Aller au contenu principal

Gaec : s'associer pour mieux gérer son temps de travail et ses investissements

Le renouvellement est au centre des préoccupations des exploitations et c’est particulièrement le cas en élevage laitier. Rencontre avec Jason Bouclet, installé en Gaec depuis 2019 en polyculture-élevage à Fay-aux-Loges (Loiret).

Installé hors cadre familial, Jason Bouclet a tout appris au sein de la ferme des ­Maisons Pavées à Fay-aux-Loges ­(Loiret). « J'ai grandi à un kilomètre d'ici et j'ai toujours suivi l'activité de la ferme », se souvient-il. En se formant avec un baccalauréat professionnel CGEA* Productions végétales, puis un BTS Acse**, il a effectué ses stages et son apprentissage dans cette même exploitation. Celle-ci s'étend sur 180 hectares en polyculture, avec 100 vaches laitières prim'holstein.

D'employé à associé

Après quatre ans, avec deux mi-temps, le premier dans le Gaec des Maisons Pavées et le second à Pithiviers (Loiret) en grandes cultures, Jason Bouclet a eu l'opportunité de reprendre 50 % de l'exploitation au départ en retraite d'un des deux associés.« J'ai appris à travailler à leur manière, avec leurs méthodes, et ça a été bénéfique à mon installation en tant qu'associé », confie le trentenaire. La transition s'est faite progressivement puisque l'un des associés a choisi de céder sa part du Gaec, et de prendre sa place de salarié à mi-temps avant son âge révolu de retraite.

Investir…

L'installation en tant que jeune agriculteur a permis de bénéficier d'un Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles (PCAE), et d'obtenir des points supplémentaires pour recevoir des aides de l'Europe. Subvention en poche, le Gaec a pu développer son activité en renouvelant des machines. La salle de traite vieillissante a ainsi été remplacée par deux robots Lely. Ils permettent une réduction drastique du temps de travail pour la traite et un suivi de la rumination avec les colliers, pour détecter les maladies et périodes de chaleurs. La ferme a aussi investi dans une brosse électrique. « On pensait que ce serait un peu trop gadget, mais on s'aperçoit que les animaux en sont très friands ».

… et mutualiser

L’exploitation fait partie de plusieurs Cuma et possède aussi des outils en copropriété. « Cela nous permet d'avoir accès à du matériel plus performant en impactant moins la trésorerie », explique l'éleveur. Le Gaec a acquis récemment un combiné de fauche de 9 mètres avec un autre exploitant, pour un meilleur débit de chantier pour les fauches.

Moins d'astreintes

L'association en Gaec permet plus de souplesse dans les astreintes pour les week-ends et jours fériés. Jason Bouclet apprécie ce système : « C'est une force et ça permet d’avoir plus de temps pour nous ». Il estime que le robot de traite remplace de la main-d'œuvre. Auparavant, deux personnes étaient mobilisées chaque jour pour le soin des animaux et la traite matin et soir, « aujourd'hui, c'est possible d'assumer ces tâches seul ». Les week-ends et jours fériés sont alors partagés entre les deux associés.

Valoriser sa production

L'exploitation produit 850 000 litres de lait à l'année et le distribue à la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, située à moins de cinq kilomètres. Elle suit alors le cahier des charges « C'est qui le patron ? ! ». C’est l’un des plus complexes : alimentation sans OGM, sans huile de palme et dans un périmètre de 100 kilomètres, pâturage plus de trois mois dans l’année…

« Avec ces contraintes, on peut rentrer dans quasiment toutes les cases et cela nous permet d'être confiants et de mieux valoriser notre production. » Une vente de lait est aussi proposée à la ferme tous les jours, 10 000 litres sont ainsi écoulés chaque année.

Bilan et perspectives

« J’ai eu trois belles années mais 2022 a été la plus compliquée à gérer », estime le Loirétain. L'exploitation a subi un épisode de grêle en juin, qui a provoqué des pertes en céréales allant jusqu'à 80 % et dégradé fortement les toitures du bâtiment. La conjoncture, avec l'explosion des prix du fioul et de l'engrais, a empiré la situation, mais il reste confiant pour l'avenir. L'objectif du jeune agriculteur est de pérenniser son installation et le système de production. « C’est une chance d’avoir un associé plus ancien. Avec ses années d'expérience, il a davantage de recul et cela nous permet d'avancer ensemble en évitant certaines erreurs ».

*Conduite et gestion d'une entreprise agricole. **Analyse, conduite et ­stratégie de l'entreprise agricole.

 

 

Cet article fait partie d'un dossier Bovins lait

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
Après les orages qui ont sévi mercredi 25 juin, au sein du Domaine des Brissettes, à Saint-Claude-de-Diray, Olivier Cadoux estime les pertes à au moins 50 % de la prochaine récolte.
Des orages destructeurs en Loir-et-Cher
Le département de Loir-et-Cher n’a pas été épargné par les orages. Un couloir de précipitations a tout détruit sur son passage,…
Publicité