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Glyphosate, goutte d’eau qui fait déborder le vase

La FDSEA41 et Jeunes Agriculteurs de Loir-et-Cher ont organisé une conférence-débat le 29 septembre dernier sur le thème au cœur de l’actualité : le glyphosate.

« Le glyphosate, si on en parlait ! » : tel était le titre de la conférence-débat organisée par la FDSEA et JA 41, vendredi 29 septembre au Crédit Agricole, à Blois.

« On aurait aimé plus de mobilisation ce soir sur la question préoccupante de l’homologation du glyphosate. On s’est donné la possibilité d’échanger et je regrette que l’on soit un peu entre nous », a déploré le président de la FDSEA de Loir-et-Cher.

Devant une salle peu fournie, des experts de qualité ont replacé le glyphosate dans son contexte.

Car comme l’a annoncé Patrice Auguste, chargé des relations terrain à l’AGPB : « Les Français se demandent pourquoi les agriculteurs ne sont pas contents. Et il est  fondamental de leur expliquer que le glyphosate est certes une molécule chimique, mais surtout un outil performant pour l’agriculture. La réalité est un peu plus compliquée que « les pesticides sont mauvais pour la santé ». À force de faire dans la simplification, on fait dans la confusion ! », explique Patrice Auguste.

D’après ses propos, cette molécule si décriée n’a pour le moment pas d’équivalent.

D’où l’inquiétude des céréaliers, entre autres, qui se sont lancés dans les années 90, confrontés à des prix très bas et à une distorsion de concurrence dans le cadre de la mondialisation.

La filière céréale représente 50 000 emplois sur le territoire français avec des exportations équivalentes à la vente de soixante-seize Rafales.

« Ce gouvernement souhaite donner de la compétitivité, mais ne fait qu’ajouter des contraintes. Le glyphosate, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Les agriculteurs sont des entrepreneurs qui ont besoin de confiance. Et cette conférence rappelle que les agriculteurs s’inscrivent dans une démarche de progrès pour améliorer leurs pratiques au quotidien depuis vingt ou trente ans », a-t-il annoncé.

Après l’économie, le directeur de recherche de l’Institut du végétal Arvalis, Jean-Paul Bordes s’est exprimé sur un volet environnement et santé : « Il se dit beaucoup de choses sur le sujet du glyphosate et beaucoup de choses inexactes. Il est temps de faire la lumière dessus ! ».

L’intervenant a rappelé que  les risques engendrés par les résidus de glyphosate dans l’alimentation ne sont pas démontrés, au contraire de ses bénéfices.

Dans un second temps, Jean-Paul Bordes a expliqué en quoi l’utilisation de cette molécule pouvait aussi permettre des pratiques respectueuses de l’environnement.

En effet, cette molécule est utilisée sur les inter-culture ou pour détruire les mauvaises herbes et les vivaces.

« Sans glyphosate ou produit équivalent, les agriculteurs subiront un coût supplémentaire non négligeable de 70 euros par hectare et par an, en carburant. Ce n’est donc pas un simple impact économique, bien qu’important, mais c’est aussi un impact pour l’environnement », note-t-il.

Enfin, le président de la FDSEA 41 a conclu cette conférence en annonçant : « Nous, agriculteurs à la FDSEA, on ose le débat ! Ce sont tous les agriculteurs au sens large qui utilisent cette molécule. Nous devons expliquer les choses pour arriver à être compris. Il nous faut échanger, dialoguer avec les citoyens. Il faut arrêter de faire de l’idéologie ».

Pour aller plus loin, retrouvez dans cette vidéo le témoignage de Frédéric Thomas, agriculteur en Sologne. Il discute avec Florent Leprêtre (président de la FDSEA 41) de son métier et de l’impact de l’interdiction du glyphosate. Dominique Dhuy, maire de Nourray, s’esprime également sur ce sujet.

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