Portrait
François Baillon, l’Indiana Jones de Montargis
À 73 ans, François Baillon, ancien ingénieur naturaliste, globe-trotteur et autodidacte, raconte une vie passée entre forêts africaines, observation des oiseaux et transmission de savoir.
À 73 ans, François Baillon, ancien ingénieur naturaliste, globe-trotteur et autodidacte, raconte une vie passée entre forêts africaines, observation des oiseaux et transmission de savoir.

À première vue, François Baillon a tout du retraité paisible installé dans le Loiret. Mais derrière cette allure tranquille se cache une vie hors norme, jalonnée de pistes rouges, de forêts impénétrables et de rencontres inoubliables. Originaire de Montargis (Loiret), cet autodidacte assumé confie avec humour : « Je n’avais qu’un bac forestier en poche. Pour le reste, j’y suis allé au culot ».
Et du culot, il en fallait. Avant même de s’envoler pour l’Afrique, il avait déjà sillonné l’Europe en stop, sac à dos et jumelles toujours à portée de main. Une soif de découverte qui ne l’a plus jamais quitté. À 20 ans, il découvre le Sénégal. C’est le début d’un long compagnonnage avec le continent africain, où il passera plus de trois décennies, principalement en tant qu’ingénieur à l’IRD (Institut de recherche pour le développement ; ancien Orstom, Office de la recherche scientifique et technique outre-mer), spécialiste de la faune sauvage et de la biodiversité.
Une vie sur le terrain
François Baillon ne s’est jamais contenté de bureaux climatisés. Il a partagé le quotidien des lions dans le parc de la Comoé, observé les éléphants, étudié les pélicans, parcouru les forêts équatoriales du Cameroun et la savane du Burkina Faso. Il a aussi étudié les insectes ravageurs du coton en Côte d’Ivoire. Il a multiplié les casquettes jusqu’à être intronisé « prince » et « ambassadeur coutumier » par une communauté Tikar au Cameroun.
Retour aux sources
Après l’Afrique, c’est vers ses terres natales que François Baillon est revenu. Il vit aujourd’hui à Montereau, dans le Loiret, où il a transformé sa propriété en véritable observatoire ornithologique à ciel ouvert. Sa maison, reconnaissable à sa grande cheminée en briques rouges et décorée de tableaux africains, est posée au cœur d’un terrain aménagé avec soin. La télévision ? Très peu pour lui. Ce qu’il préfère, c’est scruter le ciel depuis les cabanes qu’il a aménagées dans son jardin, observer les oiseaux migrateurs ou sédentaires, rouges, bleus, verts… Tous ces visiteurs ailés qu’il connaît par cœur.
Une passion intacte
C’est depuis ces cabanes qu’il les photographie. « Je les connais bien, je sais ce qu’ils vont faire, quel comportement ils vont avoir », explique-t-il. Ses clichés dépassent le simple reportage naturaliste. « Mon but n’est pas de faire une photo d’identité des oiseaux », confie-t-il avec un sourire complice. Ce qu’il cherche, c’est le mouvement, le moment juste, l’attitude qui raconte. Collaborateur régulier de La République du Centre, il partage sa passion pour la biodiversité avec les lecteurs, simplement avec humour et toujours avec passion.
Un récit qui ne s’arrête jamais
Ce portrait n’en dit qu’un fragment. Pour raconter ses aventures, il faudrait un roman entier. Mais si le cœur vous en dit, poussez la porte. François Baillon vous embarquera pour un voyage.
Dates clés :
- 1972 : départ pour l'Afrique.
- 1984 : conseiller biologique au Sénégal.
- 2010 : retour dans le Loiret.