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Enseignement
« Il faut valoriser les métiers agricoles et du vivant »

Yves Guy est directeur de l'Établissement public local de formation professionnelle agricole (Eplefpa) de Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy (Yvelines).

Horizons : Éprouvez-vous des difficultés à convaincre les élèves de s'inscrire dans les cursus de vos établissements ?

Yves Guy, directeur de l'Eplefpa de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

Yves Guy : Il est vrai que ce que l'on entend aujourd'hui de la situation économique des agriculteurs ou des horticulteurs n'est pas très motivant. De plus, les familles de nos élèves ne font pas toujours le lien entre le dérèglement climatique, dont on parle beaucoup, et les métiers « verts » auxquels nous les préparons. Pourtant, il est clair que sans ces métiers de « production du beau et du bon », nous allons vivre beaucoup moins bien qu'avant. Un exemple : nous importons aujourd'hui la moitié de nos fruits et légumes, notamment du pourtour méditerranéen. Avec le réchauffement climatique, ces pays ne pourront peut-être plus nous fournir. Que doit-on faire ? Continuer à importer de pays encore plus lointains comme le Brésil ? Ou trouver des solutions : réutilisation des eaux usées, création d'une nouvelle ceinture verte autour de Paris, développement de l'agriculture urbaine et péri-urbaine, etc.

Comment accompagnez-vous vos élèves dans ces évolutions ?

Dans notre cursus de production végétale comme dans le cursus d'horticulture, nous pouvons garder les élèves pendant cinq ans, de la seconde au BTS. Nous proposons aussi des CAP en apprentissage ou le BPREA (Brevet professionnel responsable d'entreprise agricole). Outre l'apprentissage des savoir-faire techniques indispensables, nous accompagnons nos élèves pour qu'ils ne sentent pas isolés du reste de la société, qui n'est souvent plus issue du milieu agricole. Ils deviennent ainsi non seulement de bons techniciens, mais aussi de bons ambassadeurs de nos métiers. Revenons aux tomates : il faut expliquer aux citadins qu'elles ne poussent pas toutes seules, que leur croissance nécessite du soin et des prises de risques (financières, météorologiques, etc). Il faut valoriser nos métiers.

Les élèves trouvent-ils facilement des débouchés dans ces métiers ?

Ce sont des filières qui recrutent ! Dernièrement, la mairie de Saint-Germain-en-Laye avait de grandes difficultés à trouver des arboristes. Et cette tendance va s'accentuer. On aura besoin de gens qui savent comment « verdir » la ville. Le tout béton, c'est fini. Un appartement en centre-ville ne vaudra plus rien s'il n'y a pas de square à proximité pour éviter les phénomènes de bulles de chaleur. Historiquement, on verdissait les villes parce que c'était agréable et joli. Désormais, c'est un enjeu vital. Nos élèves issus de nos filières production végétale, horticulture ou encore aménagement disposent de compétences nécessaires dans un tel contexte.

Cet article fait partie d'un dossier Enseignement

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