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États généraux de l’agriculture : pour rester une grande région agricole

La région Centre Val-de-Loire a consulté de nombreux acteurs de l’économie agricole régionale afin d’établir sa politique agricole à venir. Transition écologique, formation, innovation, autant de thématiques abordées lors de ces états généraux du développement économique et de l’emploi qui se sont déroulés le 10 mai, à Bourges (Cher).

Le 10 mai, à Bourges (Cher). Les États généraux de l’agriculture ont réuni quatre cent cinquante personnes au pavillon d’Auron.
Le 10 mai, à Bourges (Cher). Les États généraux de l’agriculture ont réuni quatre cent cinquante personnes au pavillon d’Auron.

Suite à la loi NotRe —qui vise à clarifier les compétences des collectivités—, les régions préparent leur Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) qu’elles doivent valider d’ici à décembre 2016.

Le conseil régional Centre Val-de-Loire a donc consulté les acteurs économiques en organisant des états généraux sur un thème précis dans chaque département.

Le Cher a accueilli à Bourges (Cher), le 10 mai, les acteurs régionaux du secteur agricole. Ces états généraux étaient ouverts à tous et quatre cent cinquante personnes ont ainsi travaillé sur l’agriculture de demain.

La région construit sa politique agricole et elle compte le faire avec les responsables de la profession agricole, en lien avec les collectivités locales : « C’est dans une démarche de concertation et de co-construction que nous établirons notre politique régionale », a affirmé son président, François Bonneau, en ouverture de ces états généraux.

« Nous souhaitons des propositions concrètes qui collent aux besoins du terrain. Une remise à plat de ce qui a été fait est envisagée », a ajouté Harold Huwart, son vice-président en charge de l’Agriculture.

Dès le début de l’été, des propositions accompagnées d’un budget régional devraient être connues. Aujourd’hui le budget régional dédié à l’agriculture est de huit millions d’euros. La région gère également l’enveloppe des fonds Feader.

Rester une grande région agricole, viticole, arboricole —l’ambition affichée du conseil régional— demandera aussi aux pouvoirs publics et à l’État une politique cohérente en allant vers plus de souplesse administrative, en répondant à de nouveaux besoins tout en étant productive, ont indiqué les intervenants de la profession. La valeur produite par l’agriculture régionale est aujourd’hui égale à quatre milliards d’euros.

À l’heure de la crise agricole, et avec près de la moitié des exploitants agricoles en déficit, les intervenants de la table ronde* se sont voulus rassurants et ambitieux.

Ils ont misé sur la capacité des exploitants agricoles à toujours rebondir. « Le monde agricole sait réagir face à l’adversité, sait entreprendre, s’adapter aux changements et innover », a relevé l’ingénieur agronome Michel Griffon.

La région Centre Val-de-Loire connaît une agriculture très diversifiée occupant 60 % de la superficie du territoire régional, soit 2,6 millions d’hectares, elle compte environ vingt-cinq mille exploitations et 36750 actifs agricoles.

« Nous avons besoin d’un électrochoc pour investir pour l’avenir, diversifier nos cultures —produire davantage de protéagineux par exemple, au lieu d’importer en masse du soja—, augmenter la valeur ajoutée de nos productions sur notre territoire », a affirmé le président de la FRSEA Centre, Éric Thirouin.

« L’agriculture est à un tournant, encore faut-il que les agriculteurs, les éleveurs, soient aidés dans les évolutions des pratiques agricoles et aussi dans leur surcharge administrative », a souligné Blandine Terrier, productrice de volailles dans le Loir-et-Cher, insistant sur le peu de production avicole — la France est obligée d’importer des viandes blanches.

L’accès à l’eau et le développement des retenues collinaires ont été aussi des points abordés à de nombreuses reprises par les participants.

L’agriculture en région a également des atouts notamment contre le réchauffement climatique : elle stocke le carbone dans le sol et produit des énergies renouvelables.

L’agriculture biologique gagne par ailleurs du terrain avec plus de cinquante mille hectares.

Outre les innovations technologiques, la recherche, les agriculteurs attendent des avancées sur la pénibilité du travail, sur la formation continue des exploitants, sur l’apprentissage des jeunes et sur l’attractivité du métier.

*Blandine Terrier, agricultrice, Isabelle Desjardins-Lavisse, présidente de Génialis, Éric Thirouin et Michel Griffon.

Cécile Trumeau – Information agricole du Cher

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