Aller au contenu principal

Inondations : l’agriculture francilienne paye un lourd tribut

En Essonne, Yvelines et Val-d’Oise, des dizaines d’exploitations agricoles, toutes activités confondues, ont été touchées par les inondations. La profession agricole s’est immédiatement mobilisée.

Des parcelles inondées, des cultures versées, des coulées de boue dans les céréales, des prairies submergées, des animaux les pieds (voire les genoux !) dans l’eau... : c’est le paysage désolant que les agriculteurs franciliens doivent désormais affronter depuis fin mai et les inondations qui ont frappé la région.

En Essonne, Yvelines et Val-d’Oise, ce sont plusieurs dizaines d’agriculteurs qui ont été sinistrés, parfois dans les maisons, les fermes, les hangars — toujours dans les champs. Les conséquences sont désastreuses. 

« Il y a deux cas de figure », confirme avec amertume Nicolas Galpin, sinistré en Essonne : « Soit la culture a été noyée et est fichue, soit elle est pourrie de maladie. » L’agriculteur est tout récemment retourné « dans les parcelles qui peuvent encore être sauvées » pour tenter de protéger ses cultures contre les maladies mais il est déjà bien tard : « Tout est envahi, cela va être difficile et nous allons perdre à la fois en rendement et en qualité. »

D’après un premier constat, les cultures de pois et de féverole seraient les plus impactées.  Du côté des cultures spécialisées là aussi, les dégâts sont nombreux. Un certain nombre de maraîchers a été sinistré et les arboriculteurs sont aussi durement touchés. Certains producteurs, notamment de fruits rouges, subissent une perte totale de leur production.

Enfin, les éleveurs doivent faire face à de fortes pertes de fourrages que ce soit dans les pâtures d’été ou les foins de l’hiver. 

Dans ce contexte, dès le lundi 6 juin, les représentants de la profession agricole francilienne ont multiplié les rendez-vous officiels. Le matin, les présidents de chambres d’Agriculture, de FDSEA et de JA d’Ile-de-France, de Seine-et-Marne et de l’échelon régional, ont été reçus par la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, puis, l’après-midi, par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.

À l’issue de cet entretien, Valérie Pécresse a annoncé plusieurs mesures. D’abord, elle demandera au conseil régional de se prononcer sur l’élargissement du dispositif (Rebonds) d’aide aux entreprises en difficulté aux exploitations agricoles gravement touchées et supportant des pertes non assurables. Elle a également promis d’aider les éleveurs à faire venir du fourrage d’autres régions en participant aux coûts de transport.

La profession agricole a par ailleurs obtenu de faire un bilan de campagne pour les grandes cultures à l’issue de la moisson.

Enfin, la présidente de la région a demandé au gouvernement d’obtenir de la commission européenne des dérogations pour le fauchage des jachères. 

De son côté, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a « demandé aux directions départementales des Territoires de se mobiliser pour fournir une évaluation des dégâts le plus rapidement possible ». Celle-ci permettra d’activer le fonds national de gestion des risques en agriculture pour les pertes de récolte éligibles (arboriculture, maraîchage, prairies) et les pertes de fonds.

« Un point de situation sera fait le 15 juin pour établir un calendrier adapté permettant le versement rapide des premiers acomptes », a précisé le ministre avant d’ajouter que les agriculteurs sinistrés pourraient bénéficier d’un report sur le paiement des cotisations sociales et d’un dégrèvement de leur taxe sur le foncier non bâti.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Flavie Delattre cultive des asperges sur son exploitation à Férolles.
Flavie Delattre cultive l’asperge et le lien humain
Issue du secteur médico-social, Flavie Delattre a repris la ferme familiale loirétaine il y a cinq ans. Elle y a implanté une…
Publicité