Aller au contenu principal

Essor de l’agriculture biologique : Les Chambres d’agriculture s’organisent pour y répondre

Avec la croissance à deux chiffres de la filière biologique en 2015 et la difficulté à valoriser certaines productions en conventionnel, comme le lait, les demandes d’information et d’accompagnement à la transition affluent au niveau des Chambres d’agriculture.

© Gabriel Omnès

Le réseau s’organise donc pour développer l’appui aux producteurs tentés par l’agriculture biologique. Pour répondre aux attentes de la société et des producteurs, le réseau des Chambres d’agriculture s’est réuni le 6 décembre pour partager les expériences en agriculture biologique, dont le développement s’est fortement accentué ces dernières années. La tendance se reflète d’ailleurs au niveau des élus de l’APCA, qui comptent désormais huit agriculteurs bio. Face aux demandes croissantes des producteurs pour être conseillés et accompagnés dans leur conversion, les Chambres développent les référentiels techniques et veulent former davantage de conseillers : les techniciens spécialisés en bio représentent aujourd’hui 150 ETP, un nombre insuffisant pour répondre aux besoins. L’APCA souhaite donc que ses conseillers en agriculture conventionnelle soient aussi formés à l’agriculture biologique, qui exige une plus grande technicité.

Difficultés techniques et rémunération

Car produire et vivre de son métier n’est « pas si simple » non plus en agriculture biologique, avertit Etienne Gangneron, président de la Chambre d’agriculture du Cher et président du groupe Bio à l’APCA. Ainsi, la viande bovine bio connaît depuis trois ans les mêmes problèmes de valorisation que la filière conventionnelle. Lui-même éleveur de bovins viande en bio, Etienne Gangneron témoigne d’ « une perte de 1€ le kilo à la production, c’est plus que la marge ». Comme en conventionnel, « le sujet de la répartition de la marge est un sujet pour toute la filière », note-t-il, mettant en question la réalité de « l’éthique » prônée par bon nombre de distributeurs. Il reste cependant « moins difficile de passer en élevages bio qu’en cultures bio », précise Claude Cochonneau, président de l’APCA. Christine Valentin, présidente de la Chambre d’agriculture de Lozère et éleveuse en conversion, en témoigne : si le passage de son élevage laitier en bio est issu d’une réflexion de presque un an, les changements sont principalement liés au temps de travail (davantage de pâturage pour les vaches), pour un résultat multiplié par 1,7. Cependant, le problème est différent pour les cultures de son département. « Les zones sont calcaires, caillouteuses, avant on faisait des cultures sur 7-8 ans en utilisant plus de potasse les dernières années. En bio, on ne pourra plus le faire, et si on laboure davantage, on risque de dégrader les sols ». En revanche, « quand on réussit le passage en culture bio, la valorisation est meilleure qu’en élevage » souligne Claude Cochonneau. La diversification des assolements est l’une des clés. De nombreuses expérimentations sont menées par l’APCA pour faciliter cette transition, par exemple sur la faisabilité des techniques culturales simplifiées en système bio, beaucoup plus compliquées à mettre en œuvre qu’en système conventionnel, avec une gestion en effet difficile des adventices. Néanmoins, avec l’amélioration des pratiques conventionnelles, les deux systèmes sont de plus en plus proches : « la différenciation est moins tranchée avec le développement des signes de qualité, il faut travailler ça sans s’opposer, ce qui demande du doigté», note Claude Cochonneau. D’où l’intérêt, aussi, de développer l’agriculture biologique en lien avec les autres modèles, défend l’APCA.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
À 10 h 30, un groupe d’agriculteurs s’est réuni devant le magasin Leclerc de Pithiviers. Ils ont mené une action d’étiquetage des produits étrangers (miel, sucre, fruits, pâtes à tartiner…) et sensibilisé les consommateurs. Cette initiative visait à dénoncer en particulier la concurrence déloyale que subit la France.
Des actions dans le Loiret pour dénoncer le ras-le-bol 📹
La FNSEA 45 et les Jeunes agriculteurs du Loiret se sont joints vendredi 26 septembre aux différentes actions qui ont maillé…
Nainville-les-Roches (Essonne), mardi 23 septembre. La nouvelle préfète du département a rencontré la profession agricole dès sa prise de fonction.
La nouvelle préfète de l'Essonne rencontre les agriculteurs
En fonction depuis le 22 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète du département, a rencontré la profession agricole…
Publicité