Aller au contenu principal

« Il faut savoir s’adapter mais on s’en sort toujours »

A 27 ans, Alix Heurtaut conduit (presque) seule, l’exploitation familiale de Villeneuve-sur-Auvers (Essonne).

A Villeneuve-sur-Auvers (Essonne), le 7 novembre. Son BTS en poche, Alix Heurtaut s’est installée en grandes cultures. Son maître-mot : la débrouillardise.
A Villeneuve-sur-Auvers (Essonne), le 7 novembre. Son BTS en poche, Alix Heurtaut s’est installée en grandes cultures. Son maître-mot : la débrouillardise.

Originaire de Seine-et-Marne, Alix Heurtaut a grandi au milieu des tracteurs et des moissonneuses-batteuses. Celle qui, adolescente, se destinait à devenir infirmière a finalement choisi l’agriculture pour métier.

A peine son BTS agricole en poche, elle a été précipitée dans le grand bain par ses parents qui lui ont confié la gestion quasi pleine et entière de leur ferme essonnienne issue de la famille maternelle d’Alix.

C’était à l’été 2015, en pleine moisson.

« Mon choix a parfois pu interpeller mon entourage. J’ai vu le regard interrogateur des autres agriculteurs du village en me découvrant au volant du tracteur. Ils se disaient sûrement que je n’arriverai jamais à faire le même boulot qu’eux », se souvient-elle, amusée : « Du coup, tout le monde se souvient de moi. Ils me connaissent plus que je ne les connais ! »

Au quotidien, la jeune femme de 27 ans fait preuve d’une débrouillardise à toute épreuve. « Je suis entourée par mon conseiller technique qui passe une fois par semaine. Ensuite, côté mécanique, j’ai appris les bases avec l’ouvrier de mon père en Seine-et-Marne. Sinon, je lis la notice ou je vais chez le concessionnaire ».

Et lorsqu’il s’agit d’une tâche plus physique, là encore, rien ne l’arrête : « J’utilise régulièrement le télescopique pour porter ou pousser des choses ! Je me débrouille. En tant que femme, il faut développer des trésors d’imagination mais on s’en sort toujours. »

A l’avenir, Alix espère avoir l’occasion de communiquer sur son métier pour montrer que ce n’est pas un milieu fermé et rustre. « Je pense qu’une femme est plus ouverte aux interrogations que peut avoir la société. Elle est aussi plus patiente pour y répondre. La féminisation de l’agriculture pourra peut-être changer le regard de la société sur le côté agriculteur-bourru et apporter plus d’humain et de sensibilité ».

Au fil des générations, cette ferme familiale aura connu bien des rebondissements illustrant l’évolution des mœurs.

« Mes grands-parents ont eu quatre filles et c’était inenvisageable à cette époque qu’une d’entre elles reprenne la ferme. Il a fallu attendre les gendres ! », raconte Alix : « Ma mère n’avait même pas le droit de traverser dans la deuxième cour de ferme ou de monter dans le tracteur. Et c’est cette génération, celle de nos parents, qui a tout changé. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
À 10 h 30, un groupe d’agriculteurs s’est réuni devant le magasin Leclerc de Pithiviers. Ils ont mené une action d’étiquetage des produits étrangers (miel, sucre, fruits, pâtes à tartiner…) et sensibilisé les consommateurs. Cette initiative visait à dénoncer en particulier la concurrence déloyale que subit la France.
Des actions dans le Loiret pour dénoncer le ras-le-bol 📹
La FNSEA 45 et les Jeunes agriculteurs du Loiret se sont joints vendredi 26 septembre aux différentes actions qui ont maillé…
Publicité