Apiculture
Frelon asiatique : un apiculteur alerte les députés
Face à une pression « exceptionnelle », l’apiculteur loirétain Miguel Vercruyce a écrit à son député pour demander une prise en charge publique de la destruction des nids de frelons asiatiques.
Face à une pression « exceptionnelle », l’apiculteur loirétain Miguel Vercruyce a écrit à son député pour demander une prise en charge publique de la destruction des nids de frelons asiatiques.
Le 5 novembre, Miguel Vercruyce, apiculteur du Rucher des 4 Vallées dans le Loiret, a officiellement écrit au député Thomas Ménagé afin d’attirer son attention sur ce qu’il qualifie d’« urgence écologique, sanitaire et économique ». Selon lui, la prolifération du frelon asiatique atteint cette année un niveau jamais observé, menaçant ruchers, biodiversité et sécurité des habitants.
« Cette année, nous sommes envahis de frelons. Au niveau national, c’est une catastrophe, on n’en a jamais vu autant. Dans mon secteur, je vois minimum un nid de frelons asiatiques dans chaque commune que je traverse, c’est vraiment de la folie », explique l’apiculteur de Rozoy-le-Vieil (Loiret), qui dit avoir voulu alerter les pouvoirs publics face à une situation devenue incontrôlable.
Une pression inédite sur l’apiculture
Il rappelle que cette espèce invasive décime les abeilles et affaiblit durablement une filière essentielle à la pollinisation. En France, plus de 60 000 apiculteurs sont déclarés, mais seuls 2 000 environ en vivent réellement. La forte présence du frelon asiatique fait peser un risque supplémentaire sur la survie des colonies et donc sur l’ensemble de la chaîne de production.
Miguel Vercruyce souligne également avoir incité sa communauté — « près de 17 000 personnes sur Facebook » — à écrire à leur tour aux députés pour appuyer la démarche. « Au mois de mars, la loi pour lutter contre le frelon asiatique a été modifiée, mais elle n’est pas applicable, car aucun décret d’application n’a été publié. C’est pour ça que je veux alerter », explique l'apiculteur.
Une demande de prise en charge publique
Dans son courrier, il appelle à ce que la destruction des nids de frelons asiatiques — et uniquement asiatiques — soit prise en charge par les collectivités territoriales. Il estime que les interventions, aujourd’hui majoritairement supportées par les particuliers, devraient relever d’un problème collectif et d’intérêt public.
Il considère que le coût des destructions reste « raisonnable » comparé aux conséquences sanitaires, environnementales et agricoles de la prolifération du frelon. Pour lui, il s’agit d’une mesure indispensable pour protéger les citoyens, les pollinisateurs et l’ensemble de l’écosystème.
Une loi en attente de décret
En mars 2025, une loi a instauré un plan national de lutte contre le frelon asiatique, prévoyant surveillance, prévention, destruction des nids et possible indemnisation des apiculteurs. Mais sans décret d’application, aucune de ces mesures n’est aujourd’hui mise en œuvre. C’est ce vide juridique que les apiculteurs souhaitent dénoncer.