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Faut-il favoriser les couverts végétaux ?

Un colloque du Cetiom avait lieu le jeudi 25 septembre à Fleury-les-Aubrais sur l’implantation des cultures.

Table ronde autour de la modification du travail du sol.
Table ronde autour de la modification du travail du sol.
© Sabrina Beaudouin

Jeudi dernier, le CETIOM et ses partenaires ont organisé un colloque à Fleury-les-Aubrais avec pour thème "l’implantation des cultures, place à l’innovation !".

L’objectif est de présenter aux agriculteurs et techniciens les connaissances récemment acquises sur les implantations innovantes du colza, du tournesol, de la betterave, du maïs et des céréales, et de discuter de l’intérêt et des difficultés de leur adoption dans les systèmes de culture. Les enjeux autour de la modification du travail du sol et du mode d’implantation des cultures, l’introduction de couverts associés ont été les sujets principalement abordés.

Le sol est un facteur essentiel de production et l’agriculteur dispose de toutes les clés en mains pour opérer un changement. Les techniques de préparations du sol et de semis sont diverses et peuvent tout changer. Une adaptation en fonction du type de sol et des cultures attendues doit être réalisée. Semi direct, labour, non labour... Le travail au sol est délicat surtout à cause des conditions climatiques qui poussent parfois les agriculteurs à matraquer davantage le sol. « On ne peut pas toujours attendre les conditions optimales pour rentrer dans le champ et préparer la terre » chuchote un agriculteur dans la salle. Le Cetiom a voulu démontrer par le biais de ce colloque que l’introduction de couverts végétaux en interculture ou en culture associée pouvait être un levier complémentaire qui contribuait à l’augmentation et au maintien de la biodiversité au détriment du rendement.

Réduire le travail du sol pour cultiver le colza

Julien Charbonnaud du Cetiom explique les principales techniques d’implantation notamment sur du colza. «L’arrêt du labour est souvent initié pour améliorer l’implantation du colza par exemple surtout dans les sols argileux» Le colza est une culture délicate surtout quand les conditions climatiques ne s’y prêtent pas. «Une levée rapide et homogène ainsi qu’une structure favorable à l’implantation et la croissance des plantes est le point majeur d’une culture réussie» Pour cela, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte comme le type de sol, la région où l’on est, le type de cultures… et la rotation. La rotation des cultures joue un rôle essentiel. En effet, il faudrait semer le colza au 1er septembre mais après une culture de printemps où la récolte se fait mi-août, il est difficile de travailler le sol. On favorisera alors le colza après une culture d’hiver. «Une bonne implantation est soumise à la capacité de préserver la fraîcheur du sol. L’implantation en semi direct est souvent conseillée mais les conditions du milieu, qualité de récolte, sol, bioagresseurs, doivent s’y prêter. Utiliser un semoir à disques à faible vitesse est un atout important.» Le travail du sol se fait avec ou sans retournement. Soit on utilise une charrue, soit on utilise trois techniques de non labour : les outils à dents, le semi direct et le strip-till.

 

Le strip-till : solution miracle en betteraves sucrières ?

Le strip-till vient d’Amérique du Nord où il s’est développé depuis près de 30 ans. C’est une technique utilisée pour l’implantation du maïs, tournesol, colza, betteraves. La betterave sucrière est une culture exigeante. Les implantations en non-labour existent. 12% environ des surfaces mais cela demande de respecter certaines contraintes.  Le strip-till semble être un bon compromis.

Christian Roisin, attaché scientifique du Centre wallon de recherches agronomiques de Grembloux en Belgique, a évoqué son expérience du strip-till en betteraves sucrières dans la région limoneuse en Belgique.  «La technique du strip-till a été mise à l’épreuve sur un essai travail du sol vieux de 7 ans. Nos résultats démontrent que cette technique permet de bien dégager le rang et ainsi de faciliter la mise en terre des semences. Ce n’est pas pour autant une solution miracle et on note quelques inconvénients non négligeables sans compter une augmentation de la tare terre lors de l’arrachage. En betteraves, le meilleur décompacteur c’est la charrue».

Rentabilité ou teneur en protéines?

Jean-Pierre Cohan de l’Institut du végétal d’Arvalis a présenté son étude sur l’introduction d’une légumineuse en culture associée. Il a mis plusieurs exemples en comparaison. «Dans le premier cas, nous avons cultivé du blé à 100% de sa densité de semis. Comme notre objectif était d’introduire du pois dans la rotation, nous avons pris en exemple deux situations, sur le même hectare, la moitié de blé et la moitié de pois, puis en associant les deux cultures sur le même hectare cultivées à 50 % des densités optimales du blé et du pois. En termes de rendement, les faits sont intransigeants. En culture seule, le rendement du blé seul est meilleur. En culture associée, du fait d’un rendement plus faible, la teneur en protéine du blé est plus élevée. Ce phénomène est expliqué en grande partie par la concentration de l’azote dans le grain suite à la perte de rendement. En clair, on ne choisit pas d’introduire une nouvelle culture en rotation si l’on produire plus, ce n’est pas le but !»

Le Cetiom et ses partenaires ont voulu démontrer que plusieurs techniques existent en fonction des attentes et des objectifs que l’on s’est fixé…

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