchés du sucre et du lait à l’aune de la suppression des quotas dans les deux filières ?
É.L. : Non car au niveau mondial, si un litre de lait sur trois provient de l’Union européenne, pour le sucre, on est loin d’un tel chiffre : 3,5 % !


Au moment de la suppression des quotas sucriers, la CGB a milité pour une augmentation des surfaces et un allongement de la durée des campagnes : était-ce la bonne stratégie ?
É.L. : Disons que la filière a milité en faveur de cette orientation et les planteurs ont accompagné les demandes des fabricants. Nous ne changeons pas d’avis car l’allongement des campagnes a permis de diminuer le coût de transformation de la betterave en sucre. Et sans ces augmentations de volumes, les cours mondiaux du sucre auraient chuté de la même manière. Sauf que nous aurions vendu moins de betteraves et la situation aurait été encore pire !


Pour augmenter les surfaces, les fabricants de sucre sont entrés en concurrence : les betteraviers en ont-ils profité ?
É.L. : Certes, il y a une concurrence effrénée entre tous les fabricants avec des propositions diverses et, si je ne retiens que celles des coopératives, l’une a proposé 25 /t pour deux ans et l’autre un prix-pivot de 27 /t. La concurrence a eu tendance à tirer les prix vers le haut. Mais s’engager de façon aussi longue sur un marché dérégulé était risqué !


Retrouvez la suite de l'entretien dans l'édition du Loiret Agricole et Rural.

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