Aller au contenu principal

[Innovation] Résister au stress hydrique

Sur sa station expérimentale d’Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher), Arvalis, institut technique du végétal, mène un projet de phénotypage. Objectif : identifier les variétés résistantes au stress hydrique.

« Nous travaillons sur la tolérance au stress hydrique », déclare Katia Beauchêne, ingénieur à Arvalis, en charge de la plate-forme PhénoField, projet de phénotypage mis en œuvre par l’institut du végétal sur sa station expérimentale d’Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher).

Huit toits roulants ont été installés sur des rails. Ceux-ci se déplacent automatiquement lorsqu’il pleut pour provoquer un manque d’eau.

L’expérimentation repose sur trois piliers. Premièrement, l’analyse de la diversité génétique. Deux cents variétés (maïs, blé tendre, blé dur et orge) peuvent être testées simultanément. «  L’objectif est de découvrir celle qui est la plus résistante et de comprendre pourquoi, génétiquement, elle résiste le mieux  », explique Katia Beauchêne.

Le deuxième pilier porte sur la caractérisation variétale afin d’ajuster le conseil à l’agriculteur quelle que soit sa localisation.

Le troisième axe concerne les outils d’aide à la décision. L’ingénieur d’Arvalis commente  : «  Maîtriser la pluviométrie sur l’expérimentation permet de paramétrer des modèles de cultures de type CHN (carbone, eau et azote)  ».

La scientifique poursuit  : « Une carence en azote ou un stress hydrique entraînent des comportements différents au niveau de la plante. Mieux comprendre sa réaction rendra le conseil variétal plus facile  ». Notre interlocutrice distingue des variétés «  fourmis  » et des variétés «  cigales  ».

En condition de sécheresse, les premières économisent l’eau alors que les secondent la consomment. L’ingénieur indique  : « Lors d’une année à stress hydrique, les variétés cigales continuent leur développement et créent de la biomasse. En revanche, les variétés fourmis stoppent leur croissance. D’où une baisse de rendement même si la pluie arrive ensuite  ».

Les mesures s’effectuent avec des capteurs. Des appareils photos permettent de regarder les plantes. Un logiciel traite les images relatives à leur activité. Un spectroradiomètre mesure les longueurs d’ondes réfléchies par la plante (la lumière). Certaines sont visibles et d’autres sont en proche infrarouge.

Enfin, des lasers mesurent des distances afin de reconstituer la parcelle en 3D avec la hauteur de chaque strate de végétation.

Katia Beauchêne déclare  : «  Ces outils permettent de suivre l’évolution de la plante pendant l’élaboration du rendement. Une carence en azote raccourcit le cycle végétal et un stress hydrique réduit le niveau de la biomasse. Les mesures en continu améliorent le modèle de culture CHN. Le conseil est donc plus proche de la réalité  ».

Olivier Joly

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 20 novembre, à Pithiviers. Dorian Sagot, président de JA 45, Sébastien Méry et Éric Delorme, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA 45, ont encadré la mobilisation.
Feux de la colère : deux mobilisations dans le Loiret 📹
Jeudi 20 novembre, JA 45 et la FNSEA 45 ont organisé deux rassemblements simultanés à Pithiviers et près de Courtenay.…
Bernard Doussineau est trufficulteur sur une parcelle de 3,5 hectares à Villeromain depuis plus d'une quarantaine d'années.
La trufficulture résiste en Loir-et-Cher
Le mois de décembre sonne le début de la récolte des truffes. Lors de l’assemblée générale des forestiers privés de Loir-et-Cher…
Jeudi 13 novembre, à Mont-près-Chambord. Le préfet de Loir-et-Cher, Joseph Zimet, a visité la Tonnellerie du Val de Loire.
Le métier historique de tonnelier perdure en Loir-et-Cher
La Tonnellerie du Val de Loire, l’une des dernières de la région, a ouvert ses portes au préfet de Loir-et-Cher, jeudi 13 …
Lundi 24 novembre, à Chartres. Le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau (à d.), a détaillé en session, et pour le préfet Hervé Jonathan, les éléments qui alimentent la crise agricole.
Une session plutôt sombre pour les membres de la Chambre d'Eure-et-Loir
Les membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir se sont réunis en session sous la houlette de leur président Yohann…
Giremoutiers, lundi 1er décembre. Le président de Seine Grands lacs et de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, est venu à la rencontre des agriculteurs afin de poser les problèmes et trouver des solutions.
La gestion des inondations mobilise fortement en Seine-et-Marne
Alors que la profession agricole n’a pas été concertée en amont sur des projets d’aménagement, une réunion d’échanges avec le…
Présence d'un loup en Seine-et-Marne
Un loup a été observé dans l'est du département de Seine-et-Marne ces dernières semaines. Les empreintes relevées le confirment.
Publicité