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[Innovation] Une ferme expérimentale très pointue à Miermaigne

La Digiferme de Miermaigne (Eure-et-Loir), labellisée en 2018, s'est spécialisée dans le domaine du numérique agricole. Retour sur deux années d'expérimentation et focus sur ses perspectives.

Nichée au cœur du Perche, la ferme expérimentale de Miermaigne est liée à la chambre d\'Agriculture d\'Eure-et-Loir qui y conduit toute une série d\'essais agronomiques. Et depuis mars 2018, elle est même labellisée Digiferme, elle fait donc partie du réseau porté par Arvalis qui défend une vision de l\'agriculture connectée.

Aussi, pour porter à bien cette ambition, la Chambre eurélienne a fait appel aux compétences d\'un informaticien pur et dur, Jérôme Damy, bombardé chef de projet innovation et numérique, qui depuis fait se plier codes et algorithmes aux exigences du monde agricole.

«  La première phase autour de la mise en place de la Digiferme a été le développement des objets connectés, ce qui n\'est pas trop notre travail, explique Jérôme Damy. La seconde a été la phase de test de ces objets, nous étions un peu l\'UFC Que choisir du matériel agricole 2.0. Entre nos mains sont passés des stations météo, des sondes de température des grains ou du sol, des capteurs de relevé de compteur d\'eau pour l\'irrigation, des sondes tensiométriques et capacitives, des objets liés à la sécurité des exploitations — détecteurs de présence, barrières infrarouges, caméras —, des boîtiers de géolocalisation, des capteurs de niveau de cuve… 2017-2018 a été une grosse période d\'innovation, il y en a eu beaucoup d\'un coup, maintenant nous sommes un peu dans le creux de la vague  », relève-t-il.

Aussi, dans un troisième temps, la Digiferme de Miermaigne va changer d\'orientation  : « L\'objectif désormais est la montée en compétence des agriculteurs, les accompagner, les former. Certains disent que ça va trop vite et attendent pour investir… Et au final, ils n\'investissent pas alors qu\'il y aurait un besoin, pointe le chef de projet. »

Il poursuit : « Il faut expliquer que la station météo achetée aujourd\'hui a certes une durée de vie limitée, à l\'image d\'un smartphone, mais si elle répond à un besoin, autant l\'acheter. Notre objectif sera aussi de prouver la rentabilité de ces objets connectés, en temps ou en argent. Ce n\'est pas facile à estimer, tout fluctue autour et les exploitants attendent un chiffre…  ».

De fait, les gains permis par certaines solutions sont évidents. À l\'image des sondes qui mesurent la température des grains dans les silos de stockage et qui permettent de piloter finement l\'aération.

D\'une part le séchage est optimisé et d\'autre part des économies sont faites sur la ventilation. Il en va de même pour le pilotage de l\'irrigation. «  Nous souhaitons tourner la ferme de Miermaigne vers ce que sera la ferme de demain. Faire un modèle de ferme connecté et déterminer le gain final. À l\'avenir, il y aura plus de nécessité de s\'équiper. Les prix baissants, il faudra démocratiser l\'emploi des solutions connectées et former les exploitants  ».

Hervé Colin

Photo : Pour Jérôme Damy (au c.), au delà des sujets très agricoles, le numérique peut aussi apporter des solutions en matière de sécurité. Aussi, la Digiferme de Miermaigne (Eure-et-Loir) a testé une Irricam comme caméra de surveillance.

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