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Innovation : une ferme pilote en Essonne

En Essonne, la chambre d’Agriculture de région Île-de-France a mis en place une « ferme pilote » chez Nicolas Hottin. Des innovations y sont testées au quotidien.

A Boutigny-sur-Essonne, la ferme de Nicolas Hottin a devenu « ferme pilote » de la chambre d’Agriculture de région Île-de-France. Depuis un an, l’agriculteur teste plusieurs innovations en conditions réelles.
A Boutigny-sur-Essonne, la ferme de Nicolas Hottin a devenu « ferme pilote » de la chambre d’Agriculture de région Île-de-France. Depuis un an, l’agriculteur teste plusieurs innovations en conditions réelles.

Voici un an que le quotidien de Nicolas Hottin a quelque peu changé. Ce jeune agriculteur installé à Boutigny-sur-Essonne a en effet accepté d’être « ferme pilote » de la chambre d’Agriculture de région Île-de-France. Depuis, sondes, capteurs, balises et autres innovations ont fait leur apparition dans la ferme pour être testés en conditions réelles. 

Ce projet de ferme pilote est né dans le cadre du programme de soutien à l’innovation du conseil régional.

Ainsi, la chambre d’Agriculture mène le pilotage du projet, elle met à disposition les nouveaux outils sur la ferme et assure un accompagnement pour leur utilisation.

Les innovations sont testées, intégrées et évaluées dans le fonctionnement de l’exploitation pour en mesurer les bénéfices. Sont-elles facilement intégrables dans le quotidien d’une ferme ? Économiquement rentables ? Permettent-elles une meilleure performance environnementale ?...

« Notre but est de favoriser la diffusion des innovations auprès des agriculteurs franciliens pour une plus grande performance des exploitations. La chambre d’Agriculture doit jouer un rôle pionnier en matière de rayonnement de l’innovation agricole dans la région », confie le président de la Chambre, Christophe Hillairet. 

Pour cette première année, de nombreux outils ont déjà été expérimentés sur le site et le seront encore dans les mois à venir. « J’ai testé un outil de gestion des produits phytosanitaires qui permet d’enregistrer automatiquement les stocks, les interventions dans les parcelles... et qui doit permettre de remplacer un carnet de plaine, détaille Nicolas Hottin. J’ai également découvert un capteur de biomasse à embarquer dans le tracteur et qui permet de moduler en direct les apports d’azote en fonction des besoins de la parcelle. »

Autres innovations testées, les stations météo (dont deux cents sont désormais installées sur le territoire francilien), ainsi qu’une sonde d’irrigation connectée qui relève l’humidité dans le sol en temps réel ou encore un outil d’aide à la décision pour la protection intégrée des cultures avec modèles agroclimatiques.

S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, Nicolas Hottin relève toutefois que « certains outils sont plutôt décevants ou trop chronophages, tandis que d’autres sont assez probants à tel point que je ne pourrais presque plus m’en passer ! ».

« Nous sommes partis sur un partenariat de trois ans avec la chambre d’Agriculture pour avoir le temps à la fois de tester les innovations sur plusieurs campagnes mais aussi de mettre en comparaison des outils de constructeurs différents, précise l’agriculteur essonnien. C’est un travail très intéressant mais, pour cette première année, nous y sommes allés un peu à tâtons et je n’avais pas forcément bien pris la mesure du travail que cela représentait. Pour cette nouvelle année de test, notre objectif est d’être encore plus rigoureux et précis ».

En regroupant au sein d’un même lieu les dernières avancées, la ferme pilote innovation francilienne porte l’ambition d’être un véritable lieu d’échange et de partenariat entre les différents acteurs de l’agriculture numérique (instituts techniques, start-up, PME, organismes de recherche, lycées, etc.).

Des journées techniques et des portes ouvertes seront prochainement organisées sur l’exploitation pour présenter les différents travaux en cours et les premiers résultats aux agriculteurs franciliens et au grand public.

Cinq innovations en test

- Sondes d’irrigation connectées. La sonde capacitive Sentek et les sondes tensiométriques Weenat mesurent la quantité d’eau disponible dans le sol. Depuis une plate-forme web, le besoin hydrique des cultures est visualisé en temps réel sous forme de courbes. Objectif : évaluer deux types de sondes connectées pour le pilotage de l’irrigation.

- Stations météo connectées. Le pluviomètre et l’anémomètre connectés apportent des données actualisées sur la pluviométrie, la température atmosphérique, l’hygrométrie, la vitesse et la direction du vent. Objectif : collecte et visualisation de données météorologiques ultra-locales en temps réel, faciliter l’organisation des chantiers, alimenter des modèles agro-climatiques comme Miléos® ou Optiprotect, comparer des données issues de stations météo connectées de différentes marques.

- Modulation intra-parcellaire de la fertilisation azotée. Le capteur Isaria embarqué sur tracteur permet de moduler en temps réel l’apport d’engrais azoté en fonction du besoin nutritionnel des plantes. Objectif : augmenter le rendement de production et la teneur en protéines et réduire la pollution par surfertilisation.

- Outils d’aide à la décision. OAD Miléos® : modélisation des prévisions d’apparition des stades clés de la pomme de terre, ainsi que des risques mildiou liés. OAD Optiprotect : modélisation des stades clés du blé tendre et des risques d’apparition des principales maladies. Objectif : consulter en temps réel les prévisions d’apparition des stades et des risques maladies, anticiper l’apparition de maladies, raisonner les fongicides tout en sécurisant la prise de décision des interventions, valoriser les données Mes p@rcelles.

- Zéro saisie. KeyField Flash est une balise qui permet d’enregistrer automatiquement les interventions phytosanitaires, consultables sur une plate-forme web. Objectif : réduire le temps de saisie et automatiser la traçabilité.

Marine Guillaume (avec C. Orus - CARIDF)

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