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Formation des exploitants : dis-moi qui tu es, je te dirai ce que tu sais

Agreste publie un rapport sur le niveau de formation des exploitants. Si celui-ci a augmenté depuis les dernières années, il reste des disparités entre hommes et femmes mais aussi selon l’âge, la forme sociétaire et le type de production.

Dans les exploitations françaises, le niveau de formation des dirigeants a globalement progressé au fil des générations. Mais des disparités persistent selon le sexe, l’âge, le statut et la taille de l’exploitation ou encore le type de production. C’est le bilan qu’a révélé Agreste dans un récent rapport.

L’outil de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture y analyse tous ces critères et dresse un constat majeur : les hommes bénéficient d’une formation agricole plus élevée que les femmes.

Au fil des générations

Alors que seuls les deux-tiers des agriculteurs de soixante ans et plus ont suivi une formation au-delà de l’école primaire, presque tous les agriculteurs des générations suivantes ont au moins une formation secondaire. 

Dans la génération des 40-59 ans, la plus nombreuse, 55 % des exploitants ont suivi une formation de niveau secondaire court (BEPC, certificat d’aptitude professionnelle, brevet d’études professionnelles, brevet de compagnon), 22 % ont une formation de niveau baccalauréat et 18 % ont suivi des études supérieures. Les moins de quarante ans disposent, eux, d’une formation encore plus poussée : en 2013, 43 % d’entre eux ont un niveau baccalauréat et 39 %, un niveau études supérieures.

Entre hommes et femmes

Parmi les exploitants de moins de soixante ans, les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes à avoir une formation de niveau bac ou plus : 57 % dans la classe d’âge des 40-49 ans (dont 30 % en études supérieures) contre 49 % (dont 23 % en études supérieures) pour les hommes. Mais cette formation est beaucoup plus souvent générale qu’agricole.

S’agissant des formations spécifiquement agricoles, elles sont beaucoup moins suivies par les femmes que les hommes, quelle que soit la classe d’âge. Ainsi, 51 % des exploitantes de 40 à 49 ans n’ont aucune formation agricole (contre 18 % des hommes) et seules 27 % ont une formation agricole de niveau bac ou plus (contre 42 % des hommes). 

Pour les plus jeunes, l’écart se réduit mais subsiste : 35 % des exploitantes de moins de trente ans n’ont pas de formation agricole contre seulement 11 % des hommes. 

Les formes sociétaires en jeu

Dans son rapport, Agreste révèle également que le niveau de formation agricole est très dépendant de la dimension économique de l’exploitation : plus elle est importante et plus la formation de leurs dirigeants est élevée. Ainsi, pour les moins de quarante ans, 47 % des exploitants des petites exploitations n’ont pas de formation agricole et 40 % ont atteint un niveau baccalauréat. Ces proportions sont respectivement de 10 % et 80 % dans les grandes exploitations. 

Le statut juridique de l’exploitation est en partie lié à sa dimension économique. À partir d’un certain niveau de production, l’exploitation est généralement gérée en forme sociétaire et la gestion de ces entités demande — davantage que pour les exploitations familiales — de disposer de solides connaissances en matière de conduite des cultures, de techniques d’élevage mais aussi de gestion administrative, comptable et le cas échéant, managériale.

Tous âges confondus, 42 % des dirigeants d’exploitations sociétaires ont une formation de niveau baccalauréat ou études supérieures agricoles contre 21 % des exploitants individuels.

Selon la spécialisation 

Enfin, les niveaux de formation agricole des exploitants varient selon l’orientation technico-économique des exploitations.

Les exploitants spécialisés en élevage laitier et en élevage de porcs ou volailles ont plus fréquemment un niveau de formation agricole supérieur ou égal au bac. Ceci s’explique en partie par la proportion supérieure de jeunes dirigeants dans ces exploitations, par une part de formes sociétaires plus importante et, pour les exploitations laitières, par une proportion plus faible de femmes parmi les dirigeants. 

Dans les cultures fruitières, la viticulture et l’élevage d’ovins-caprins, la proportion d’exploitants dépourvus de formation agricole est nettement supérieure à la moyenne. Cet écart s’explique par une proportion plus élevée d’exploitants de plus de soixante ans, une part de formes sociétaires plus faible, une proportion de femmes plus importante et, pour les élevages d’ovins-caprins, un grand nombre de petites exploitations.

En grandes cultures, la distribution des niveaux de formation diffère peu. Dans cette orientation, la proportion d’exploitants ayant un niveau de formation supérieur est, à tout âge, supérieure à la moyenne.

Images : Agreste

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