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Nécrologie
François Barlier nous a quittés

François Barlier est décédé le 26 janvier à l’âge de 90 ans. Figure emblématique de l’agriculture loirétaine, Le Loiret agricole et rural tient à lui adresser un dernier hommage.

François Barlier a été président de la chambre d'Agriculture du Loiret de février 1989 à février 1995.
François Barlier a été président de la chambre d'Agriculture du Loiret de février 1989 à février 1995.
© Archives - Horizons

De part son engagement syndical sur plus de quarante ans et sa participation à la conception et la construction de la Cité de l’agriculture d’Orléans, François Barlier restera un nom marquant pour l’agriculture loirétaine. Président du GIE* lait-viande et de la FDSEA du Loiret dans les années 80, il devient président de la chambre d’Agriculture du Loiret de février 1989 à février 1995. Après avoir cédé ses nombreuses casquettes présidentielles lors de son départ en retraite, il a cependant poursuivi ses engagements au sein de la vie rurale du département en prenant celle de président de l’Association des gîtes du Loiret.

Un métier et une passion

François Barlier était le deuxième enfant d’une famille de dix frères et sœurs. Fils d’agriculteur installé à Hurbache, dans les Vosges, il obtient en 1953 son diplôme d’ingénieur à l’école d’agronomie de Nancy où il rencontre sa future épouse. Trois ans plus tard, il s’installe en tant qu’éleveur laitier à Autry-le-Châtel, à la ferme de la Terre des Bois, sur 180 hectares appartenant à ses beaux-parents. Il démarre son activité avec ­quarante-cinq vaches normandes. Il fabrique avec son épouse son beurre et sa crème et s’engage dans un système de vente directe à la ferme et en itinérance avec sa 2 CV camionnette pendant presque dix ans. Par la suite, il deviendra également producteur de veaux puis de volaille. Passionné par son métier, François Barlier ne recule devant rien pour s’informer des progrès du moment. Pour preuve, à la fin des années 50, il parcourt à vélo 130 kilomètres aller-retour pour se rendre à Bourges et assister à une démonstration de matériel agricole.

Les débuts de sa vie syndicale

Son objectif de progrès conduira François Barlier à moderniser radicalement son exploitation : regroupement de parcelles, arrachage de haies, installation d’une stabulation libre et d’une salle de traite, mécanisation, rationalisation des pratiques, drainage sur son exploitation, etc. L’agriculteur est déterminé aussi bien dans sa ferme que dans son action collective. Il rejoindra ainsi, dans les années 60, la Jeunesse agricole catholique, puis le mouvement catholique rural (le CMR : Chrétiens dans le monde rural) et aussi le syndicalisme des Jeunes agriculteurs. Il prolongera sa vie syndicale en tant que secrétaire général, puis président de la FDSEA du Loiret.

Son collègue mais surtout ami Jean-Claude Prieur se souvient de son investissement sans faille. « C’était un élément moteur. Ce que je retiendrai le plus, c’est son professionnalisme. » Il s’investira notamment dans l'amélioration foncière du Giennois avec la création en 1985 de l'Association pour la promotion de l'économie agricole du Giennois (Apeag). Cette association regroupe toutes les OPA locales ainsi que les conseillers généraux du département. Parmi ses combats, François Barlier accompagnait significativement le drainage et la création de réserves en eau. « La gestion de l'eau a été déterminante à la survie de nombreuses exploitations », souligne Jean-Claude Prieur. Il est également un de ceux qui repèrent les qualités de Xavier Beulin et l’appelle à ses côtés à la chambre d’Agriculture.

La Cité de l’agriculture

En 1989, François Barlier devient président de la chambre d'Agriculture du Loiret. Il le restera jusqu’en 1995. Outre les missions habituelles gérées par les chambres d’Agriculture, il pilotera la conception puis le grand chantier de construction des bureaux actuels de la Cité de l’agriculture d’Orléans. Claude Fouassier, son vice-président de l’époque, se souvient de lui comme un homme à l’écoute souhaitant tourner l’agriculture vers l’avenir : « François voulait baptiser la Cité de l’agriculture, la Cité de l’agriculture et de l’espace rural. Pour lui, l’agriculture se concevait avec la gestion de l’espace. Il accordait une priorité à l’économie, soutenait le développement des filières et prônait, en avance sur l’époque, le développement des circuits courts, le tourisme et l’accueil à la ferme. Il ne faisait pas ça pour lui mais pour la profession agricole ».

À côté de ses engagements professionnels il avait aussi de nombreux engagements associatifs dans sa paroisse. À la retraite, François Barlier aménage la grande maison de la ferme en gîte rural de groupe et devient président de l’Association des gîtes du Loiret. Au cours de sa vie, il a été honoré de l’ordre du Mérite agricole, distingué chevalier de la Légion d’honneur ainsi que chevalier de l’ordre du Mérite national.

Ses obsèques ont eu lieu le 31 janvier dans sa commune de cœur, Autry-le-Châtel.


*Groupement d'intérêt économique.

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