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François Ducrocq, chercheur en stocks

« La France est le leader mondial de la chaîne du froid. Ça ne se sait pas, mais c’est ici que le volume de chambre froide par habitant est le plus important », révèle François Ducrocq.

« La question du stockage est peu étudiée, on n’en parle jamais, or c’est capital ! »
« La question du stockage est peu étudiée, on n’en parle jamais, or c’est capital ! »

Et il ajoute que l’essor de ces installations destinées à la conservation des produits frais a commencé dès les années 1950, pour le bénéfice des petits agriculteurs qui ont ainsi pu vendre sur une plus longue période. Un essor qui a largement contribué au renouveau économique des Trente glorieuses...

Fort de ce constat, et de rencontres nourrissantes, l’homme s’engage, au tournant de la cinquantaine, dans une thèse de doctorat en économie du développement à Saint-Quentin-en-Yvelines.

Parallèlement, il monte une entreprise qu’il installera à Vernouillet (Eure-et-Loir) — Lisotherme — spécialisée dans les produits réfrigérants : « Je souhaitais que le développement de cette entreprise soit lié à la recherche, à l’innovation », explique-t-il. Et ces recherches ont conduit François Ducrocq sur des pistes inédites : « La question du stockage est peu étudiée, on n’en parle jamais, or c’est capital ! »

Il précise : « Les pays tropicaux n’ont pas de système de stockage et les petits producteurs perdent régulièrement jusqu’à la moitié de leur production. » Il prend l’exemple d’un pêcheur chanceux qui se retrouve à la tête d’une vingtaine de poissons. Que peut-il en faire ? Quelques-uns suffisent à sa consommation — ou à son petit commerce habituel — et il n’a que quelques heures devant lui avant de voir les autres se dégrader à vue d’œil...

Le chercheur explique : « Nous avons sous-estimé le rôle de la conservation dans la théorie économique, d’ailleurs les économies “primitives” sont peu étudiées. Mais c’est peut-être le lien entre les économies des pays en voie de développement et des pays occidentaux. »

Pour François Ducrocq, « le rattrapage économique de ces pays peut être très rapide. Mais il faut créer un choc positif. » Comme celui qui se dessine à la lecture du livre qu’il vient de publier chez L’Harmattan : « La théorie du stock froid ».

Fruit de milliers d’heures de travail, documenté, clinique, implacable, le chercheur y déroule le fil de sa réflexion et dessine en creux une théorie du petit producteur. « Il faut leur accorder plus d’importance qu’aux grands », plaide-t-il. Il ajoute : « Il faut que la collectivité, des coopératives, apportent des améliorations pour créer ce choc positif de façon à ce qu’elles franchissent un seuil. J’essaie d’ouvrir des perspectives... » Avec des idées, qui elles, ne doivent pas être stockées au frais...

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