Forêt
Fransylva Île-de-France : le morcellement forestier au cœur des échanges
Le morcellement parcellaire forestier était au centre des discussions lors de l’assemblée générale de Fransylva Île-de-France, fin mai à Nangis (Seine-et-Marne).
Le morcellement parcellaire forestier était au centre des discussions lors de l’assemblée générale de Fransylva Île-de-France, fin mai à Nangis (Seine-et-Marne).

C’est à la salle de la Bergerie à Nangis (Seine-et-Marne) que s’est tenue samedi 24 mai l’assemblée générale de Fransylva Île-de-France, syndicat des propriétaires forestiers privés, sous la présidence de Rémi Foucher. « Si le bilan du syndicat est positif, chacun des 623 adhérents doit apporter une petite pierre à l’édifice », a déclaré le président, avant une présentation du règlement intérieur du syndicat qui vise à clarifier les statuts.
L’accent a également été mis sur la nécessité d’assurer ses forêts. « Un propriétaire forestier sans assurance, c’est comme conduire sans assurance », a comparé Rémi Foucher. Une assurance est d’ailleurs proposée avec la cotisation syndicale. De plus, l’idée que tout nouvel adhérent réalise, en amont, un audit (dangerosité, état sanitaire) de sa forêt est lancée.
Le morcellement, un frein majeur à la filière bois
Mais le thème central de cette assemblée générale a été le morcellement parcellaire forestier, une problématique majeure pour le monde forestier et ses filières. Bien que la France dispose de la plus grande forêt de feuillus d’Europe et du plus grand stock de bois, elle présente paradoxalement le plus grand déficit d'exploitation. Une des raisons principales est le morcellement.
En Île-de-France, 85 % des propriétaires détiennent moins d'un hectare — parfois réparti en dix parcelles. Plus spécifiquement, en Seine-et-Marne, 75 % des 140 000 hectares de forêt sont privés. On compte 70 000 propriétaires. 1 % d’entre eux possèdent 45 % de la surface, tandis que 10 à 20 % des parcelles sont vacantes et sans maître.
Face à ce constat, le Département de Seine-et-Marne, qui dispose de la compétence d’aménagement foncier, a lancé en 2016 une opération pilote qui permet l’échange et la cession de parcelles forestières. Ce système fonctionne à l’amiable. En effet, si un remembrement forestier paraît impossible, il est possible d’agir à la demande des propriétaires. Le Département s’est d’ailleurs vu remettre le Grand prix du Trophée de la forêt pour cette opération pilote à laquelle plusieurs territoires ont déjà participé.
De son côté, la Région Île-de-France organisera des Assises du foncier forestier en octobre, dans la continuité de sa stratégie régionale pour la forêt et le foncier, lancée en 2023.
L’intervention de deux notaires sur les aspects juridiques et de la transmission, la présentation du futur site Internet Fransylva Île-de-France et les outils de la Safer ont complété les travaux de cette assemblée générale conclue par la Driaaf, Mylène Testut-Neves.